Cyrille Ferraton, « L’émergence de la « question sociale » », dans Associations et coopératives
Étude de cas : Cyrille Ferraton, « L’émergence de la « question sociale » », dans Associations et coopératives. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar CNjkl • 12 Novembre 2023 • Étude de cas • 808 Mots (4 Pages) • 149 Vues
Cyrille Ferraton, « L’émergence de la « question sociale » », dans Associations et coopératives. Une autre histoire économique, Toulouse, 2007, p. 19-33.
Q1. Expliquez la phrase suivante : la Révolution, a « dé-chaîné » la société française ? En supprimant les corporations (Loi Le Chapelier), la Révolution a dissocié les liens corporatifs entre les sujets/citoyens aux principes corporatifs, c’est-à-dire le lien entre l’intérêt des individus et l’intérêt général incarné par l’Etat, ce « vide de sociabilité », ce manque de corps intermédiaires explique aussi la violence des combats sociaux (canuts en 1831 par exemple).
Q2. Donnez une définition claire et opératoire du concept de question sociale ! C’est l’ensemble des problèmes posés par les conditions de vie et de travail des populations les plus pauvres (ouvriers et paysans comme journaliers, sans terre…).
Q3. En quoi l’« artificialisme trompeur » de la Révolution française entraîne de nouvelles formes d’organisation sociale ? Le principe affirmant que l’isonomie et les libertés (de propriété, de circulation, d’opinion…) sont les conditions suffisantes et nécessaires pour créer un ordre social harmonieux est critiqué et des théoriciens proposent de développer de nouvelles formes organisationnelles pour permettre l’égalité des conditions économiques et sociales, telles que les associations.
Q4. Expliquez en l’illustrant la phrase suivante : « La France, à l’inverse de la situation anglaise, maintient une bonne partie du XIXe siècle ses anciennes structures de production ». Le tissu économique français est pluriel. Parmi les 4 types d’organisation de la production, trois existent déjà au XVIII :
- Proto-industrie, travail domestique avec une activité de production sous traitée par un marchand-manufacturier et effectuée par un artisan à domicile (exemple Canuts lyonnais)
- Petite entreprise rurale employant une main d’œuvre engagée également dans le travail agricole ((métallurgie du fer dans le Jura)
- Artisanat rural et urbain indépendant (Beauce, 25 % de la main d’œuvre en 1850)
- Unité de production concentrée avec une organisation du travail centralisée, hiérarchisée, où le travailleur ne possède pas les outils de production, minoritaire en France, exception du Creusot (1870, 20 000 habitants dont 10 000 ouvriers)
Q5. Peut-on affirmer qu’il existe une classe ouvrière ?
Non, car le monde ouvrier est divers. Un ouvrier peut être un ouvrier de campagne ; ouvrier des métiers de l'artisanat, un ouvrier de l'industrie manufacturière ou minière, un employé public ou encore un domestique. Il peut être polyvalent et avoir différentes activités (exemple au Jura les travailleurs du fer). Le prolétaire émerge vraiment après 1890 (définitions, soit selon Marx, soit selon l’historien, comme toute personne travaillant dans un espace où le travail est spécialisé, hiérarchisé et rationalisé) et se construisant une identité commune au travers des mobilisations collectives (grèves, syndicats, etc.). Cf Edward P. Thompson
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