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Compterendu Critique: Robert CASTEL « La Société Salariale » Dans Les métamorphoses De La Question Sociale

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Par   •  8 Décembre 2014  •  8 104 Mots (33 Pages)  •  2 236 Vues

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Compte rendu critique

Robert CASTEL

« La société salariale » dans Les métamorphoses de la question sociale.

Table des matières

Introduction 1

Le développement de la société salariale 2

Le processus de salarisation de la société et la lutte des classes 15

Les antagonismes dans la société salariale 17

Salariat et mondialisation 23

Conclusion 29

Bibliographie 32

Introduction

Le développement du capitalisme s’est accompagné du développement de sociétés fondées sur le travail. Tout au long des XIXe et XXe siècles, le rapport d’exploitation capitaliste s’étend à l’ensemble des sociétés, et conduit à la forme contemporaine de « société salariale ». Robert Castel dans son ouvrage Les métamorphoses de la question sociale propose une généalogie du salariat en prenant pour perspective le statut des populations marginales au sein de la vie sociale. Pour Castel, ces individus sont dans une situation de « désaffiliation ». Il s’intéresse au processus par lequel ces individus sont exclus des protections mises en place dans la société. Castel refuse les analyses qui annoncent la fin du travail et montre comment ce dernier constitue encore le mode dominant d’insertion sociale actuellement. Pour Robert Castel, la lutte contre le chômage et la précarité devrait être envisagée en tant qu’ils ont lieu alors que la société salariale connaît des transformations depuis quelques décennies.

Dans un premier temps, nous nous appuierons sur des auteurs spécialistes du développement du capitalisme et du travail pour apporter un éclairage un peu différent de celui proposé par Castel. Nous avons constaté en effet que ce dernier n’offre pas une analyse critique au sens où sous l’angle des politiques sociales, Castel s’efforce de montrer comment les gouvernements développent la protection sociale des travailleurs tout au long du XXème siècle en particulier, sans pour autant analyser la contre partie de ces protections pour les individus. De plus, son analyse exclut les transformations que connaît le travail dans les pays occidentalisés, dans le cadre de la configuration financière de la mondialisation. Il nous semble intéressant de rapporter certains éléments non proposés et encore moins développés par Castel de façon à adopter une posture critique face à son analyse partisane vis-à-vis de des politiques sociales.

Le développement de la société salariale

Dans le chapitre intitulé « la société salariale », Castel s’efforce de dégager les conditions qui ont permis l’émergence de la société salariale. Selon l’auteur, la condition prolétarienne, la condition ouvrière et la condition salariale représentent « trois formes dominantes de cristallisation des rapports de travail dans la société industrielle », au sein desquelles le salariat est doté d’un statut bien particulier. Le statut du salariat détermine en partie le rapport salarial, c'est-à-dire un ensemble de caractéristiques formelles :

[…] le mode de rétribution de la force de travail, le salaire – qui commande dans une large mesure le mode de consommation et le mode de vie des ouvriers et de leur famille – une forme de la discipline du travail qui règle le rythme de la production, et le cadre légal qui structure la relation de travail, c'est-à-dire le contrat de travail et les dispositions qui l’entourent.

La condition prolétarienne renvoie au sort de ceux qui ne possédant rien d’autre que leur force de travail sont contraints de travailler contre un salaire pour survivre. Dans une société à prédominance paysanne, où la propriété constitue une sécurité tandis que le fait de dépendre d’un salaire pour subsister constitue une indignité, la condition prolétarienne est une situation de quasi-exclusion de la société. À l’époque de l’industrialisation naissante, le rapport salarial rattaché à la condition prolétarienne présente les caractéristiques suivantes : « une rétribution proche d’un revenu minimal assurant tout juste la subsistance du travailleur et de sa famille, l’absence de garanties légales rattachées au travail, caractère labile de la relation du travailleur avec l’entreprise : il change souvent de place, se louant au plus offrant, et chôme parfois s’il en a les moyens . »

Avec le développement de l’industrialisation, le rapport salarial se transforme. Selon Castel, le capitalisme peut en effet abriter diverses configurations du rapport salarial. Pour dépasser le rapport salarial propre à la condition prolétarienne et arriver au rapport salarial de type fordiste, cinq conditions se sont avérées nécessaires. La première consiste en la définition statutaire des actifs versus les inactifs. Deux autres conditions relèvent de paramètres propres à la sociologie et la rationalisation du travail, la quatrième concerne l’accès à la propriété sociale et aux services publics. La cinquième condition enfin concerne les relations entre salariés et employeurs et donne lieu à la collectivisation de l’organisation du travail.

La première condition nécessaire à la transformation du rapport salarial consiste en une définition claire de la notion de population active, qui regroupe l’ensemble des individus qui travaillent régulièrement et au sein de laquelle on distingue entre les salariés, les pourvoyeurs de biens ou de services, et les chômeurs involontaires. Tous ceux et celles qui n’ont pas une activité de travail régulière sont donc à ranger dans la catégorie des inactifs. Castel range les femmes dans la catégorie des inactives, et ne tient pas compte des critiques féministes en lien avec cette notion. Cette lacune est surprenante lorsqu’on sait que la sociologie du travail et des politiques sociales est un des rares champs disciplinaires en France où la perspective de genre a fait l’objet d’une reconnaissance académique.

Castel indique que les transformations reliées au processus de rationalisation du travail ont également contribué à modifier le rapport salarial, c'est-à-dire le taylorisme et le fordisme. Nous sommes d’avis que ces deux processus ont joué un rôle beaucoup plus important que Castel ne le laisse entendre, dans la mesure où il ne s’intéresse

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