Victor Hugo, les Contemplations, Dans quelle mesure la part autobiographique du recueil les intéresse-t-ils ?
Dissertation : Victor Hugo, les Contemplations, Dans quelle mesure la part autobiographique du recueil les intéresse-t-ils ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Louvio • 14 Mai 2023 • Dissertation • 1 653 Mots (7 Pages) • 253 Vues
Victor Hugo affligé après la mort de sa fille Léopoldine en 1843 arrêta d’écrire pendant trois ans. Il écrit le recueil de poème, Les Contemplations composé de 6 livres avec de nombreux poèmes autobiographiques qui se concentrent sur sa vie après la mort de sa fille. Ces poèmes se concentrent aussi sur des éléments plus joyeux de sa vie ou ses combats politiques et sociaux. Le poète a également pour volonté de se vouloir universelle et être compréhensible par tous. C’est pour cela qu’il écrit dans sa préface : « Ceux qui s’y pencheront retrouveront leur propre image dans cette eau profonde et triste, qui s’est lentement amassée là, au fond d’une âme. ». Hugo veut que chacun se sente représenté et puisse apprendre de ses expériences. Dans quelle mesure la part autobiographique du recueil les intéresse-t-ils ? Dans ce recueil le lecteur se sent concerné par le deuil d’Hugo et le renvoie à sa propre image. Cependant ce deuil l’isolera aussi du lecteur ; le poète décrira également son monde contemporain susceptible de nourrir de l’intérêt de son lectorat.
Le thème du deuil est très important dans Les Contemplations et à travers l’expérience de Victor Hugo, le lecteur peut en apprendre plus sur cette étape et les émotions qui en découlent. Il y décrit très bien ses sentiments notamment dans le livre IV où le déni, la tristesse, la souffrance, le marchandage notamment dans le troisième poème. Il ne comprend pas la mort de sa fille et voit cela comme une injustice commise par Dieu. Le lecteur peut lui aussi concevoir les émotions ressentis par le poète et par le jeu des comparaisons : « Dîtes vous comme Adam banni, » et aussi des hyperboles : « Je suis terrassé par le sort. », que cette douleur causée par la mort d’un proche est commune à tous. Néanmoins il ne faut pas s’enfermer comme le fait le poète puisqu’après cela il parait sombrer dans la folie et s’en remet même à Dieu. Le lecteur comprend que les regrets ne permettent pas de sortir de cette crise puisque même trois ans après le poète semblent tout autant accablé. Le poème quatre confirme cette idée que le lecteur se fait sur le déni après la mort d’un proche. L’auteur revient sur le passé et y décrit la folie dans laquelle il est tombé pensant que sa fille était encore vivante et par désespoir voulait même sa propre mort. Bien qu’il ait songé à se donner la mort Victor Hugo ne l’a pas fait et le lecteur devrait faire de même. Ce que le poète peut endurer le lecteur peut tout à fait s’y associer et peut de ce fait mieux comprendre que ces étapes sont essentielles pour tous. Le lecteur comprend également que ces étapes sont essentielles pour se remettre d’une tragédie et qu’elles sont naturelles et qu’il n’a d’autres choix que de les accepter.
Par La description du deuil et de ses conséquences le lecteur peut aussi s’inquiéter et douter de la possibilité de se rétablir après un tel traumatisme. C’est pour cela que dans la suite du recueil Victor Hugo décrit comment cette épreuve l’a transformé. Le lecteur découvre un nouvel Hugo qui cette fois respecte les morts et les défend, comme dans le poème treize Il comprend désormais ce que la mort implique. Dorénavant il accepte les critiques qu’il a pu recevoir comme il le décrit dans le poème douze. Il fait même preuve d’un stoïcisme très impressionnant mais a tout de même l’air d’avoir perdu sa raison de vivre. Après ces profonds changements chez Hugo le lecteur peut tout de même s’inquiéter pour son avenir puisque cela paraît comme une profonde descente vers les enfers qui n’a l’air que de pouvoir mal se conclure mais le poème seize apparaît comme une sorte de renaissance. Bien que chronologiquement antérieur aux autres poèmes il va enfin accepter la mort de sa fille devant Dieu. Le dernier poème poursuit dans cette idée de joie et enfin de libération puisqu’il souhaite à sa fille et son époux la joie dans l’au-delà. Le lecteur peut une nouvelle fois se retrouver à travers les expériences de Victor Hugo, cela lui permet de comprendre la difficulté de cet évènement puisque malgré son acceptation le poète reste encore très affecté par sa mort et le lecteur comprend que l’on ne peut jamais réellement se remettre de cette épreuve.
Même si ce recueil a pour objectif de parler à tous, Victor Hugo se renferme sur lui et met une barrière entre lui et le lecteur.
Le problème est qu’après la mort de Léopoldine Victor Hugo se renfermera sur lui-même et s’écartera du lecteur. Hugo s’exprime dans son poème exclusivement à la première personne en utilisant « je » et « moi » se dissociant du lecteur et ne racontant plus que sa propre vie. Il s’isole aussi du monde comme l’annonce le titre Les Contemplations
...