Les effarés de Rimbaud

CITATIONS

PROCEDES

INTERPRETATIONS

« Noirs dans la neige et dans la brume » (v1)

Jeu de de clair obscur.

⇨ le poète présente les enfants en marge de la société. Contraste extrême entre la saleté des enfants miséreux et un décor pur et immaculé.

« dans la neige », « dans la brume » (1)

c. circonstanciel de lieu

⇨Décor hostile et hivernal. Renforce la description hostile.

« leurs culs en rond » (v3) « à genoux » ;« cinq petits » « -misère !- » (v4)

Exclamation

Adjectif subst.

Terme familier

⇨ dénuement de ces êtres. Intervention de l’auteur entre les tirets. Montrer la misère de la rue, des orphelins. Suscite la pitié.

« Regardent le boulanger » (v5); « Ils voient » (v7) ; « Ils écoutent » (v10), « Chante un vieil air » (v12)

Verbes de perception

⇨ tableau sensoriel où les sens de la vue et de l’ouïe sont sollicités.  Une vraie peinture poétique.

« Noirs dans la neige » (v1) ;« Le lourd pain blond » (v6)  ;« le fort bras blanc »(v7)  ;« la pâte grise »(v8)  ;« Dans un trou clair »(v9)  ;« soupirail rouge » (v14)  ;« pétillant et jaune » (v17) 

Jeu de couleurs et métaphore.

⇨tableau coloré et lumineux. Poète compose un tableau d’une scène de vie quotidienne. La gueule du four est décrite comme un trou clair. Contraste évident avec le vers 1.

« le fort bras blanc » (v7)  ;« Le boulanger au gras sourire » (v11) 

« Chante un vieil air »

Comment qualifier ce boulanger ?

Quelle est la portée magique de ce chant ?

Adjectifs et

Epithète homérique

⇨Renforce le contraste. Boulanger se porte bien par rapport aux enfants. Injustice sociale.

Un magicien qui transforme la “pâte grise” en un miraculeux “pain blond”, mais aussi celui “qui chante un vieil air” = exercer un charme: il est le tentateur, un manipulateur. Il charme les enfants, mais ne donne rien. (démoniaque) il a un “gras sourire”, celui de ceux qui ont tout et qui ne partage pas. L’expression d’une critique de la bourgeoisie

« Ils sont blottis, pas un ne bouge » (v13) ≠ « qui tourne et qui l’enfourne » (v7-8)

Verbe

Modalité négative

⇨Thème de l’orphelin. Position statique. S’oppose aux verbes d’action du boulanger.

« grand soupirail qui s’allume », (v1) ; « souffle du soupirail » (v14) ; « « chaud comme un sein » (v15) ; 

Analysez la thématique commune des mots soulignés.

Champ lexical de la chaleur

⇨Tout le long du poème, la chaleur est décrite. La chaleur du four est comparée à la chaleur  du sein → La faim n'est pas d'ordre alimentaire seulement mais aussi d'ordre affectif. Le trou chaud peut-être le ventre maternel et le désir de revenir à une existence fœtale où l'enfant ne manque de rien.

Et quand (…) Au vent d’hiver…

Que pouvez-vous dire de la syntaxe ici ?

Une seule phrase

⇨Long cheminement de la rêverie des enfants.

« Façonné, pétillant et jaune » (v17)[pic 5][pic 6][pic 7]

Etudiez le rythme ici.

Rythme ternaire.

Connotation méliorative.

⇨Symbole. Quête mystique et religieuse. Pain béni.

« sous les poutres enfumées, /chantent les croûtes parfumées » (v19-20); « trou chaud souffle la vie »

Rimes riches

Assonances en [ou]

⇨Mime les plaintes des enfants. Pas d’accès à ce pain odorant et chaud, pourtant si prêt.

Chantent les croûtes parfumées » (v20)

Combien de fois retrouve-t-on ce verbe dans le poème ? Quel est le sujet ici ? Faites les remarques nécessaires.

Odorat et ouïe

Verbe chanter (x3)

Personnification du pain.

⇨Violence du désir que portent les affamés. Les croûtes croustillent au son des grillons. (cri-cri)

Pouvoir d’attraction de ce chant comme le chant des sirènes.

« ils ont leur âme si ravie (v24) ; « ils se ressentent si bien vivre » (v26) ; « Si fort »(v35)

Analysez les mots soulignés.

Adverbe d’intensité

⇨A défaut d’un ventre rempli, c’est la prière qui les nourrit. Ironie. Bonheur collectif sonne faux puisque grille , matérielle et symbolique, les sépare.

« les pauvres petits pleins de givre » (v27), « haillons »  (v.25)« leurs petits museaux roses » (v29), « leur lange blanc tremblotte» (v36)

Quelles tonalités ici ?

Registre hypocoristique

Tonalité pathétique

⇨Animalisation et infantilisation. Langes Réservés aux nourrissons. Suscite la compassion. Fragilité de ces êtres. Petits anges déchus.

« les pauvres petits pleins de givre » (v27) ;

Cf pied de page sur le poème.

« Comme une prière, repliés vers cette lumière » (v.32-33), « chantant des choses  (v30)

// « à genoux » (v4)

Connotation religieuse

⇨Attitude d’humilité comparable à celle du prieur devant Dieu. Chant comme un psaume.

S’agenouillent devant le Boulanger comme un prêtre avec son pain béni. A la recherche de la multiplication des pains qui n’arrive pas malgré la lumière divine.

Chantant des choses(…) si fort, qu’ils crèvent leur culotte /et que leur lange blanc tremblotte

Quelle est la fonction de cette subordonnée ?

Subordonnées consécutives

Verbes à connotation pathétique.

⇨Créer une forte image pathétique de misère et critique religieuse. Alors qu’ils prient Dieu, leurs vêtements se déchirent.

Si fort, qu'ils crèvent leur culotte,/Et que leur lange blanc tremblotte/Au vent d'hiver... (v.35-37)

Etudiez la musicalité des consonnes soulignées. Que suggère-t-elle ?

Alllitération et harmonie imitative en [v], [k] et [r]

⇨Consonne agressive et dure qui mime la cruauté.

Consonne en [v] mime le vent d’hiver.

Dernière strophe // Première strophe

Quelles ressemblances remarquez-vous ?

Comment peut-on appeler cette structure poétique ?

Quelle morale peut-on faire ?

[pic 8]

Boucle

⇨Images d’extérieur. Le froid de l’hiver (neige) et la position (culs = culottes) Structure circulaire résume à elle seule la morale désenchantée de la fable… Rien n’a bougé. Tout est pareil. Les enfants apprennent à leurs dépens que le Ciel n’est pas pour eux, pas plus que le pain du Boulanger.

A la fin du poème, toujours aussi transis de froid et affamés. Double raillerie contre la religion et la société. La religion reste sourde devant la détresse sociale