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Les effarés, Arthur Rimbaud

Compte rendu : Les effarés, Arthur Rimbaud. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  15 Mai 2024  •  Compte rendu  •  1 177 Mots (5 Pages)  •  155 Vues

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Lecture linéaire 1 : Les effarés, Arthur Rimbaud

Introduction 1 :

Arthur Rimbaud, un adolescent révolté, est âgé de seulement 16 ans quand il rédige pendant l'une de ses fugues vers Paris en 1870, 22 poèmes qui constitueront les cahiers de Douai. A cette période, c’est le début de la guerre contre la Prusse. C'est une œuvre lyrique et satirique. Il y exprime sa révolte contre la société de son temps. Il est influencé par la poésie romantique, le mouvement littéraire auquel il appartient est le symbolisme.

Le poème intitulé « les effarés » est un poème composé de 12 strophes chacune constitué de deux octosyllabes suivis d’un tétrasyllabe qui décrit la misère dans laquelle vivent 5 jeunes enfants dans la rue.

Lecture du poème :

Noirs dans la neige et dans la brume,
Au grand soupirail qui s'allume,
Leurs culs en rond,


A genoux, cinq petits, - misère ! -
Regardent le Boulanger faire
Le lourd pain blond.


Ils voient le fort bras blanc qui tourne
La pâte grise et qui l'enfourne
Dans un trou clair.


Ils écoutent le bon pain cuire.
Le Boulanger au gras sourire
Grogne un vieil air.


Ils sont blottis, pas un ne bouge,
Au souffle du soupirail rouge
Chaud comme un sein.

Quand pour quelque médianoche,
Façonné comme une brioche
On sort le pain,

Quand, sous les poutres enfumées,
Chantent les croûtes parfumées
Et les grillons,

Que ce trou chaud souffle la vie,
Ils ont leur âme si ravie
Sous leurs haillons,

Ils se ressentent si bien vivre,
Les pauvres Jésus pleins de givre,
Qu'ils sont là tous,

Collant leurs petits museaux roses
Au treillage, grognant des choses
Entre les trous,

Tout bêtes, faisant leurs prières
Et repliés vers ces lumières
Du ciel rouvert,

Si fort qu'ils crèvent leur culotte
Et que leur chemise tremblote
Au vent d'hiver.

Introduction 2 :

Problématique : Comment Rimbaud met-il en scène la misère dans son poème ?

Découpage du texte en mouvement + annonce des arguments (ce qu'il faut démontrer dans chaque partie) :

 v.1-9 :  Quel tableau nous est peint par Rimbaud ?                                                             

v. 10- 22 : En quoi la boulangerie est-elle une figure maternelle illusoire ?

 v. 23 à 36 : Comment la « charité » est-elle remise en cause ?

1er mouvement : Quel tableau nous est peint par Rimbaud ?

Noirs dans la neige et dans la brume,
Au grand soupirail qui s'allume,
Leurs culs en rond,


A genoux, cinq petits, - misère ! -
Regardent le Boulanger faire
Le lourd pain blond.


Ils
voient le fort bras blanc qui tourne
La pâte grise et qui l'enfourne
Dans un trou clair.

Antithèse → Noirs/Neige, brume

Lumière avec le soupirail

CL de la vue

Nombre (cinq)

Images des animaux → petits, en rond, ils

Le '' -misère ! - '' → froid, blottis

Utilisation du '' ! '' et des '' - … - ''

Le ''Boulanger''

Mise en place du décor : CC de lieu, tout de suite immergé « dans »

Description du cadre, de l'environnement

Noirs, brume=misère, enfant

Soupirail= espoir, la vie, la lumière divine

L’image du décor se précise un peu : lumière

Contraste → antithèse

Description, pas très précise (cinq petits)

Enfant tellement miséreux → animaux ou humain

''leurs cul en rond'' fait penser à des animaux affamer

On peut penser à des animaux autour de leur mère

Il a pitié des enfant → « - misère ! - », phrase exclamative

CL de la vue

Assistent impuissant, ils ont faim

Boulanger perçu par les enfants comme un dieu

Effet de suspense on ne sait ce que les enfants attendent.

Description fabrication verbes d’action pour le boulanger, enfants regardent attentivement attitude passive des enfants, ils sont fascinés

2ème mouvement : En quoi la boulangerie est-elle une figure maternelle illusoire ?

Ils écoutent le bon pain cuire.
Le Boulanger au gras sourire
Grogne un vieil air.


Ils sont
blottis, pas un ne bouge,
Au
souffle du soupirail rouge
Chaud comme un sein.


Quand pour quelque médianoche,
Façonné comme une brioche
On sort le pain,


Quand, sous les poutres
enfumées,
Chantent les croûtes parfumées
Et les grillons,


Que ce trou chaud
souffle la vie,

CL de l'ouïe

CL du toucher

Rapport à la maternité → blottis, sein (allaitement), trou chaud souffle la vie

Chauds accueillant

CL de l'odorat

Il y a une barrière invisible « grillons » → grilles entre les enfants et le Boulanger

Rempli de vie et une bonne odeur

Le boulanger représente la figure maternelle, il est jovial qui nourrit les enfants.

Évocation d’une comptine→ « vieil air », chanté → « grogne » par une mère à ses enfants

Enfants → froid alors que boulanger → aux chauds

Rapport à la maternité

Enfants fasciner car pas accès à ce luxe (manger) pain donné au riche → « médianoche » repas pris a minuit par certaines familles bourgeoises, « brioche » uniquement pour les riches

Odeur alléchante

Pain personnifié aussitôt sorti du four → importance

« Grillons » insectes dans boulangeries qui mangent la farine, ils sont miséreux comme les enfants besoins de venir voler de la nourriture pour survivre.

Figure maternelle n’est donc qu’une illusion, ils n’auront jamais accès a ce pain

3ème mouvement : Comment la « charité » est-elle remise en cause ?

Ils ont leur âme si ravie
Sous leurs haillons,


Ils se ressentent si bien vivre,
Les pauvres Jésus pleins de givre,
Qu'ils sont là tous,


Collant leurs petits museaux roses
Au treillage, grognant des choses
Entre les trous,


Tout bêtes, faisant leurs
prières
Et
repliés vers ces lumières 
Du
ciel rouvert,


Si fort qu'ils crèvent leur culotte
Et que leur
chemise tremblote
Au
 vent d'hiver.

CL de la religion

CL de la pauvreté et du froid

Polysémie → crèvent  

Allitération en [t]

Personnification

Alternance du + et du

+ → « âme si ravie », « si bien vivre » : ils ont l’espoir d’avoir un morceau de pain

 → « haillons », « pauvres », « pleins de givre », « crèvent », « chemise tremblote » : ils sont si pauvres qu’ils n’ont pas de quoi s’habiller, ils ont froid.

Les enfants sont comparés à des Jésus que l’on peut comprendre par « Petits Jésus », dans la bible Jésus partage le pain et là ce n’est pas le cas

Le treillage fait penser à un grillage qui empêche l’accès au pain pour les enfants

Retour de l'esprit animal → ''petits museaux roses'', ''grognant'', ''tout bêtes''

Malgré la prière rien ne leur arrive, il critique la religion, manque d’équité et de charité de la part de celle-ci

Ils n'ont même pas de quoi s'habiller

Allitération en [t] montre leur tremblement de froid

L’auteur utilise la polysémie, les enfants sont sur le point de mourir.

Il y a donc un effet de boucle entre le début et la fin (cela recommence tous les jours), ils ont toujours froid, toujours faim : charité inexistante

...

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