Les Cahiers de Douai, Arthur Rimaud

Les Cahiers de Douai

(composés en 1870 et publiés plus tard en 1888, 1891 et 1893) d'Arthur Rimbaud

SYNTHÈSE de lecture (cours)

A - Le contexte biographique et culturel

1) Le contexte d'écriture des Cahiers de Douai et leur publication.

Cahiers de Douai est un recueil poétique composé par Arthur Rimbaud alors qu'il n'est encore qu'adolescent. Ecrit durant l'année 1870, après plusieurs fugues, les poèmes sont confiés à Paul Demeny, ami et poète qui vit alors à Douai dans le nord de la France. Mais en 1871, Rimbaud lui demande de brûler ces poèmes de jeunesse dans lesquels il ne se reconnaît plus. Demeny ne l'écoutera pas et conservera ces poésies qui seront publiées plus tard, à la mort du poète.

2) Par qui et pourquoi Rimbaud est-il surnommé « l'homme aux semelles de vent » ?

C'est Paul Verlaine, poète et compagnon de Rimbaud de 1872 à 1873, qui surnomme ainsi le jeune homme en raison de son goût pour l'aventure et sa soif d'évasion.

Insaisissable, le jeune poète connu pour ses fugues adolescentes, affirme, adulte, une envie de voyage et d'aventure qui le conduira à vivre notamment en Abyssinie et en Arabie. Quand il reviendra en France, ce sera pour y mourir.

3)

L'inspiration parnassienne de Rimbaud et le romantisme.

Le Parnasse est un mouvement poétique de la seconde moitié du XIXe siècle constitué autour de la revue Le Parnasse contemporain et réunissant plusieurs poètes autour de Leconte de Lisle, parmi lesquels Baudelaire (collaborateur occasionnel de la revue). Réagissant contre les excès du lyrisme romantique, le mouvement prône « l'art pour l'art' et souligne l'importance du travail poétique.

B- La composition et la forme du recueil

1) Nombre de poèmes

Ce recueil se compose de 22 poèmes. On peut y repérer cinq cycles thématiques :

- le cycle de l'amour et de la sensualité composé de huit poèmes allant de la rêverie amoureuse à l'amourette, de la déclaration d'amour à l'hymne à l'amour universel: « Les réparties de Nina », « Première soirée », « Sensation »,

« Roman », « Ophélie », « Soleil et chair », « Rêvé pour l'hiver », « Le Buffet »

- le cycle de la parodie et de la satire grinçante et enjouée composé de trois poèmes: « Vénus Anadyomène », parodie de la beauté idéale; « Bal des pendus », allègre (joyeuse) danse des pendus; « A la musique », satire des traditions musicales bourgeoises.

- le cycle de la condamnation de la guerre composé de cinq poèmes liés à la guerre franco-prussienne de 1870: « Morts de quatre-vingt-douze...», « Le Mal », « L'éclatante victoire de Sarrebrück », « Rages de Césars », « Le Dormeur du val ».

le cycle de la révolte sociale et politique composé de trois poèmes: « Le Forgeron » contre la tyrannie; « Les Effarés » contre la misère; « le Châtiment de Tartufe », contre l'hypocrisie religieuse.

le cycle de la bohème, de la liberté et du bonheur de vivre avec trois poèmes: « Au Cabaret-vert », « La Maline », « Ma Bohème».

2) Fotmene poétique la plus répandue dans le recueil et mètre le plus utilisé.

La forme poétique la plus répandue dans le recueil est le sonnet.

• Le sonnet, poème à forme fixe parce qu'il comporte obligatoirement quatorze vers, répartis en deux quatrains et deux tercets, est présent dans douze poèmes sur les vingt-deux du recueil. A travers l'emploi de cette forme poétique, Rimbaud rend un double hommage. D'abord à Charles Baudelaire (1821-1867) qui, dans les Fleurs du Mal (1857) a remis au goût du jour le sonnet pétrarquiste, devenu démodé après les poètes de la Pléiade qui l'avaient popularisé. Ensuite, il rend aussi un hommage aux poètes du Parnasse, tel José Maria de Hérédia, qui s'est servi de cette forme exigeante pour retracer, dans Les Trophées (1863), l'épopée de l'humanité.

Le poème narratif est aussi utilisé par Rimbaud. Ainsi appelé parce qu'il raconte une histoire, souvent sous forme dialoguée. Certains sont organisés en une succession de quatrains (« Les Réparties de Nina », « Première soirée » ou « Roman »), d'autres sont constitués en longues strophes (« Soleil et chair » ou « Le Forgeron »).

Un seul poème est formé de deux quatrains:

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