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Analyse linéaire de Juste la fin du monde

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Par   •  2 Septembre 2024  •  Commentaire de texte  •  1 665 Mots (7 Pages)  •  66 Vues

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LL7 : Suazanne

Intro :

Le théâtre de Lagarce est un théâtre de la parole, un théâtre presque clos à force de se désintéresser du monde qui l’entoure, un théâtre hanté par la seule menace de la mort aussi qui ausculte les rapports au sein la sphère familiale, amicale, amoureuse. De ces considérations, la Juste la fin du monde semble le parangon : huis clos où cinq personnages se réunissent << un dimanche, évidemment » dans la maison familiak L’intrigue est mince et tend à l’épure : le fils Louis revient pour annoncer sa mort prochaine et irrémédiable. Le texte que nous étudierons estyextrait d’un. Long monologue de Suzanne, issu de la scène 3 première partie dans lequel elle s’adresse à Louis et à elle-même finalement révélant toute la complexité de leurs rapports, quelque part entre l’amour et Suzanne ici relève d’un soliloque teinté d’éloge et de blâme. Le texte peut être découpé en trois mouvements :

LECTURE DU TEXTE. Il sera donc intéressant de se demander en quoi la parole de Suzanne relève ici d’un soliloque teinté d’éloge et de blâme.

MVT 1 :

1-2: Le texte s’ouvre d’emblée sur une imprécision quant au rythme des lettres. L’adverbe « parfois » et article indéfini « des ». Elles semblent être envoyées au hasard, sans objet particulier, sans finalité aucune. Ce sont des missives générales, sans destinataire privilégié (pronom nous : ce qui sonne déjà comme un reproche dans la bouche de Suzanne). La parole de Louis pour sa famille n’est jamais individuelle et le plus souvent vide, On remarque un glissement temporel entre  l 1 et l 2, entre l’imparfait et le présent qui va placer ces deux lignes sous le signe de l’incertitude et de la recherche. En effet la symploque « parfois, tu nous envoyais des lettres, parfois tu nous envoies des lettres » montre cette volonté de trouver le mot juste, d’interroger la nature de cet envoi : idée renforcée par la polyptote du verbe « envoyer mais aussi par la précision de Suzanne qui s’effrite dans à la ligne 2 : on passe de l’affirmation « tu nous envoies »>, à la négation «  ce ne sont pas des lettres »interrogation partielle, à « qu’est-ce que c’est ? ». Aussi les sons avec l’allitération en « s » traduisent l’hésitation dans la langue.

L3-4-5 Elle poursuit en tentant de cerner la nature de ces écrits dans une énumération, et donc de répondre à sa question : l’absence de Louis est compensée par des « lettres », « des petits mots >>, << deux phrases »>, << des lettres elliptiques »>, << rien >> réduits à des clichés, des phrases convenues rapportées au discourt direct à la fin du texte : la parole va decrescendo jusqu’à s’abolir progressivement passage de l’adjectif « petit » à la négation « rien et reprise d’une question. Elle finit par trouver le mot qu’elle avait sur la langue, mis en valeur puisque isolé dans une seule ligne « elliptiques L. 5. Sans doute, avec Louis, la parole doit-elle se lire entre les silences

L6 Elle reformule donc au L6 la phrase entière entre guillemets comme si elle se citait à la manière d’un écrivain, à la manière de son frère. Les sonorités en T, ce son bref peut mimer d’une certaine manière le caractère condensé de ces lettres.

TR Passage qui résume en quelques lignes les drames de la pièce : Suzanne est du côté du flot de parole, de la logorrhée alors que son frère est celui qui ne dit rien ou trop peu + annonce deuxième partie.

MVT 2 :

L7 : Un mouvement qui débute alors que S. Se replonge dans ses souvenirs, peut-être sont-ils le meilleur remède au vide ? Rétrospection marquée par le retour à la ligne + subordonnée conjonctive « lorsque j’étais enfant ». On remarquera sous cet aspect logorrhéique, le discours est assez rigoureusement mené. Reprise de l’anaphore « je pensais » à la lige 11 et 14 suivis d’une seule subordonnée conjonctive disloquée en trois temps : Je pensais/ je pensais que ton métier/ je pensais que ton métier était d’écrire (« serait d’écrire »)». On remarquera surtout chaque reprise amène une précision.

L8 retour sur le départ de Louis : Emploi de la parenthèse=double sens : ou est-ce encore une façon de trouver le mot juste ou elle est un symptôme du soliloque, comme une voix intérieure.

L9 : épanorthose avec le vocable « enfant » induit une forme de pathos et le verset se fait plus accusateur avec cette fuite inexpliquée de Louis :« lorsque tu nous as faussé compagnie ». Voilà donc l’origine du drame :« là que ça commence », tandis que la forme orale du démonstratif « ça» insiste sur le non-dit. Que désigne-t-il finalement ? le conflit avec Antoine ? les regrets de Suzanne ? la maladie de Louis ?

L 11-12 : Reprise de l’anaphore=nouvelle précision. Elle insiste désormais sur le métier de Louis. Là encore la langue sera performative. Etre écrivain est d’abord désigner comme un « métier » puis la proposition complétive « ce que tu faisais ou allais faire » par la variation sur le verbe faire (à l’imparfait puis avec une valeur de futur par la construction aller + infinitif) vient amoindrir sa valeur. Ce choix d’écrire va définir sa vie comme le prouve la brièveté du GN à la ligne 12 << dans la vie ». Suzanne finira à nouveau par s’égarer et replonger dans l’incertitude au verset 13, le choix de vie de Louis ne devient qu’un souhait, alors hypothétique. Ce doute est renforcé par la valeur du conditionnel (« serait d’écrire »). Et finalement, ce n’est plus qu’un démonstratif indéfini «ça», péjoratif et dépréciatif au V

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