Œuvre intégrale : Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, 1791
Guide pratique : Œuvre intégrale : Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, 1791. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Sandrine Vitalis • 1 Février 2024 • Guide pratique • 1 883 Mots (8 Pages) • 138 Vues
Œuvre intégrale : Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, 1791
1) Présentation
Née en 1748 à Montauban, Marie Gouze rejoint Paris en 1766, après avoir perdu son mari, et, sous le nom d’Olympe de Gouges, commence une carrière littéraire en partageant la vie de Jacques Biétrix de Rozières, un haut fonctionnaire de la marine. Auteur de nombreux romans et pièces de théâtre, elle milite en faveur des Noirs et de l’égalité des sexes.
Son écrit politique le plus célèbre est la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (septembre 1791), manifeste du féminisme adressé à la reine Marie-Antoinette. Reprenant la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, elle la modifie pour réclamer l’égalité des droits entre les femmes et les hommes.
D’abord fervente d’une monarchie modérée, puis républicaine, elle s’allie aux Girondins.
En 1793, lors de la Terreur, Olympe de Gouges s’en prend à Robespierre et aux Montagnards et les accuse de violences. Arrêtée le 20 juillet 1793 pour avoir rédigé un document girondin, elle sera jugée le 2 novembre et exécutée le lendemain.
La DDFC est composée de 17 articles de lois et précédée d’un « Préambule ». Olympe de Gouges y ajoute un « Postambule » pour encourager la révolte des femmes et un « Contrat social de l’homme et de la femme » qui propose un contrat de mariage.
[pic 1]
William Etty (1787-1849), Jeanne d’Arc fait une sortie depuis les portes d’Orléans et repousse les ennemis de la France, Orléans, Musée des Beaux-Arts
J’ai choisi ce tableau car Olympe de Gouges me fait un peu penser à Jeanne d’Arc. Elles ne se sont pas battues pour obtenir les mêmes droits, mais toutes les deux se sont battues avec conviction, force et courage.
2) Mes deux citations
« La femme a le droit de monter à l’échafaud ; elle doit avoir le droit de monter à la tribune ».
Si les femmes peuvent être exécutées, elles peuvent aussi accéder à la vie politique et s’exprimer. Olympe de Gouges veut les libertés politiques pour les femmes.
Cette citation me plaît car je la trouve très ironique : elle est montée sur l’échafaud sans que les femmes soient encore à la tribune…
« La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune ».
Réécrire la DDHC alors que la France est toujours sous la Révolution est très audacieux car c’est un texte-clé de la Constitution et il l’est encore aujourd’hui. Justement, elle trouve que ce texte ne demande pas assez l’égalité qu’il défend. Elle n’est pas contre la Révolution mais lutte contre les préjugés et y intégrer les idées des Lumières : égalité, propriété, liberté.
Cette citation me plaît car je la trouve très courageuse.
3) L’idée que j’ai aimée
La DDFC est une recherche d’égalité et pas seulement entre homme et femme. Elle ne soutient pas seulement les femmes, mais aussi la lutte contre l’esclavage ou le racisme. Même si ces écrits n’ont pas de conséquence à son époque, elle a été très lucide de l’avenir.
4) L’idée que je n’ai pas aimée
« Le mariage est le tombeau de la confiance et de l’amour ».
Olympe de Gouges a été mariée de force à 16 ans à un homme beaucoup plus âgé qu’elle. Elle devient veuve deux ans après et décide alors de refaire sa vie à Paris.
Elle pense que le mariage est un obstacle et ne se remariera pas.
Je trouve ça bien dommage car le mariage est aussi l’occasion de fonder une famille mais peut-être est-ce pour cela qu’elle défend les enfants nés hors mariage ? Ça peut prêter à confusion pour les personnes qui sont mariées et ont en même temps des enfants nés hors mariage. L’idée n’est pas cohérente avec ses convictions.
5) Comparaison avec la DDHC
DDHC
Art. 11. La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la
Loi.
DDFC
Art. 11. La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de la femme, puisque cette liberté assure la légitimité des pères envers leurs enfants. Toute citoyenne peut donc dire librement : je suis mère d’un enfant qui vous appartient, sans qu’un préjugé barbare la force à dissimuler la vérité, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans des cas déterminés par la loi.
Il n’est plus question de l’homme et de la femme mais uniquement de la femme. Cela ne concerne que les femmes : la reconnaissance des enfants nés hors mariage.
6) Interview
- Bonjour madame de Gouges, je vous félicite pour votre courage et votre ténacité dans votre Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Je ne suis pas sûre que beaucoup de femmes n’auraient eu l’audace d’en faire autant.
- Je vous remercie mais l’histoire m’a dit que j’ai été trop précoce et ça a d’ailleurs mal fini pour moi.
- Il fallait quand même s’en douter : s’attaquer de face et seule à une armée d’hommes, ça n’était quand même pas très malin.
- Je n’ai pas chercher à être maline ou stupide, je voulais juste défendre mes convictions et œuvrer pour l’avenir. J’ai foncé tête baissée, le reste m’importait peu.
- Avez-vous un regret ?
- Oui, de ne pas avoir vu le résultat. Je pense que mon appel aux femmes a quand même participé à faire bouger les choses.
- Et que pensez-vous du résultat aujourd’hui ?
- Et bien, tout n’est pas encore parfait et il y a encore malheureusement, dans certains pays, trop d’inégalités et d’injustices. Mais les choses ont quand même bien évolué et dans le bon sens, et c’est ce que je voulais. C’est plutôt encourageant.
Lecture cursive : Djaïli Amadou Amal, Les Impatientes, 2020
1) Présentation
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