Sonnet 80 Du Belay, analyse
Synthèse : Sonnet 80 Du Belay, analyse. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar klaut • 28 Février 2023 • Synthèse • 2 574 Mots (11 Pages) • 319 Vues
Joachim du Bellay
Les Regrets
Sonnet 80
Joachim Du Bellay est un poète français ayant vécu de 1522 à 1560. Au cours de sa vie de poète il a rédigé un Recueil publié en 1558 qui se compose en une série de trois œuvre poétiques (Les Regrets, Les Antiquités de Rome et Le Songe). Ce Recueil est très intéressant pour découvrir la littérature du XVIe siècle. En effet dans les Regrets composé de 191 sonnets, l’œuvre est écrite durant son voyage à Rome datant de 1553 à 1557. À cette époque, d’après les artistes il été nécessaire pour eux de rejoindre, au moins une fois dans leur vie Rome car il s’agissait d’après eux d’une étape importante dans l’apprentissage du monde. Mais, à la différence de nombreux auteurs, il n’a pas été comblé de sa découverte. C’est un recueil de sonnets d’abord d'inspiration élégiaque puis satirique et enfin encomiastique.
Le sonnet 80 que nous allons voire s'insère dans la partie satirique du recueil. Il s'agit ici d'un sonnet à l'italienne, composé d'alexandrins, donc deux quatrains et deux tercets. Juste avant il est précédé du Sonnet 79 » qui n'est composé à lui seul que de prétéritions où Du Bellay écrit pour dire qu'il ne va pas écrire.
LECTURE
A travers la structure de ce sonnet nous nous demanderons comment Du Bellay met en place une satire de la société italienne ?
Le sonnet peut se traiter en deux mouvements distincts, le premier, qui est constitué des deux quatrains, est caractérisé par la satire représentée par le clergé ou celle des Impériaux. Les deux tercets composent le second mouvement qui traduit plus l'amertume personnelle qu'a le poète envers sa vie en Italie.
Au cours de notre étude, nous tenterons donc d'explorer la manière dont Du Bellay utilise la forme du sonnet pour y faire une véritable satire de la société.
Etude du premier mouvement
- Le premier quatrain « ascendant »
« Si je monte au Palais, je n’y trouve qu’orgueil,
Que vice déguisé, qu’une cérémonie,
Qu’un bruit de tambourins, qu’une étrange harmonie,
Et de rouges habits un superbe appareil : »
- Tout d’abord nous pouvons commencer à dire de ce premier quatrain que le premier vers débute par la conjonction « si », ce qui forme du conditionnel et relève une supposition « si je monte au Palais » v1. Le si est suivi ici du pronom « je », « si je » cela montre que Du Bellay s’inclut dans son propos. Le « je » est réutilisé dans la même ligne après la césure avec « je n’y trouve qu’orgueil ». Cela accentue encore plus l’idée que l’auteur veut montrer son point de vue.
- Dans ce même vers on trouve le verbe « monter » qui ici est «je monte ». Nous sommes dans un mouvement ascendant. Du Bellay utilise le mot « Palais » pour parler du Vatican, il place ainsi le clergé à un niveau supérieur. Au niveau typographique on peut également noter qu’il met une majuscule à Palais ce qui montre bien l’importance du lieu et sa hauteur.
- Ensuite Il énumère ensuite les défauts du clergé : en utilisant « orgueil » au v.1 et « vice déguisé » au v.2.
- Ici la césure de ce premier vers est marquée par une virgule amenant ainsi un rythme.
- Lorsqu’il écrit « je n’y trouve que » v.1, Du Bellay dénonce ici la décadence du clergé par une négation.
- Dans les deux vers suivants on retrouve la même construction avec le pronom relatif « que » : « qu’orgueil » v.1, « que vice » v.2, « qu’une cérémonie » v.2, « qu’un bruit » v.3, « qu’une étrange harmonie » v.3. On peut donc relever qu’il utilise comme la figure de style : l’anaphore.
- Nous pouvons relever le thème de la fête car on en retrouve le lexique : avec: « déguisé » v.2, « cérémonie » v.2, « bruit de tambourins » v.3, « harmonie » v.3.
- D’ailleurs nous pouvons aussi noter que le rythme de ce quatrain est souvent « i », on a : « si » v.1, « y » v.1, « vice » v.2, « déguisé » v.2, « cérémonie » v.2, « bruit » v.3, « harmonie » v.3.
- A la fin du vers 3 on trouve : « étrange harmonie ». Cette connotation est particulière et on peut noter comme une figure de style un oxymore. Car lorsque qu’on parle d’harmonie on parle de quelque chose d’harmonieux or le terme « étrange » vient casser ce côté-là et renvoie plutôt au mélange, à ce qui n’est pas censé être harmonieux.
- Le vers 4, est introduit par la conjonction de coordination « Et » or cela diffère des autres vers précédemment qui était introduit par « que ».
- Lorsque Du Bellay parles « de rouges habits » il évoque enfaite les évêques et les déshumanisent car ils les désignent simplement leurs habits de cérémonie. On peut-être parler ici d’une personnification ou d’une synecdoque. Par ces propos on retrouve ce lien acerbe que porte Du Bellay envers les personnes de haut rang.
Le terme de « superbe » après la césure donne vraiment l’impression d’une majesté mais qui vient se briser par le terme qui le suit donc « appareil ». Et ça renvoie plutôt à quelque chose de matériel, technique, ce qui s’oppose à la majesté de la cérémonie. Ici aussi le déshumanise est présent puis qu’il parle d’appareil, de matériel.
- On termine ce premier quatrain avec l’apparition en ponctuation de des deux points qui amène à passer au second quatrain.
- Le second quatrain
« Si je descends en banque, un amas et recueil
De nouvelles je trouve, une usure infinie,
De riches Florentins une troupe bannie,
Et de pauvres Siennois un lamentable deuil : »
- Au second quatrain on retrouve la même construction qui débute par : « Si je descends en banque » or ici à l’inverse du premier vers on « descends »v5 alors que l’autre c’était on « monte »v1.
- On retrouve toujours la virgule à la césure du vers mais cette fois elle n’apparait pas à la fin du vers. vers 5 : « un amas et recueil de nouvelles je trouve ».
- En utilisant les termes d’ « amas et recueil de nouvelles » v.5 et v.6, le poète il montre que là où il pensait s’occuper d’affaires importantes auprès du Cardinal, il ne trouve que des regrets d’où le recueil qu’il va publier.
- Dans le vers 6 il utilise le terme « treuve » qui signifie « trouver », qu’on retrouve aussi dans le vers 1, ce qui provoque une répétition.
- Au deuxième hémistiche du vers 6 « une usure infinie » ici il semble dire qu’il s’ennuie et le terme « infinie » marque qu’il ne peut pas en sortir.
- Tout comme au vers 6, le vers7 commence avec la préposition « De ».
- Il évoque Les Florentins puis les Siennois au vers 8, pour expliquer : tous deux avaient pris parti pour les Français contre les Impériaux mais ils ont été vaincus, et ils assiégèrent les Français de leurs revendications.
Cette évocation a déjà eu lieu précédemment dans un autre sonnet. Dans les vers 1 et 2 du sonnet 68 :
« Je hais du Florentin l’usurière avarice,
Je hais du fol Siennois le sens mal arrêté, »
- Les vers 7 et 8 sont construits de manière rigoureusement parallèle : pose une équivalence, une opposition entre les deux villes rivales de Florence et Sienne, donc les habitants sont chassés par la guerre. Dans les deux cas on a une antéposition du complément du nom, mais opposition des adjectifs (riches Florentins / pauvres Siennois), mais les deux hémistiches (dans les deux cas adjectifs + nom) ramènent les deux peuples au malheur politique.
- Le vocabulaire qu’utilise Du Bellay est négatif avec : « usure infinie » v.6, « bannie » v.7, « lamentable » v.8 qui évoque une plainte. Il parle même de la mort quand il utilise le terme de « deuil » au vers 8. C’est un pléonasme en évoquant, la mort/ le deuil.
- Comme au premier Quatrain mais avec les « que » cette fois on a l’utilisation de l’article indéfini « un » mais que l’on retrouve au début du second hémistiche de chaque vers : « un amas » v.5, « une usure » v.6, « une troupe » v.7, « un lamentable deuil » v.8.
- On termine comme le premier quatrain avec l’apparition en ponctuation de des deux points qui amène à passer au premier tercet.
Dans ce premier mouvement on a pu beaucoup constater la symétrie de la structure des deux premiers quatrains. On retrouve énormément de parallèle. De plus, on trouve des rimes suffisantes tout le long de ce mouvement à part pour les vers 2 et 3 où il s’agit de rimes riches puisqu’on a quatre phonèmes en commun. Du Bellay y dénonce au travers d’un ton satirique la décadence du clergé et critique ainsi l’autorité, représentée également par les Impériaux.
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