Les Aurores, Monique Proulx

Deux ans après le référendum sur la souveraineté du Québec, Monique Proulx publie un recueil de nouvelles intitulée Les Aurores montréalais. Dans ce recueil de nouvelles publié en

1997, on peut suivre le portrait de la ville de Montréal. Monique Proulx dédit sa nouvelle Jaune et Blanc, à Ying Chen. Elle écrit donc cette nouvelle en pensant à elle. Cependant, nous analyserons aussi un passage de son ouvrage Les lettres chinoises, publié en 1993, soit au même moment que Robert Bourassa était au pouvoir. Alors, dans ce texte, nous analyserons si Monique Proulx, dans la nouvelle Jaune et blanc, et Ying Chen, dans la lettre 12 des Lettres chinoises, traitent de la même façon le thème de l’éloignement ? En fait, nous verrons pourquoi ces deux extraits d’ouvrage ne représentent pas de la même façon le thème de l’éloignement, tout en débutant par les différences vécues, par le fait de se perdre et par le niveau d’adaptation, lorsque les auteures font référence à l’éloignement.

Dans la nouvelle Jaune et Blanc, de Monique Proulx, on peut constater la joie de la jeune fille de faire face aux nouveautés que lui apporte sa nouvelle vie à Montréal. En effet, nous pouvons lire « Ce n’est pas facile de comprendre tout à coup ce qu’est la liberté, la douloureuse et magnifique liberté. » (L. 75-76). Dans cette citation, l’auteure utilise un oxymore. En effet, lorsqu’elle utilise douloureuse et magnifique en parlant de liberté, elle utilise deux termes avec un sens opposé afin de caractériser la liberté. L’oxymore est utilisé afin d’accentuer le contraste entre les émotions vécues par la jeune fille. Dans l’extrait de la lettre 12 des Lettres chinoises, de Ying Chen, on peut constater le mécontentement face au changement. En effet, elle constate que la population s’éloigne de plus en plus des traditions, ce qui la rend plutôt malheureuse et triste. En effet, nous pouvons lire : « On prépare encore beaucoup de plats. Mais on ne mange plus avec enthousiasme : on mange tellement bien tous les jours. » (L. 4-5). Dans cette citation, l’auteure utilise une antithèse. En effet, lorsqu’elle mentionne l’abondance des plats, mais le manque d’enthousiasme lorsqu’ils mangent, cela souligne une contradiction entre l’abondance de nourriture et l’absence d’enthousiasme pour profiter de ce repas. L’antithèse est utilisée pour mettre en évidence le contraste de leur alimentation d’avant. On peut alors comprendre que dans la nouvelle Jaune et Blanc de Monique Proulx et dans l’extrait de la lettre 12 des Lettres chinoises, de Ying Chen, les deux auteures ont représenté différemment le thème de l’éloignement.

Au début de la nouvelle Jaune et Blanc, de Monique Proulx, nous constatons que la jeune fille se sent perdue et sans repères dans sa nouvelle ville, soit Montréal. En effet, nous pouvons lire : « J’ai fait quelques pas dans n’importe quelle direction, et moi qui ne sait pas nager, grand-mère, je me suis enfoncée dans cette mer et solide insondable jusqu’à ce qu’elle se referme complètement sur moi. » (l. 32-34). Dans cette citation, l’auteure utilise la métaphore. En effet, la métaphore est utilisée afin de comparer des éléments sans même utiliser un mot de comparaison. Dans cet extrait, la mer est comparée avec quelque chose de solide et insondable. L’auteure désire créer le sentiment que la situation dans laquelle se trouve la jeune fille est profonde et intense. Alors, l’auteure arrive à transmettre les émotions de la jeune fille face à la situation où elle se retrouve. Dans l’extrait de la lettre 12 des Lettres chinoises, de Ying Chen, nous constatons que l’auteure de la lettre se sent plutôt perdue. En effet, elle mentionne qu’elle, et l’homme à qui elle écrit la lettre, ont tendance à se perdre, lorsqu’ils sentent qu’ils s’éloignent, lorsqu’ils font face aux changements. En effet, nous pouvons lire : « Toi et moi, nous avons tendance à glisser, alors nous avons besoin des fêtes pour nous accrocher quelque part. Tu es parti pour te chercher une nouvelle fête. Il est donc important que tu la trouves et la gardes. » (L. 10-12). Dans ce passage, l’auteure utilise une personnification. La personnification permet d’attribuer une caractéristique humaine à un objet, un animal, une situation, etc. En effet, lorsqu’elle écrit sur les fêtes, elle les personnifie en disant que celles-ci peuvent procurer de la stabilité, car il est possible de s’y accrocher. Alors, on peut alors comprendre que dans la nouvelle Jaune et Blanc de Monique Proulx et dans l’extrait de la lettre 12 des Lettres chinoises, de Ying Chen, les deux auteures ont représenté le thème de l’éloignement d’une façon similaire.

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