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Analyse linéaire « ce cœur qui haïssait la guerre »

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Par   •  26 Novembre 2023  •  Commentaire de texte  •  884 Mots (4 Pages)  •  651 Vues

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Ce cœur qui haïssait la guerre

Robert Desnos

Commentaire linéaire

Introduction 

Robert Desnos a publié le poème « Ce cœur qui haïssait la guerre » dans un recueil intitulé L’honneur des poètes, paru clandestinement à la date symbolique du 14 juillet 1943. Il y invite le lecteur à l'engagement dans la résistance face à l'oppression nazie, dans une poésie qui se fait politique sans renoncer cependant au lyrisme. A I'image du mouvement régulier du cœur, le texte obéit à une structure binaire : après L’évocation lyrique d'un cœur personnel et individuel, c'est une communauté plus vaste qui apparaît, celle des Résistants à l’occupation.

Le poète est celui dont la parole va conduire à l'action, il est le symbole de la conscience des combattants. Nous nous demanderons comment le poète parvient-il à dépasser le lyrisme personnel vers une identité plus vaste. C'est pourquoi il conviendra tout d'abord d'expliquer le double combat que mène le poète puis dans un deuxième temps, nous montrerons que le poète se sert du symbole du cœur pour exprimer un engagement communicatif.

Ainsi, le poème pourra être décomposé en deux mouvements :

Le 1 mouvement : du début jusqu'au vers 8. On pourra I'intituler « du lyrisme individuel au lyrisme collectif »

Le 2me mouvement : du vers 9 « lIs battent » jusqu'à la fin. On pourra intituler ce mouvement :« L'appel au combat ».

1er mouvement : du lyrisme individuel au lyrisme collectif.

R. Desnos, qui a toujours affirmé son idéologie pacifiste, exprime dès le 1" vers, sa haine de la guerre.

Le double combat du poète, à la fois contre la guerre et « pour le combat et la bataille », peut paraître contradictoire. Mais ce paradoxe s'explique car le poète se bat pour la liberté.

Nous remarquons que la guerre est omniprésente avec le Champ lexical de la guerre et du combat : « la guerre », « bat », « combat », « bataille », « émeute », à l'assaut ». Elle est aussi connotée avec « sang », « salpêtre » et « sifflent ».

Pourtant, alors que le poète exprime sa haine de la guerre, il affirme dans le même temps sa volonté de se battre « pour le combat et la bataille ».

La reprise des 4 premiers vers à la fin du poème donne au texte une structure circulaire et traduit l'unification des battements des coeurs de tous les Français dans un chant commun pour la liberté et pour la vie.

On peut également souligner la musicalité de ce poème dont le rythme et les sonorités portent le discours du poète en répercutant le bruit de son cœur.

En effet, l'allitération en «r », « d », ou «t», ainsi que la consonance en « qu» et celle en

« ba » au début du poème produisent un martèlement qui imite la dureté du bruit destructeur de la guerre auquel se mêle le bruit porteur de vie des battements de cœur :« cœur », « guerre »,  « qu'il bat pour le combat et la bataille », « Ce coeur qui ne battait qu'au rythme », qu'», « que», « brûlant de salpêtre », « bruit », « répande », « dans la ville et dans la campagne».

Le corps du poète devient même une machine de guerre, à travers les métaphores et comparaisons : « Voilà qu'il se gonfle et qu'il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre et de haine », « que les oreilles en sifflent », « comme le son d'une cloche ».

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