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Société Endogène/ Mécanique - SES

Dissertation : Société Endogène/ Mécanique - SES. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  16 Novembre 2024  •  Dissertation  •  1 870 Mots (8 Pages)  •  6 Vues

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        Dans son œuvre fondatrice, De la division du travail social (1893), Émile Durkheim explore les principes fondamentaux qui régissent les sociétés humaines. Il distingue deux types de solidarités : la solidarité mécanique, propre aux sociétés traditionnelles, et la solidarité organique, caractéristique des sociétés modernes. Ces concepts éclairent les dynamiques sociales, économiques et culturelles qui façonnent les interactions entre individus. La notion de société endogène, bien qu’indirectement abordée par Durkheim, s’intègre dans cette réflexion en mettant en avant des structures sociales repliées sur elles-mêmes, souvent associées à une solidarité mécanique. Cette dissertation vise à analyser comment les concepts de société endogène et mécanique se manifestent, évoluent et interagissent avec les transformations sociétales.

I. Les caractéristiques des sociétés endogènes et mécaniques

        Dans son analyse des formes de solidarité, Émile Durkheim met en avant la solidarité mécanique, typique des sociétés traditionnelles. Ces dernières, caractérisées par leur homogénéité sociale et culturelle, présentent des similitudes avec les sociétés dites endogènes. Ces deux notions traduisent une organisation sociale fondée sur la proximité des individus et le repli sur des valeurs communes.

La solidarité mécanique repose sur une conscience collective forte. Dans ces sociétés, les individus partagent les mêmes croyances, les mêmes valeurs et des modes de vie similaires, ce qui crée une unité sociale. Cette cohésion repose sur la similitude des rôles sociaux : les membres de la communauté sont interchangeables, chacun contribuant de manière équivalente à la vie du groupe. Par exemple, dans les sociétés agraires anciennes, chaque individu participait aux travaux de la terre et adhérait aux mêmes traditions religieuses. Cette homogénéité favorisait un lien social puissant, mais limitait l’expression individuelle, car les besoins du groupe primaient toujours sur les aspirations personnelles.

Dans ce type de structure, l’ordre social est maintenu par un droit répressif. Les infractions aux normes établies sont perçues comme des atteintes directes à l’harmonie collective. Les sanctions visent donc à protéger la cohésion en rappelant l’importance de respecter les règles communes. Par exemple, dans les sociétés tribales, des transgressions comme la trahison ou le vol étaient souvent punies par des châtiments sévères, afin de dissuader toute atteinte à l’équilibre social. Cette vision du droit reflète une organisation tournée vers la stabilité et la conservation des traditions, où les changements sont rares et généralement perçus comme des menaces.

Les sociétés endogènes, bien qu’abordées sous un autre angle par les anthropologues, présentent des caractéristiques proches de celles des sociétés à solidarité mécanique décrites par Durkheim. Ces communautés sont généralement repliées sur elles-mêmes, cherchant à préserver leur autonomie face aux influences extérieures. Elles se distinguent par leur faible perméabilité aux échanges avec d’autres groupes, ce qui leur permet de maintenir leur identité culturelle intacte. Un exemple marquant est celui des communautés amish en Amérique du Nord, qui rejettent les technologies modernes pour protéger un mode de vie fondé sur des valeurs religieuses strictes.

Ce repli sur soi est renforcé par une forte identité culturelle. Les pratiques, croyances et coutumes se transmettent de génération en génération, assurant la continuité de la structure sociale. Dans ce contexte, les membres de la société adoptent des rôles sociaux souvent hérités de leurs ancêtres. Par exemple, dans les sociétés insulaires polynésiennes avant l’arrivée des colons, les hiérarchies sociales et les pratiques agricoles étaient strictement codifiées, garantissant une organisation stable.

Sur le plan économique, les sociétés endogènes privilégient l’autosuffisance. L’activité agricole, artisanale ou pastorale est organisée pour répondre aux besoins locaux, minimisant ainsi les dépendances envers l’extérieur. Ce fonctionnement assure une résilience interne, mais limite également leur capacité à s’adapter aux bouleversements extérieurs.

Ainsi, les concepts de solidarité mécanique et de société endogène convergent dans leur quête de stabilité et de cohésion sociale, mais diffèrent dans leur portée. Si la solidarité mécanique met principalement en lumière les dynamiques internes des relations sociales, la société endogène intègre la question de l’interaction – ou de l’absence d’interaction – avec le monde extérieur. Ces structures, tout en assurant une forte unité interne, apparaissent fragiles face aux transformations imposées par la modernité ou les influences extérieures.

II. Les transformations des sociétés endogènes et mécaniques face aux dynamiques externes

        Les sociétés endogènes et à solidarité mécanique, bien que caractérisées par leur stabilité interne et leur repli sur des valeurs communes, ne sont pas imperméables aux dynamiques externes. L’ouverture à d’autres cultures, les bouleversements économiques ou les évolutions techniques modifient leur fonctionnement et leur organisation sociale. Ces transformations les confrontent à des mutations parfois profondes, entraînant une transition vers des modèles plus différenciés, souvent décrits par Durkheim comme caractérisés par une solidarité organique.

Les sociétés endogènes, repliées sur elles-mêmes, voient souvent leurs équilibres traditionnels perturbés lorsqu’elles entrent en contact avec des influences exogènes. L’ouverture à des échanges économiques ou culturels peut entraîner une diversification des pratiques, des valeurs et des normes. Cela remet en question l’uniformité qui garantissait leur cohésion. Par exemple, lors de la colonisation européenne, de nombreuses sociétés indigènes ont vu leurs structures sociales et économiques bouleversées par l’introduction de nouvelles technologies, de systèmes juridiques et de modes de production. Ces changements, souvent imposés, ont parfois provoqué des conflits internes, mais aussi des formes de syncrétisme culturel.

De manière similaire, l’urbanisation et la modernisation, en introduisant des logiques de marché et des technologies modernes, ont contribué à transformer des communautés repliées en des entités plus ouvertes et connectées. Par exemple, les sociétés rurales, autrefois organisées autour d’une économie de subsistance et de relations communautaires étroites, ont été intégrées dans des systèmes économiques globaux. Cela a entraîné une diversification des métiers et des rôles sociaux, affaiblissant la conscience collective traditionnelle au profit d’une individualisation croissante.

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