Spécificités de l'élection présidentielle de 2017

Avant 1958, le président de la République en France était élu par un collège électoral composé de grands électeurs, notamment des membres du Parlement (Sénat et Assemblée nationale) ainsi que des représentants des conseils municipaux. Les candidats à la présidence étaient généralement désignés par des tractations politiques entre les partis et les parlementaires. Ce mode de désignation conduisait souvent à des élections indirectes et peu transparentes. Avec l'adoption de la Cinquième République en 1958, le mode d'élection du président de la République a été modifié. Aujourd'hui, le président de la République est élu au suffrage universel direct, ce qui signifie que les citoyens français inscrits sur les listes électorales votent directement pour le candidat de leur choix. Cela se déroule généralement sur deux tours, le deuxième n'étant pas nécessaire si un candidat obtient la majorité absolue au premier. Cette évolution a renforcé la légitimité démocratique du président de la République en France. Nous allons aujourd'hui nous pencher sur l'élection présidentielle de 2017 et plus précisément ce qui la rend spéciale et distingue des autres. Il est essentiel de préciser le contexte de cette élection qui était marqué d’une instabilité politique pré-électorale. Avant celle-ci, la France avait traversé une période d'instabilité politique. Le président sortant, François Hollande, avait enregistré une impopularité record en raison de problèmes économiques, de la sécurité intérieure et de conflits au sein de son propre parti, le Parti Socialiste, c’est la première fois qu’un président de la cinquième république en exercice ne se représentera pas. Cette instabilité politique a contribué à l'émergence de candidats alternatifs. On peut aussi noter l’importante menace terroriste qui planait en France a ce moment-là et qui avait été touchée par une série d'attaques terroristes au cours des années précédentes. L’impact sur le climat politique a été très important et la sécurité nationale est devenue un enjeu majeur de la campagne électorale. En résumé, grande instabilité politique, divisions au sein des partis traditionnels, émergence de nouveaux acteurs politiques et enjeux liés à la sécurité nationale et à l'immigration ont été les caractéristiques majeures du contexte de cette élection, ce qui en fait un moment clé de la politique française moderne. On va donc se demander: quelles ont été les spécificités de l'élection présidentielle de 2017 ? Cette élection a donc été marquée par deux caractéristiques uniques: tout d’abord,

c’est la première fois qu’un président de la cinquième république en exercice décide de ne pas se représenter, ici, François Hollande, ce qui constitue notre grand I: Les enjeux politiques de la non-représentation de François Hollande avec les sous parties: (A) L’impopularité présidentielle de François Hollande et (B) Les divisions au sein du Parti Socialiste. C’est aussi l’émergence de nouveaux acteurs politiques se faisant face au deuxième tour. Ce qui signifiait que pour la première fois au second tour, il n'y avait aucun parti de gouvernement donc aucun parti qui avait déjà montré et/ou exercé le pouvoir, ce qui constitue notre grand II: Émergence et ascension de nouveaux acteurs politiques avec les sous parties: (A) Nouveaux acteurs hors partis traditionnels et (B) Les enjeux du second tour .

I. Les enjeux politiques de la non-représentation de François Hollande

A . L’impopularité présidentielle de François Hollande

La décision de François Hollande de ne pas avoir postulé à un second mandat était anticipée et avait pour cause son impopularité croissante durant son mandat entre autres en raison de la montée du chômage, de difficultés économiques et des controverses politiques. Il eut des niveaux d'approbation extrêmement bas dans les sondages d'opinion. Malgré les promesses de campagne de celui-ci de faire baisser le chômage, les taux sont restés élevés et cela a fortement nui à sa popularité. Les électeurs ont été déçus par la persistance du chômage et l'absence de progrès significatifs. Les politiques visant à gérer la crise économique, y compris les mesures d'austérité, n'ont pas été bien accueillies par l'électorat. De nombreuses personnes estiment que ces politiques constituent un fardeau pour les travailleurs et les familles. Certaines affaires personnelles qui ont fuité ont également eu un impact négatif sur la popularité de Hollande, entre autres des révélations sur sa vie amoureuse. Il n’a pas su gagner l'opinion publique et a eu du mal à créer une image présidentielle forte ayant été critiqué pour son manque de charisme et son style de communication. Il a aussi été blâmé pour la réponse du gouvernement face à la menace terroriste en France pendant son mandat qui a engendré des préoccupations concernant la sécurité nationale.

De nombreux sondages avaient suggéré que François Hollande risquait fortement de ne pas se qualifier pour le second tour de l'élection, situation inédite pour un président en exercice. Cette prévision a énormément pesé sur sa décision de ne pas se représenter.

B. Les divisions au sein du Parti Socialiste

Le Parti Socialiste était profondément divisé pendant le mandat de Hollande, avec des tensions internes entre les factions de gauche et de centre-gauche. Cela a nui à la cohésion politique de son gouvernement. Le processus des primaires de gauche a été le commencement des divisions au sein du PS. Les primaires étaient censées désigner le candidat du parti à l'élection

...