Scène du pauvre Dom Juan
Commentaire d'oeuvre : Scène du pauvre Dom Juan. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar R4Z0X • 22 Février 2019 • Commentaire d'oeuvre • 1 183 Mots (5 Pages) • 689 Vues
Dom Juan, acte III scène 2 : La scène du pauvre
I – Introduction
Nous verrons tout d’abord quels aspects de la personnalité de Dom Juan sont ici développés (I), avant de nous intéresser aux enjeux de l’affrontement entre le seigneur et le pauvre (II). Se posera enfin la question primordiale de l’interprétation morale de la scène.
II – Un portrait de Dom Juan
A- La force de la raison
Dans cette scène, on voit directement que Dom Juan incarne la raison pure envers la foi, comme dit Sganarelle « il ne croit qu'en deux et deux sont quatre, et en quatre et quatre sont huit ». Donc Dom Juan fait passer la logique en premier.
Lors du dialogue, on peut voir que Dom Juan construit une sorte de syllogisme, en insistant sur le fait que le pauvre ne fait que prier dans sa vie et que tout cela n'est même pas reconnu par Dieu « tu est bien mal reconnu de tes soins ».
Par la suite, on s'aperçoit que Dom Juan essaie de démontrer sa totale indifference, en se disant que malgré ses prières, le pauvre reste pauvre « je suis dans la plus grande nécessité du monde ».
B – Dom Juan manipulateur et cruel
Au cours de la scène, on se rend compte que c'est Dom Juan qui domine, il a tout : le titre, le pouvoir et l'argent. Pour confirme ça, on voit qu'il donne des ordres à l'imperatif, comme « prie-le », « prends », ou encore « jure donc ».
Par la suite, Dom Juan cherche à humilier le pauvre, par un moyen efficace : l'ironie. En effet, il fait semblant d'être étonné lors des réponses du pauvre « il ne se peut donc pas que tu ne sois bien à ton aise », « tu te moques », ou encore « voilà qui est étrange ».
Ensuite, il continue en incitant la pauvre au blasphème par le chantage, lors de l'échange du Louis d'or, comme dit « je m'en vais te donner un Louis d'or tout à l'heure, pourvu que tu veuilles jurer ».
C – Une critique de l'aumône et de la religion : Dom Juan l'antireligeux
Lors de cette scène, Dom Juan ne respecte pas du tout la charité que devait avoir chaque bon chrétien, on voit ça lorqu'il ne donne pas l'aumône et oblige le pauvre à demander lui-même « Si vous vouliez, Monsieur, me secourir de quelque aumône ».
Ensuite, Dom Juan va insiter sur le fait de la cupidité de la demande du pauvre « Ah, ah, ton avis est intéressé, à ce que je vois ». Et formule donc indirectement, une critique des pratiques religieuses afin d'obtenir quelque chose.
Enfin, on retrouve également une critique sociale, ici les pauvres sont perçus comme des êtres cupides et opportuniste, comme si à la moindre opportunité, ils fonçaient.
On peut donc conclure que dans cette scène centrale, c’est un nouvel aspect de la personnalité de Dom Juan qui est dévoilé. Il est présenté comme un cruel tentateur et un antireligieux, incapable de respecter les valeurs chrétiennes fondamentales telles que la charité. Il se pose ainsi en adversaire au pauvre.
III – Une scène de confrontation
A – La tension dramatique
Au cours de la scène, la tension monte très vite et est marquée par une gardation des paroles de Dom Juan. En effet, il est tout d'abord poli et plein de reconaissance « Je te suis bien obligé, mon ami, et je te rends grâce de tout mon cœur ».
Ensuite après un enchainement de repliques courtes, on devine que l'on est dans un affrontement « Monsieur » « Va, va, jure un peu, il n'y a pas de mal ». Ça s'accentue avec « Prends, le voilà, prends te dis-je, mais jure donc », pour finir avec le « Non Monsieur » finale.
Enfin, on distingue bien deux enjeux de la confrontation : la foi (représentée par le refus du pauvre) et l'argent (avec le Louis d'or) qui s'oppose.
B – Dom Juan contre Dieu : Une scène annonçant la suite
Durant ce marché, Dom Juan incarne le diable alors que le pauvre incarne une figure divine (avec ses habits « prie-le qu'il te donne un habit » et son extreme piété « j'aime mieux mourir de faim »).
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