Dom Juan et le pauvre

Dom Juan et le pauvre - acte III, scène 2

1.L'athéisme et la foi

2.L’hypocrisie et l'honnêteté.

3.Dom Juan

Dom Juan est une tragi-comédie de Molière qui met en scène un "grand seigneur méchant homme" qui ne vit que pour les plaisirs, utilise les autres comme des moyens et défie les lois humaines et divines.

La scène se déroule dans une forêt. On sait que Molière, renouant avec la dramaturgie baroque, a volontairement choisi d'ignorer la règle des trois unités (lieu, temps, action) ; l'action se déroule dans des lieux différents, y compris dans la nature (une forêt, une plage).

1.L'athéisme et la foi

Cette scène oppose deux hommes qui ont la foi, Sganarelle et le pauvre et un athée qui ne croit pas en Dieu et blasphème régulièrement, ici toutefois est perturbé, car il rencontre un homme dont la foi est pure et sincère. Il voit dans le pauvre un terrain d'expérience et tente de le lui corrompre. Pour ce faire, il lui propose un marché tentant: ‘’Je m’en vais te donner un Louis d’or tout à l’heure pourvu que tu veuilles jurer’’ mais le pauvre refuse de jurer ‘’J’aime mieux mourir de faim’’; il prouve ainsi sa foi, il ne se laisse pas tenter par l’argent.

Sganarelle tente de convaincre Dom Juan que Dieu existe, qu’il est très puissant et qu’il ne faut pas le provoquer au risque de déclencher sa colère, mais Dom Juan va s’en prendre à lui en montrant de manière logique que son Dieu est ingrat, car il laisse mourir de faim ‘’Voilà qui est étrange, et tu es bien mal reconnu de tes soins’’

Dom Juan parle comme un philosophe libertin et matérialiste, l'ermite comme un "pauvre en esprit" Le pauvre ne prie pas pour lui-même, mais pour les autres. Dom Juan est dans une logique d'efficacité : il faut prier pour soi-même, pour obtenir des biens terrestres et si on n'obtient pas ces biens, c'est que la prière ne sert à rien. 

2. L’hypocrisie et l'honnêteté

Dom Juan décide au départ de jouer avec ce pauvre et de tester la sincérité de sa foi, en effet il insiste trois foi pour que le pauvre jure ‘’pourvu que tu veuilles jurer’’ ‘’tiens: il faut jurer’’ ‘’mais jure donc’. Il prend ici la place du diable, car son offre ressemble à un pacte avec le diable, la vente de son âme pour un Louis d’or. Cela s’apparente à de la torture pour le pauvre qui se trouve être dans un état de dénuement absolu.

Initialement Sganarelle se montre courtois et poli ‘’Enseignez-nous’’ ‘’Vous ne connaissez pas Monsieur’’, mais a un certain pointe tente de corrompre le pauvre, par jeu ‘’Va, va, jure un peu, il n'y a pas de mal’’ À l’entendre, jurer n’est pas un péché, alors que pour le pauvre c’est inconcevable ‘’voudriez-vous que je commisse un tel péché ?’’ l’adverbe intensif ‘’tel’’ accentue le décalage entre les positions des deux hommes.

3. Dom Juan

Dom Juan n’est toujours pas convaincu de l’existence de Dieu ni de sa bonté, mais il est touché et se sent proche des hommes,de ses semblables. S’il donne l’argent au pauvre, ce n’est pas pour que ce dernier prie pour lui ni achète sa rédemption, c’est parce qu’il en a besoin en tant qu’homme. Ici, il prouve que peut exister une conduite morale humaniste sans qu’elle soit liée à une transcendance.

Pour Dom Juan la morale humaniste prévaut sur la morale chrétienne, hypocrite, car les riches ont les moyens d’acheter leur salut. Ils ne donnent pas aux pauvres par compassion, mais pour acheter leur place au paradis.

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