Santé publique et économie de la santé
Résumé : Santé publique et économie de la santé. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Claire Titi • 30 Août 2020 • Résumé • 647 Mots (3 Pages) • 518 Vues
BOUNIORT Anne-Claire S1 Groupe 2 UE 2.3 Santé publique et économie de la santé
En préambule de toute analyse du texte, il convient de rappeler la définition d’asymétrie d’information. De manière générale, cela correspond à la manière dont certains agents détiennent plus d'information que d'autres, et les conséquences de cette situation. Dans le domaine de la santé, cette notion s’appuie sur le paradigme suivant : « Le médecin sait, le patient est un profane ; le patient doit faire confiance aveuglément car il ne connait rien de son état (diagnostic), ni de l’évolution de sa pathologie (pronostic) ». Dès lors, on peut noter que la caractéristique majeure du système de santé vient de l'asymétrie d'information dont bénéficient les producteurs de soins au détriment des patients voire des payeurs et de la tutelle publique. La question sous-jacente est le niveau de connaissance médicale détenu par chacun ainsi que l’évolution des moyens d’accéder à une information permettant d’améliorer ses connaissances.
Grace aux moyens d’information et de communication permettant à tout individu de parfaire sa connaissance médicale, tout patient tend à se rapprocher de la notion d’homo medicus telle que définit par le médecin et sociologue Patrice Pinelli à savoir une personne « maitrisant le vocabulaire médical et capable de regarder son propre corps comme un objet clinique ». Dès lors, sans parler d’une fin de l‘asymétrie d’information dans la relation patient-médecin, on peut évoquer une forte incertitude en réalisant que le patient devient de plus en plus autonome dans la gestion de sa santé, tant au niveau de la prévention que du diagnostic et du traitement.
Dès lors, quel est l’impact de cette évolution sur le comportement du patient ? Si on se réfère aux modèles de relation médecin-malade développés par Szasz et Hollander en 1956, on peut envisager que le modèle paternaliste activité-passivité dans lequel le patient apparaît comme un objet passif évolue de plus en plus vers un modèle guidance-coopération avec nécessité de l’accord du patient dans l’interaction des soins voire une participation mutuelle dans laquelle le patient est capable de prendre en main ce que le médecin lui demande de faire. Ce dernier modèle sera principalement rencontré dans le cadre de pathologies chroniques. Cette remise en cause du modèle paternaliste induit une autonomisation croissante du patient qui exerce régulièrement son sens critique. Ce comportement est renforcé par le mouvement en faveur de l’extension des droits du patient et un environnement dans lequel le patient est capable de juger de la qualité des soins. Parmi ces nouveaux droits, on peut noter l’accès au dossier médical (réduisant notoirement l’asymétrie de l’accès à l’information), le fait que le soignant doit donner toute l’information (complète et exhaustive) au patient dans un langage clair et compréhensible et, dans le cadre d’un colloque singulier (relation soignant soigné(e), on demande au patient son consentement libre et éclairé. Le patient est devenu un agent capable de choix rationnel et susceptible d’évoluer au sein d’un espace marchand.
On peut alors parler d’une relation contractuelle basée sur une confiance réciproque. Cette confiance peut être de nature différente et évoluer en fonction du niveau social ou culturel du patient. On distinguera ainsi la confiance cléricale dans laquelle le médecin est l’expert et le patient le profane, la confiance pragmatique dans laquelle on fait plus confiance à « son » médecin qu’à la médecine en général, la confiance professionnelle où la compétence professionnelle du praticien prévaudra sur sa gentillesse, la confiance rationnelle se basant sur la capacité du médecin à démystifier la science médicale et la confiance affinitaire reposant sur la dimension interpersonnelle entretenue avec le praticien. Mais de manière plus générale, le fondement de la confiance moderne repose principalement sur la reconnaissance par le praticien et le patient des risques inhérents à la pratique clinique afin de diminuer la source de méfiance et de désenchantement à l’égard du corps médical du fait de la marchandisation du système de soins.
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