Fiche de lecture sur le Manifeste du Parti Communiste

Fiche de lecture ; Le Manifeste du Parti Communiste, Karl Marx, Friedrich Engels

Les auteurs :

Né le 5 mai 1818 à Trèves, et décédé le 14 mars 1883 à Londres, Karl Marx est l’un des principaux penseurs du XIXème siècle. Qualifié d’historien, de sociologue, de philosophe, mais plus particulièrement d’économiste, sa pensée nouvelle eut un impact important du fait de l’influence immuable de sa pensée révolutionnaire. Théoricien du socialisme et du communisme, Marx introduit  l’idée du matérialisme historique. Dans les années 1830, il fait des études de droit et de philosophie. Rendu à Paris pour tenir un journal d’opposition, il fait en 1844 la rencontre d’Engels, un fils d’industriel de 24 ans soucieux de la condition ouvrière, avec qui il se lie d’amitié.

Plus que de simples théoriciens du communisme, Marx et Engels entrèrent dans la Ligue communiste en 1847. En 1848, ils rédigèrent le Manifeste du Parti Communiste, visant à rendre accessibles à tous les idées communistes. La même année, ils sont de retour en Allemagne, mais l’échec de la Révolution allemande les fait s’exiler à Londres. Engels s’y installa véritablement en 1870.  De son côté, Marx commença dès 1867 la rédaction de son ouvrage principal, Le Capital, ouvrage économique inachevé dans lequel il cherche à exposer les dysfonctionnements internes du capitalisme (durant cette période, Engels l’aida notamment au niveau financier).  Après la mort de Marx en 1883, Engels rassembla ses écrits afin de compléter Le Capital dont il réalisa les tomes 2 et 3, puis participa à la création de la Deuxième Internationale en 1893, avant de décéder le 5 août 1895.

L’ouvrage:

Publié en 1848, le Manifeste du Parti Communiste est un manifeste politique/essai philosophique. Marx a rédigé le Manifeste en collaboration avec Engels et sur la base d’idées provenant de la Ligue communiste. Le Manifeste veut rompre avec les ouvrages traditionnels théoriques: il faut une idéologie accessible, pour exporter le communisme, suivant le propos de Feuerbach « Les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde de diverses manières ; ce qui importe, c’est de le transformer ». Le Manifeste est publié dans une volonté de transformation radicale de la politique et de lutte révolutionnaire contre une classe dominante. Décomposé en quatre parties, le Manifeste soulève alors la problématique de la lutte des classes comme moteur de l’Histoire et de la lutte du prolétariat qui peut renverser le cours de l’Histoire.

Les deux premières parties de l’ouvrage contextualisent le Manifeste. En effet, les auteurs y démontrent le mouvement historique de la lutte des classes et l’essor du capitalisme moderne et y exposent également l’idéologie communiste.  Premièrement, il s’agit donc de dégager le concept central de l’ouvrage : « L’histoire de toute société jusqu’à nos jours est l’histoire de la lutte des classes ». Cette théorie est celle du matérialisme historique ; on donne à l’Histoire  une explication matérielle et basée sur une connaissance  scientifique des structures du monde. Marx et Engels font mention d’un certain changement historique; l’émergence d’une « société bourgeoise moderne, issue de l’effondrement de la société féodale » et qui « n’a pas dépassé l’opposition des classes ». La société bourgeoise diffère grandement : deux grandes classes antagonistes s’opposent (classes plus petites comme petite bourgeoisie ou Lumpenprolétariat fondues dans ces deux classes), mode d’échange marchand et avènement du capitalisme. Les prolétaires sont ceux qui subsistent grâce à leur travail, et les bourgeois ceux qui possèdent le capital, et tirent leur profit de l’exploitation du prolétaire. D’autres luttes existent entre ces deux classes modernes : la lutte culturelle (contre valeurs bourgeoises : morale, la religion, le droit…) et la lutte politique contre l’État moderne profitant à la bourgeoisie. Le Manifeste, à travers ces deux premières parties, a pour objectif de conscientiser les prolétaires et de rendre compte du matérialisme historique afin qu’ils puissent le renverser et créer une société juste et sans classes. Le Manifeste expose également les mesures voulues par le communisme: éducation publique et gratuite, impôt progressif, expropriation de la propriété foncière, centralisation étatique, fin des valeurs bourgeoises, féminisme, suppression de la famille, abolition de la propriété privée...

Dans les deux dernières parties, les auteurs du Manifeste s’en prennent aux autres réformateurs  luttant contre la bourgeoisie ; l’aristocratie nostalgique d’un ordre révolu mais voulant simplement user du prolétariat comme un moyen pour le pouvoir, le socialisme petit-bourgeois ne souhaitant que le retour des rapports de force précédant la période moderne, les socialistes utopiques voulant une société parfaite mais qui nient la lutte des classes...Enfin, Marx et Engels terminent le manifeste en affirmant que les mouvements communistes mènent partout un combat sans relâche contre l’ordre établi, et invitent les prolétaires du monde entier à s’unir pour renverser cet ordre puisqu’ils n’ont « rien à y perdre que leur chaînes ». C’est le constat de la phénoménologie de l’Histoire et donc de son mouvement qui a conduit les communistes à certifier la nécessité de la révolution prolétarienne.

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