Commentaire composée de "La Princesse de Clèves"
Commentaire de texte : Commentaire composée de "La Princesse de Clèves". Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar walagenswap • 26 Janvier 2018 • Commentaire de texte • 1 740 Mots (7 Pages) • 1 317 Vues
« Elle ne sera pas sitôt oubliée. C'est un petit livre que Barbin nous a donné depuis deux jours, qui me paroît une des plus charmantes choses que j'aie jamais lues ,» disait Madame de Sévigné en parlant de La Princesse de Clèves. Paru anonymement en 1678, ce roman fait figure de roman moderne (voir http://commentairecompose.fr/la-princesse-de-cleves/la-princesse-de-cleves-analyse), appartenant à la fois au classicisme et à la préciosité. Ecrit par Mme de La Fayette, cette dernière illustre le rôle important joué par les femmes en littérature et dans la vie culturelle du xviie siècle marquée par le courant de la préciosité. Madame de La Fayette avait fréquenté avant son mariage le salon de la marquise de Rambouillet et, comme son amie Madame de Sévigné, faisait partie du cercle littéraire de Madeleine de Scudéry, dont elle admirait les œuvres. Elle écrivit notamment Melle de Montpensier en 1662 et Zaïde en 1671. La Princesse de Clèves prend pour cadre la vie à la Cour des Valois dans les dernières années du règne de Henri Second, comme l'indique le narrateur dans les premières lignes du récit. Il peut donc être défini comme un roman historique, même s'il inaugure, par bien des aspects la tradition du roman d'analyse dont se réclamera une partie de la modernité. L’extrait soumis à notre analyse est le début du roman qui voit l’arrivée triomphante de la future Princesse de Clèves. Quelle image de la société est donnée dans cet incipit ? Nous verrons de prime abord un incipit merveilleux qui montre cependant une société gangrénée qui va finalement entrainer la chute tragique de l’héroïne.
Autres problématiques possibles:
Comment Madame de La Fayette arrive-t-elle à travers un incipit classique à faire partager au lecteur sa vision de la société aristocrate à son époque ?
En quoi ce portrait de Mlle de Chartres laisse présager un destin exceptionnel ?
Comment ce portrait prépare-t-il la suite du roman ?
Quelle image de la société est donnée ici ?
Lecture analytique 1 : Incipit de La Princesse de Clèves
Axe 1 : Un incipit merveilleux
- Une apparition éblouissante
Arg. 1 : Un début de conte
Exemple : « Il parut »
Explication : Formule d’entrée d’un conte de fée dans cette forme impersonnelle de la phrase comme « il était une fois » ce qui nous plonge directement dans le monde du conte, dans un monde extraordinaire, annonce de merveilleux, de choses hors du commun.
Arg. 2 : un cadre merveilleux
« Cour, héritière » « titre du livre→ princesse »
-Des personnages qu’on peut rencontrer dans un conte, une princesse à la cour cadre spatial que l’on retrouve également souvent dans les contes de fée, riche et désirée de tous. Donc on est dans un cadre peu commun, avec des personnages peu ordinaires.
- Une femme idéale
Arg. 1 : Une beauté parfaite
« beauté » « attira » « admiration »/« blancheur, cheveux blonds, éclat »
-Champ lexical de la beauté
-Champ lexical de la « lumière » : Pureté qui se dégage, fait d’elle une beauté qui attire tous les regards. On est toujours dans le merveilleux parce que hors du commun dans le charisme du personnage.
Arg. 2 : Une femme tout en noblesse (noblesse sociale et morale)
« de la même maison que le vidame de Chartres »
« La vertu donnait d’éclat […] à la beauté et la naissance »
Le titre de noblesse de vidame confère donc à Melle de Chartres une certaine noblesse car elle y est apparentée comme le prouve le déterminant indéfini « même » indiquant un lien.
Vocabulaire mélioratif mettant en exergue les qualités de Melle de Chartres et qui montre un personnage parfait, supérieur en noblesse et vertu.
Elle a autant de noblesse sociale que de noblesse de cœur et d’âme.
- Un être exceptionnel
Arg. 1 : Un mentor extraordinaire
« Sa femme dont le bien, la vertu et le mérite est extraordinaire »/« donné ses soins à sa fille »
-Énumération des qualités de Mme de Chartres. Tant de qualités ne peuvent qu’avoir profité à l’élève. De plus, l’hyperbole « extraordinaire » accentue ces qualités exceptionnelles.
-Allitération en (s) : montre de la douceur, un mentor protecteur et dévoué
Arg. 2 : Une éducation originale
« La plupart des mères (ne parlent) jamais […] Mme de Chartres avait une opinion opposée »
-Une antithèse entre les autres mères et Mme de Chartres. Mme parle d’amour et ne cache rien, c’est une éducation de la sincérité. Les autres mères cachent ou ne disent rien->critique indirecte de l’éducation classique qui offre une vison partielle et erronée des choses aux jeunes filles.
Conclusion partielle
Axe 2 : (dans) Une société gangrénée
- Une société entre lumière et ombre (un tableau : le clair/obscur, l’idée du Bien et du Mal/ la lumière de l’un reflète l’obscurité de l’autre)
Arg. 1 : L’importance de l’apparence
« Accoutumé à voir de belles personnes »
-Banalisation dans le terme adjectivé « accoutumé » : tout est beau, le monde est beau, se fait beau, tout est un jeu de masque, superficiel, la lumière est factice. De plus, le terme « accoutumé » montre une cour blasée où la beauté est finalement monnaie courante et se doit d’être, une obligation.
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