Le romancier doit-il nécessairement faire de ses personnages des êtres extraordinaires ?

Dissertation

        Le roman a d’abord été longtemps méprisé mais occupe aujourd’hui une partie majeure des rayons des bibliothèques et librairies. Si les lecteurs aiment tant ce genre, c’est peut-être parce qu’ils s’attachent aux personnages. Le romancier doit-il nécessairement faire de ses personnages des êtres extraordinaires ? Dans un roman, l’auteur y inclut des personnages dans son histoire. Mais ceux-ci doivent-ils obligatoirement être spécial ou des personnes banales ont également leur place dans un roman ? Nous verrons d’abord qu’un personnage saisissant permet de mieux fasciner le lecteur avant de montrer qu’un personnage plus commun peut tout à fait rendre un récit passionnant.

        Les personnages sont les éléments les plus importants d’un roman. Ce sont eux qui font évoluer l’histoire et évoluent également eux-mêmes. Faire un personnage avec des capacités extraordinaires, une vie exceptionnelle permet au lecteur de rêver, de sortir de sa vie ordinaire et de pouvoir s’imaginer un autre monde. Les romans mythologiques en sont un bon exemple. Ulysse dans l’Odyssée de Homère a une vie pleine de péripéties. Il prend part à des combats, rencontre des divinités, affronte de terribles monstres. Le roman prend alors une dimension épique, le héros est extraordinaire, accomplit des actions majeures, il suit son destin exceptionnel. Le romancier créé alors une histoire qui sort de l’ordinaire. Le lecteur est alors transporté dans un univers qui le fait rêver, voyager.  De même, pour Rick RIORDAN qui a écrit les séries Magnus CHASE et les dieux d’Asgard et Héros de l’olympe s’inspirant très fortement de la mythologie antique et nordique avec des divinités, actions épiques, pouvoirs… Ces deux séries sont des aventures mettant en avant un ou plusieurs personnages extraordinaires accomplissant une vie hors du commun, pleine de dangers et de défi à relever pour sauver le monde. Rendre un personnage exceptionnel permet de le glorifier, de le mettre en valeur dans ce qu’il accompli et peut donner, à l’aventure qu’il traverse, une nouvelle notion de danger, de dépassement de soi ou encore de grandeur. Cela permet ainsi au lecteur de s’identifier ou de faire marcher son imagination sans prendre de risque.

Mais la mythologie n’est pas le seul genre de roman à traiter des êtres extraordinaires. En effet, les romans fantastiques peuvent être aussi composés de personnages féeriques ou fantastiques. Dans l’œuvre de J.K Rowling, Harry Potter, il y a de nombreux êtres imaginaires tels que les détraqueurs, des dragons, des elfes… et bien évidement la présence de la magie. Cela donne une dimension plus féérique au roman. La lecture de ce genre littéraire renvoie à un voyage au sein d’un univers imaginaire mais cependant il existe chez Harry Potter des chevauchements entre les mondes imaginaires et réels (le monde de Moldus et des sorciers d’un côté et de l’autre l’univers scolaire).

Ainsi, un roman qui contient des personnages extraordinaires ne signifie pas pour autant qu’il ne contient pas de simples personnages.

        Effectivement, l’auteur ne doit pas pour autant créer un être extraordinaire pour réussir son livre. Des personnages banals, sans grandes particularités ont également leur importance. En effet, s’il s’agit d’un roman réaliste, il est difficile de mettre en avant un personnage extraordinaire. Les Misérables de Victor Hugo ou bien Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline sont deux romans qui visent à montrer la réalité de la guerre. Il n’y a effectivement pas de personnages extraordinaires car ses deux livres ont pour but de critiquer la guerre et non la glorifier. Cela crée d’autant plus chez le lecteur une impression de vivre les descriptions, les émotions sont ainsi exacerbées puisqu’elles ne peuvent être relativisées.

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