Le management de l'innovation

LE MANAGEMENT DE L’INNOVATION

Définitions :

Schumpeter (1912) : l’innovation représente l’ensemble des actions mises en œuvre pour faire passer une invention sur le marché, ces actions supposant l’élaboration de combinaisons nouvelles entre els différentes ressources dont dispose l’entreprise.

Van de Ven (1986) : l’innovation est une nouvelle idée qui peut être une recombinaison d’anciennes aussi longtemps qu’elle est perçue comme nouvelles par les personnes impliquées.

Bienaymé (1994) : l’action d’innover consiste à introduite quelque chose de neuf et encore inconnu dans un contexte établi.

Loilier et Tellier (1999) : l’innovation est le processus de création par l’entreprise d’une offre considérée comme nouvelle et le résultat de ce processus : un nouveau produit, un nouveau service ou un nouveau procédé de fabrication.

1. Les typologies et enjeux:

1. typologies : 

Schumpeter (1912) a proposé 5 formes d’innovation :

• La création d’un nouveau produit
• La réalisation d’une nouvelle organisation
• Conception de nouvelle méthode de production
• Conquête de nouveaux débouchés
• Découverte de nouvelles sources de matières premières

Aujourd’hui on parle de 3 typologies :

• Typologies selon le temps et la rupture (de continuité ou de rupture)
• Typologie selon l’objet (de produits  ou de procédés).
• Typologie selon l’intensité (incrémentales, radicales ou architecturales).

Ex : Ingvar Kamprad : meubles en kit => innovation de procédé, designers => innovation de produit, premier manufacturier à produire des meubles dont les motifs sont imprimés sur le panneau de bois => innovation de rupture

• Innovation de continuité ou de rupture :

Christensen (1977) : le premier à mettre en évidence les deux types d’innovation : innovation de continuité ou de rupture.

Ex : innovation incrémentale : boîte automatique, innovation radicale (de rupture) : nespresso, swatch, innovation référentielle : Iphone, freebox

• Innovation de produit/service ou de procédé :

Innovation produit :

• Augmentation de la valeur perçue
• innovation « push »’poussée technologique), innovation « pull » (attentes des clients)
• modification des attributs du produits Lancaster (1966) 
• idem dans les services Gallouj (2003)

Innovation de procédé :

• Différenciation par les couts
• Peu/pas visible par le client
• Modification du processus de  conception, production, commercialisation.

Alter (1999) : dans la pratique les deux types d’innovation sont associés : l’innovation produit/service s’accompagne souvent d’une innovation de procédé.

• Innovation radicale, incrémentale ou architecturale

Hendersen et Clark (1990) Selon l’intensité et impact sur la chaine de valeur.

• L’innovation incrémentale est la moins intense, c’est un enrichissement de l’existant. ex : net book
• L’innovation radicale est la plus intense, elle est tirée par une nouvelle technologie. Ex : autolib
• L’innovation architecturale est un réagencement de l’existant (ex : nouveau mode de conception).

1. Les enjeux de l’innovation :

• Enjeux stratégiques :

Schumpeter : l’innovation est le moyen de se constituer une situation de monopole temporaire source de rente. L’innovation est source d’avantage concurrentiel. Elle peut également s’accompagner de barrière à l’entrée (brevets, économie d’échelle…)

Alter : les retours sur investissements immatériels sont incertains et difficiles à mesurer.

• Impacts organisationnels :

Innovation source de connaissances :

Nonaka et Takeuchi (1997) : typologies des connaissances produites :

• Niveau : individuel, collectif, organisationnel ou inter organisationnel (réseau)
• Caractère : implicite ou explicite

Ils parlent de « spirale des connaissances » (connaissances se modifient, se combinent, s’entremêlent…) qui permet : la socialisation, l’extériorisation, la combinaison et l’interiorisation.

Hatchuel, Le Masson, Weil (2010) : il parle de « champs d’innovation » qui consiste à gérer de nouvelles lignées de concepts et de nouvelles connaissances.

Innovation capacité organisationnelle :

Wernerfelt et Barney (1991) : Ressource Based View : l’entreprise ne doit pas s’analyser à partir des produits mais en fonction de ses actifs (ressources et capacités) qui sont à l’origine de sa performance. L’innovation, considérée comme une compétence détermine la performance de l’entreprise.

1. Le processus d’innovation :

Turbulence des marchés => capacité d’innovation = condition sine qua non de la performance.

1. analyses économiques :

Adam Smith : l’innovation permet  l’accroissement des savoirs faire ouvriers et amélioration de la productivité.

Ricardo : importance de l’innovation technologique source de progrès dans la mécanisation du travail.

Schumpeter : rôle clé de l’entrepreneur dans la genèse des innovations, l’entrepreneur innovateur est celui qui prend des risques, l’innovation s’oppose à la routine. Puis innovation= processus continu où l’entreprise organise une transformation permanente et routinière des méthodes de fabrication.

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