A une passante, Baudelaire
Fiche : A une passante, Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Antoine24310 • 4 Février 2021 • Fiche • 1 196 Mots (5 Pages) • 1 036 Vues
Introduction de commentaire
« A une passante », Baudelaire
(Lire le poème « A une passante »)
Extrait de la section des « tableaux parisiens » des Fleurs du Mal, le sonnet « A une passante » narre la rencontre entre le poète et une majestueuse inconnue dans les rues de la ville.
Dans quelle mesure ce poème reprend-t-il l’opposition baudelairienne entre spleen et idéal ?
(Clique ici pour te préparer aux autres problématiques possibles sur « A une passante » de Baudelaire)
Après avoir étudié la façon dont la passante rencontrée incarne l’idéal de beauté baudelairien, nous verrons qu’elle laisse le poète subjugué et avide de retrouver cet idéal brièvement aperçu (plan).
Plan de commentaire composé de « A une passante » de Baudelaire :
I – Une passante qui incarne l’idéal de beauté baudelairien
A – Un cadre moderne et bruyant
Le vers 1 du poème inscrit d’emblée celui-ci dans le décor des « tableaux parisiens » : il s’agit d’un Paris moderne, bruyant, affairé. La rue est présentée comme un milieu hostile. On observe ainsi une personnification de la rue (la rue hurlait) qui la présente comme une entité agressive. L’adjectif « assourdissante » souligne cette cacophonie urbaine.
Alors que le cadre du sonnet semble hostile, l’apparition d’une passante va, par un saisissant contraste, effacer cette cacophonie urbaine.
B – L’apparition de la passante
Une passante apparaît, majestueuse, laissant un sentiment de perfection au poète.
La description de la passante suit le regard de Baudelaire qui voit d’abord apparaître sa silhouette (« Longue, mince, en grand deuil »), puis admire le geste de la main (« d’une main fastueuse »), le détail de la toilette (« le feston et l’ourlet »), la jambe (« sa jambe de statue »). Par ailleurs, l’énumération d’adjectifs antéposés au vers 2 retarde l’apparition de la femme (au vers 3 : « une femme passa ») et suspend ainsi le lecteur au regard du poète qui voit la femme s’approcher.
Cette femme est gracieuse et sa démarche harmonieuse. Le rythme ample des vers 2 à 4 suggère cette harmonie. (Le rythme ample est un rythme qui se déploie en donnant l’impression de ne jamais s’arrêter). Le portrait de la femme s’étend d’ailleurs par un enjambement sur le deuxième quatrain, suggérant toujours cette idée d’expansion et d’harmonie.
On peut également souligner l’harmonie du vers 4 constitué de quatre groupes de pieds de 3 syllabes (« soulevant / balançant / le feston/ et l’ourlet »). Cette régularité retranscrit les mouvements amples et balancés de la femme tandis que l’allitération en « s » et l’assonance en « an » font entendre le bruissement des tissus (« soulevant, balançant le feston et l’ourlet).
(Pour la poésie, apprenez comment analyser une allitération (c’est plus facile que vous ne le croyez))
Face à cette passante d’une rare beauté, Baudelaire est subjugué.
II – Un poète subjugué
A – La fascination du poète
Baudelaire est fasciné par l’apparition de la passante qui incarne son idéal de beauté. Le poète réapparait brusquement au vers 6 avec le « moi » isolé en début de vers. Son trouble se perçoit à travers le rythme haché du vers 6 et 7 qui traduit sa forte émotion intérieure (« moi ,je buvais, crispé : comme un extravagant, dans son œil, cieil livide où germe l’ouragan »).
L’adjectif « crispé » insiste sur sa paralysie. Baudelaire est paralysé, stupéfait. Le seul verbe, boire (moi je buvais » (vers 6)) connote l’avidité, la soif ardente du poète face à la femme.
B – L’idéal de l’amour baudelairien
Baudelaire est d’autant plus subjugué qu’il retrouve chez la passante les composantes de l’amour idéal où se mêlent douceur et violence. On retrouve ainsi des antithèses qui soulignent le contraste entre la douceur, le calme, et la violence ((« livide »/ « ouragan » et « plaisir qui tue »). L’allitération en « s » souligne aux vers 7 et 8 cette douceur et la fascination qu’elle suscite.
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