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A une passante, Baudelaire

Commentaire de texte : A une passante, Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  12 Mai 2017  •  Commentaire de texte  •  1 991 Mots (8 Pages)  •  2 103 Vues

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A UNE PASSANTE de BAUDELAIRE

  1. Une scène romanesque

        A. Un cadre moderne et bruyant

  1. Paris et la rue
  • Le vers 1 du poème s'inscrit d'emblée dans le décor des « tableaux parisiens », il s'agit d'un Paris moderne, bruyant et affairé
  • le décor est posé dès le début du 1er vers avec « la rue » qui est ici une synecdoque de la ville.
  1. Un décor bruyant
  • Ce décor bruyant, voire agressif est traduit par l'épithète « assourdissante » qui souligne la cacophonie urbaine
  • mais aussi par le verbe « hurlait » qui personnifie cette rue
  • également par les allitérations sonores en R et les assonances en U et OU qui imite l'atmosphère sonore agressive de la rue
  • L'effet sonore est amplifié par le double hyatus symétrique du début et fin de vers 1 qui amplifie la dureté du vers car difficile à prononcer:

→ rue assourdissante = hyatus U et A

→ moi hurlait = hyatus A et U

  1. Un décor traumatisant pour le poète
  • Il est comme enfermé dans un milieu hostile
  • la construction de la phrase devrait être la suivante : « La rue assourdissante hurlait autour de moi », mais Baudelaire déplace l’expression « autour de moi », ce qui la met en valeur : le poète est au milieu du bruit, mais il n’y participe pas 

=> le cadre urbain moderne semble hostile, traumatisant  et peu propice à une rencontre amoureuse

        B. Le récit de la rencontre : deux moments qui respectent la structure du sonnet

Un récit en deux grandes parties, correspondant à l’opposition traditionnelle quatrains/tercets dans le sonnet : évocation de la rencontre dans les 2 quatrains et le regard rétrospectif du poète sur cette rencontre dans les 2 tercets

  1. Les deux quatrains
  • Ils sont consacrés à l'apparition de la femme
  • Le 1er quatrain est caractérisé par le verbe de mouvement « passa », la valeur événementielle du passé simple est renforcée par le rejet au 3ème vers du groupe verbal, noyau de la phrase
  • la réaction du poète, évoquée dans le 2ème quatrain se traduit par une absence de mouvement, résumée par l'imparfait de duratif du verbe « buvait » et l'épithète détachée « crispé » qui souligne un immobilisme total.

  1. les 2 tercets
  • la seconde partie (v.9 à 14) est consacrée à une méditation du narrateur, où celui-ci analyse les répercussions intérieures provoquées en lui par cet événement
  • Le résumé métaphorique de la rencontre, évoqué dans le 1er hémistiche du 1er tercet est rendu à travers l'antithèse « éclair//nuit »
  • l'éclair suggère le coup de foudre du poète, le bonheur ressenti à l'apparition de la passante
  • la nuit symbolise l'absence,  le vide de sa vie après la disparition de la passante. Les points de suspension marquent l'hésitation, l'espoir de la concrétisation de la rencontre alors que le point d'exclamation souligne le désespoir du poète

  1. Un poète subjugué par une passante qui incarne l'idéal de beauté baudelairien

        A. L'apparition de la passante

  1. une description qui suit le regard de Baudelaire
  • elle est désignée dans le titre par un mouvement : celle qui passe
  • elle est évoquée dans 6 vers des 2 quatrains
  • Baudelaire voit apparaître sa silhouette (longue, mince, en grand deuil) puis admire le geste de a main (la main fastueuse), le détail de la toilette (le feston et l'ourlet), la jambe (sa jambe de statue)
  1. une éloge de la passante
  • l'énumération d'adjectifs et de groupes nominaux apposés caractérisent la femme.
  • Les adjectifs qui caractérisent sa silhouette « longue » et « mince » correspondent aux critères de la beauté moderne
  • l'éloge est exprimée par des adjectifs qui traduisent sa supériorité, son aristocratie : « majestueuse » « fastueuse » « noble »  et par la métaphore « jambe de statue qui la désigne comme une œuvre d'art
  • L'éloge est aussi exprimée par les participes présents « soulevant », « balançant » qui caractérise sa démarche.
  • De plus le rythme des vers 3 et 4 produisent un effet de balancement 3/3//3/3 qui imite  la démarche élégante et ondoyante de la passante

→ une fem / me passa // d'une main / fastueuse

→ soulevant / balançant // le feston / et l'ourlet

  • l'allitération en S et l'assonance en AN font entendre le bruissement des tissus
  1. un portrait moral qui amène une ambiguité entre douceur et cruauté
  • le portrait moral (vers 5 et 6) confirme ce que le portrait physique faisait déjà ressentir : sa grande beauté semble rendre cette femme intimidante voire presque effrayante pour l'auteur
  • cette femme est une allégorie de la douleur mais elle est en même temps voluptueuse et provocante dans son allure et sa démarche
  • Les termes moraux reposent sur des antithèses : « son oeil » est comparé au ciel, qualification positive mais c'est un « ciel livide ou germe l'ouragan » c'est à dire un ciel d'orage. L’œil de la femme est décrit grâce à un jeu de mots faisant une allusion ludique à l’œil de l’ouragan. 
  • Le désir qu'elle provoque (douceur et plaisir) est associé à une idée de mort « plaisir qui tue »
  • la symétrie du vers 6 : 2 fois nom+proposition relative : « la douceur/qui fascine // et le plaisir/qui tue » traduit cette ambivalence. On peut d'ailleurs remarquer que la rime riche des vers 2 et 3 fait entendre à deux reprises le mot « tueuse »
  • on a une opposition entre « renaître » vers 10 et « tue » vers 8 : le regard de la femme redonne vie au poète , la promesse d'un amour qui mène vers l'Idéal mais qui annonce en même temps la retombée dans le spleen

=> c'est une femme à la fois ange par sa beauté et sa douceur qui fait renaître mais aussi démon par sa beauté envoûtante qui tue

        B. Les réactions du poète

Dans le climat intérieur dépressif qui est le sien (le « Spleen » baudelairien) le narrateur perçoit la rencontre avec la passante comme un événement quasi surnaturel (l’ « Idéal » baudelairien »).

                        1. Le poète voit dans la passante l’incarnation de l’Idéal.

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