Race et Histoire de Claude Lévi-Strauss
Fiche de lecture : Race et Histoire de Claude Lévi-Strauss. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar voui • 1 Décembre 2022 • Fiche de lecture • 2 261 Mots (10 Pages) • 649 Vues
Claude Lévi-Strauss, un des fondateurs des grands courants de l’anthropologie est considéré comme ethnologue, anthropologue et philosophe en raison de ses œuvres au caractère pluridisciplinaire. L’ouvrage phare de sa pensée est Race et Histoire, celui auquel nous allons nous intéresser.
En 1952, l'UNESCO publie une série de brochures sur le thème du racisme afin de sensibiliser tout le monde. C'est à cette occasion que Lévi-Strauss écrit Race et Histoire. Cette action de l'UNESCO vise à lutter contre les préjugés du racisme et cet objectif est tout à fait rempli par la contribution de Lévi-Strauss. En effet, celui-ci tente de contredire la thèse de Gobineau, auteur de l’Essais sur l’inégalité des races humaines. Gobineau évoque qu’il existerait différentes races d'êtres humains (les noirs, les blancs et les jaunes) et que le métissage produirait une « dégénérescence » de l'espèce.
Ainsi, la thèse de l'auteur ici présentée est en quelque sorte l'antithèse du concept de race. Contrairement à ce que l’on pourrait penser au vu du titre de l’ouvrage, il s’agit d’en finir avec la notion de race, infondée scientifiquement parlant pour s’attacher à celle de culture, bien plus pertinente selon Lévi-Strauss. A savoir que malgré les différences visibles entre les cultures, celles-ci fonctionnent tout de même sur les mêmes bases et que cette idée d'infériorité résulte pour l'essentiel d'un « ethnocentrisme » coupable. Il marquera l’histoire considéré comme un manifeste théorique anti-raciste. L’ouvrage est composé de dix court chapitre, dont la thèse est posée dès le premier chapitre : comprendre la diversité des cultures.
Lévi-Strauss commence par dire qu’il ne s’agit pas de parler la « contribution des races humaines à la civilisation mondiale ». Cela contredirait le combat anti-raciste (notamment sur le rapport entre supériorité ou infériorité des cultures, puis de la notion de race). La question est de savoir si la diversité des cultures est un avantage ou un inconvénient pour l’humanité e
t en quoi consiste cette diversité. La méthode de Lévi-Strauss repose sur l’anthropologie. Cependant, il note que l’anthropologie possède son péché originel : qui « consiste dans la confusion entre la notion purement biologique de race (à sup- poser, d’ailleurs, que, même sur ce terrain limité, cette notion puisse prétendre à l’objectivité, ce que la génétique moderne conteste) et les productions sociologiques et psychologiques des cultures humaines ». Il n’existe pas de race humaine au sens biologique.
Finalement, Claude Lévi-Strauss renverse le problème qui se pose à lui dans Race et Histoire. Au concept de race, il remplace la notion de culture. Ainsi, la difficulté du problème ne tourne plus autour de la race, mais sur la diversité des cultures.
Chaque chapitre est une analyse importante de l’ouvrage de Lévi-Strauss. Mais, nous allons ici évoquer seulement 5 thèmes/chapitres de l’ouvrage qui me semble le plus utile pour pouvoir faire un lien avec l’exercice de la fonction RH.
I
Ce chapitre tente une première réponse à la question de Race : Il faut dresser l’inventaire des cultures pour comprendre comment les cultures différentes entre elles. Mais Lévi-Strauss montre que dresser un inventaire des cultures est difficiles. En effet, chaque culture humaine ne diffère pas entre elles de la même manière et celles des sociétés lointaines ne peuvent difficilement être retracés (seulement par des écrits). Par exemple, les sociétés contemporaines appelés « sauvages » ou « primitives » ne peuvent difficilement être retracé, ce qui donne lieu à un inventaire de culture consciencieux qui selon Lévi-Strauss « se doit de leur réserver des cases blanches, où nous nous sentons capables d’inscrire quelque chose ». Finalement, la diversité des cultures n’est pas une donnée statique, les inégalités géographiques, historiques, sociales et notre position temporelle, nous empêchent de connaitre réellement un peuple et son passé. Il faut pouvoir distinguer les sociétés différentes mais qui ont une origine commune de celles qui ne se sont jamais rencontrées. Pour lui, en réalité, contrairement à l’opinion commune, la diversité culturelle est la condition du progrès. Il développe l’idée force de l’ouvrage : « Il y a simultanément à l'œuvre, dans les
- Diversité
des cultures
sociétés humaines, des forces travaillant dans des directions opposées : les unes tendant au maintien et même à l’accentuation des particularismes, les autres agissant dans le sens de la convergence et de l’affinité. » Pour expliciter cette idée, l’ethnologue prend l’exemple des langues et montre que des langues de même origine comme le russe, le français et l’anglais ont tendance à se différencier les unes par rapport aux autres alors que des langues d’origines diverses développent des caractères communs, le russe et les langues finno-ougriennes et Turques. Ainsi, pour Lévi-Strauss, la diversité des cultures humaines « est moins fonction de l'isolement des groupes que des relations qui les unissent ».
Lévi-Strauss montre que l’on peut accéder à la même civilisation par des chemins différents. Il se demande si les sociétés humaines ne se définissent pas par un certain optimum de diversité car « il existe aussi au sein de chaque société, dans tous les groupes qui la constituent, castes, classes, milieux professionnels ou confessionnels, etc.». Cette diversification interne pose la question de savoir si elle s’accroît lorsque la société devient plus volumineuse. Ce que tente de nous expliquer Lévi-Strauss, peut avoir un lien avec nos sociétés d’aujourd’hui, notamment dans celle de la diversité culturelle en entreprise. En s’internationalisant, une entreprise se confronte à des cultures différentes. Pour Lévi-Strauss, la diversité permet le progrès, aujourd’hui, en entreprise la diversité permet une meilleure innovation. Que ce soit à l’époque de Lévi-Strauss où dans notre époque actuelle, la diversité est vu de manière positive.
Cette information du livre a donc un lien avec l’exercice de la fonction RH en entreprise. La diversité culturelle en entreprise aide à développer et à maximiser les compétences. Une entreprise culturellement diversifiée permet aux collaborateurs de développer leurs talents et leurs compétences et est donc source de progrès comme Lévi-Strauss l’entends. Les ressources humaines sont au cœur de la
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