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Notre vie est-elle contingente ou déterminée ?

Cours : Notre vie est-elle contingente ou déterminée ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Avril 2021  •  Cours  •  1 388 Mots (6 Pages)  •  495 Vues

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Dissertation de PHILO

Adèle GRANDJEAN T11

Consigne : Notre vie est-elle contingente ou entièrement déterminée ?

Au cours de son existence chacun est confronté à des choix, des décisions qui façonnent son existence et la forme que celle-ci aura. Cet aspect n’est anodin qu’en apparence car il implique que chacun fasse des choix à portée existentielle et donc aurait la responsabilité de tout ce qu’il lui arriverait ensuite. Cependant, s’oppose à cette idée le concept du déterminisme : que notre existence serait tracée bien avant que nous puissions avoir une quelconque influence sur elle. Nous devons donc déterminer quelle pensée est la plus légitime d'être juste dans le cadre de l’existence de chaque être.

Se cacher une vie déjà déterminée n'est-il pas une manière de fuir des responsabilités sur son existence et donc d’échapper à la culpabilité d’avoir fait un choix entraînant de lourdes conséquences ?

Nous verrons dans un premier temps les caractéristiques du déterminisme puis de la contingence avant de les comparer et d’en déduire quelle hypothèse serait la plus probable.

Du latin, determinare, le sens propre de déterminisme est celui de « marquer les limites », « borner ». A L'époque contemporaine, le déterminisme absolu et universel a été remis en question : il est impossible, en effet, au niveau des particules atomiques, de faire une prévision rigoureuse.

Son sens scientifique le laisse envisager comme l’ensemble des conditions nécessaires qu’un phénomène donné se produise. Plus largement maintenant, le déterminisme s’entend comme une doctrine, une conception selon lesquelles, certaines conditions étant données et connues, les faits qui s'ensuivent sont prévisibles avec précision.

La question du déterminisme est une question majeure de l’épistémologie (philosophie des sciences), mais aussi de la métaphysique classique avec l’exemple de la pierre de Spinoza.

Son sens métaphysique rapporte la notion à une doctrine philosophique posant que la nécessité règne dans l’univers. Beaucoup de penseurs y ont accordé une réflexion: on peut notamment citer Spinoza : “Les hommes se trompent quand ils se croient libres ; cette opinion consiste en cela seul qu’ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés”, Sartre : “L’homme qui se croit déterminé se masque sa responsabilité” mais aussi Valéry : “Le “déterminisme” est la seule manière de se représenter le monde. Et l’indéterminisme, la seule manière d’y exister”.

Est contingent ce qui pourrait être autrement ou ne pas être du tout, autrement dit ce qui n'est ni nécessaire ni impossible. Le contingent est le champ de ce qui n'est complètement déterminé ni par des principes logiques ou métaphysiques, ni par le destin ou la providence divine : le champ de ce qui est modifié et modifiable, c'est-à-dire le champ de l'action humaine. Comme cette action a lieu dans le royaume du contingent, toute réflexion sur soi d'ordre pratique est confrontée à la contingence comme à un problème constitutif : raison pratique, planification rationnelle et décision libre sont liées à la contingence incontrôlable du hasard, de la chance et de l'événement.On peut donc s’interroger sur la signification de la contingence sur l’auto compréhension de l’homme dans ses pratiques rationnelles.

En philosophie, la contingence désigne le fait qu’une chose soit de manière non nécessaire, autrement dit que cette chose existe alors qu’elle aurait pu ne pas exister. Là aussi de nombreux philosophes se sont exprimés sur le sujet tels que Leibniz qui a défendu l’idée que la contingence soit doublée : le monde est ( et aurait pu ne pas être ) et aussi le monde est tel qu’il est ( il aurait pu être différent ). Il y voit donc la preuve que le monde créé par Dieu est le meilleur des mondes possibles. Quant à Sartre, il voit la même signification dans la notion de contingence mais l'existentialisme s’en sert pour affirmer la radicale solitude de l’homme dans le monde, ainsi que son absolue liberté : la contingence du pour-soi est une condition de sa liberté, car s’il est nécessaire, il est alors un être déterminé, qui a une essence.

Des distinctions élémentaires, souvent oubliées dans ce genre de débat, sont ici essentielles. Ainsi, que veut dire le hasard ? Par hasard ? J’ai rencontré mon professeur de philo par hasard : nous n’avions pas cours, mais nous sommes tombés l’un sur l’autre... Un événement se produit comme s’il avait été voulu, comme s’il était intentionnel, alors qu’il ne procède d’aucune intention. Hasard veut dire absence de finalité. Que tel homme ait gagné au loto, c’est dû au hasard – façon de parler dangereuse parce qu’elle peut faire croire que le hasard a une réalité positive alors qu’on veut dire que les boules n’avait pas ce but, ni aucun but, en faisant tirer les nombres qu’il avait sélectionné. En toute rigueur, on ne devrait pas dire qu’il l’a fait gagné, car faire suppose une finalité : les boules ne font rien, il est seulement la cause (ou une des causes) du tirage de ces nombres précis. Hasard et fatalité sont donc en un sens équivalents : le destin est parfois représenté comme un tirage au sort, et pour notre problème, on dira que les hommes subissent un sort qui leur est imposé par la loterie génétique . Notons surtout que le hasard n’est pas l’absence de cause. Dans ce qui arrive par hasard, donc sans finalité, il y a causalité. Autre exemple, pour bien comprendre la distinction radicale du hasard et de la finalité : Darwin ne rend pas compte des espèces comme de formes produites en vertu d’une finalité. Il prend donc le contrepied de ce que nous sommes d’abord naturellement amenés à penser, lorsque nous voyons par exemple la structure de l’oiseau si bien adaptée au vol, comme si elle avait été faite pour le vol (expression qui dit bien la finalité), et il bouleverse ainsi le sens premier du mot espèce, qui veut dire forme (species, c’est aussi aspect) et désignait la permanence d’une forme dans le cadre d’une téléologie. Avec Darwin, il est possible d’expliquer l’adaptation et l’évolution des espèces en faisant l’économie de la finalité : il se trouve simplement que les formes viables peuvent seules se reproduire et subsister. Ainsi, attentif au sens des mots, gardons-nous dorénavant de confondre hasard et contingence : hasard est le contraire de finalité, contingence le contraire de nécessité.

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