La France de 1814 à 1914
Fiche : La France de 1814 à 1914. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Sephora Mansouri • 20 Septembre 2017 • Fiche • 2 947 Mots (12 Pages) • 1 051 Vues
Histoire contemporaine (S1) :
France, 1814-1914
- La France en 1814
Introduction : 1814 marque la fin du premier empire et le début d'un régime, la Restauration.
C'est surtout la fin d'un cycle politique amorcé par la Révolution en 1789 et qui a été prolongé par le Premier Empire. Un cycle politique qui a propulsé la France en avant-garde. Plus rien ne sera comme avant. Ce qui s'est passé entre 1789 et 1814 a définitivement changé la façon de faire de la politique. Pendant 25 ans, on a expérimenté des régimes politiques : monarchie constitutionnelle, république, empire. On a vu apparaître des idées politiques extrêmement contradictoires, qui ont amené à un conflit politique quasi-permanent jusqu'à la fin du 19e siècle. Des concepts, des outils politiques ont été inventés, expérimentés (Constitution, suffrage universel...). La carte de l'Europe a été profondément modifiée et un certain nombre d'aspirations nationales sont impossibles à étouffer.
- 25ans d’expérimentation politique
- La souveraineté en débat
Pendant ces 25 années, la France a été un laboratoire d'expériences politiques qui a contrasté tant avec l'immobilisme de la France, mais aussi avec celui du reste de l'Europe. Le système politique antérieur a été profondément remis en cause, aucune solution satisfaisante n'a été trouvée à l'issu des 25 ans, ce qui explique l'instabilité des régimes ( 6 constitutions ). Ces expériences pourraient être lues comme un échec, une incapacité de la vie politique française à accoucher de quelque chose de réellement stable et nouveau mais ce semi-échec ne doit pas masquer l'essentiel, à savoir que la nature du régime politique est devenue quelque chose dont on peut discuter, sur quoi on peut agir, qui n'est pas fixé sans avoir à se justifier.
La souveraineté a été mise en débat. En 1789, le régime politique était la Monarchie de Droit Divin, un régime politique présent partout en Europe, et qui va y rester pendant la plus grande partie du 19e siècle avec des petites variantes ( un Roi en Prusse, un Empereur en Autriche-Hongrie, un Tsar en Russie ). Monarchie de Droit Divin = Pays gouverné par un roi dont le pouvoir, la souveraineté, vient de Dieu. On est Roi par l'hérédité, mais on est Roi surtout « Par la grâce de Dieu ».
Ça veut dire que le roi n'a de compte à rendre qu'à Dieu. Le pouvoir vient d'en haut, il ne vient pas d'en bas. Cet édifice politique va être sapé par la Révolution Française, sur plusieurs étapes et sur plusieurs fronts.
Première étape : La souveraineté passe entre les mains du peuple. Dans la Déclaration des Droits de l'Homme, rédigée en août 1789 par des Révolutionnaires, l'article 3 énonce : « Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation ». Ici, essentiellement signifie « par essence », « par nature ». L'article 3 ajoute : « Nu corps nu individu ne peut l'exercer qui n'en émane expressément ». Un Roi choisi ne peut exercer, « nul corps » = le clergé, la noblesse, tout corps autoproclamé...
La Révolution ouvre la possibilité que le pouvoir politique puisse sortir de la nation, elle transforme ce faisant les « sujets du roi » en « citoyens actifs ».
Pour rendre réel ce rôle nouveau accordé au peuple, la Révolution va créer un outil, un principe, qui est le principe d'une assemblée représentative de la nation, l'Assemblée Nationale. De même, pour rendre effective ce principe, ils vont poser un autre principe, c'est que c'est cette assemblée qui va définir les règles du gouvernement de la France, l'ensemble de ces règles formant une Constitution.
Cette première étape, dans le travail de sape de l'édifice politique antérieur, se situe vraiment dans les premières années de la Révolution, et en réalité il ne va pas être réalisé totalement. Cette première étape va devoir cohabiter pendant quelques temps avec deux pouvoirs : le pouvoir de la nation représenté par ses élus, et le Roi, qui est toujours là, même si ses pouvoirs sont restreints et encadrés. On ne s'en est pas débarrassé. Il subsiste de manière assez illogique. Mais ce compromis va vite prendre fin.
- La monarchie frappée à mort ?
Dans sa logique, la révolution aurait dû mettre fin à la monarchie, seulement en 1814 la France reste une monarchie. On peut donc dire qu'elle est frappée à mort puisque sa légitimité n'est plus due.
Se débarrasser de la monarchie, c'est se débarrasser de Louis XVI, de la personne du Roi, il est jugé et guillotiné le 17 Janvier 1793. Le pouvoir politique a été désacralisé, défini en dehors du lieu, la personne du Roi n'est plus sacrée puisque l'on peut l'exécuter comme un vulgaire citoyen.
Après la personne, il faut se débarrasser du principe, mettre fin au principe monarchique, c'est à dire se mettre en accord avec les principes énoncés plus haut. C'est fait en 1793, une nouvelle Constitution est proclamée qui abolit la monarchie et rétablit la Première République. Cette Première République va reposer sur le suffrage universel, c'est-à-dire le droit de vote à tous.
Les Révolutionnaires ont tellement conscience qu'ils sont en train d'entrer dans une ère totalement nouvelle qu'ils vont adopter un nouveau calendrier qui débute à l'instauration de la République, qui va changer la façon de compter les années, changer les mois...
Cette succession d'évènements a eu un retentissement énorme, notamment parce que Louis XVI était allié à la majorité des familles d'Europe, mais aussi parce que désormais aucune monarchie n'était intouchable.
- Quelles sont les solutions qui vont être recherchées ?
Pour comprendre l'instabilité politique, il faut avoir à l'esprit que la désacralisation de la monarchie n'a pas aboutie à un régime politique stable malgré la république.
Sous la pression extérieure des monarchies qui observent la France (déclaration de guerre ), le Régime républicain ne va pas fonctionner. Il n'est jamais appliqué réellement et il est remplacé très rapidement par le régime de la Terreur : Le pouvoir est concentré entre les mains de quelques révolutionnaires qui vont appliquer une politique de répression très forte contre les ennemis intérieurs ou extérieurs. Tous ceux supposés d'être traîtres à la Révolution vont être poursuivis et exécutés. Dans les mémoires, la Révolution s'associe à la guillotine. Il faut appuyer sur un point : le fait que la Révolution ait conduit à la mort du roi, et sans le vouloir, à la Terreur, ce fait même a contribué à durcir les oppositions politiques en France. Certains auraient pu être favorables à la Révolution si il n'y avait pas eu la mort du Roi...
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