LE PATRIMOINE MATERIEL

Cours de L2/L3 : Notions et enjeux du patrimoine matériel et immatériel

Qu'est-ce que le patrimoine ?

A)Une construction progressive

Krystoff Pomian VS André Chastel et JP BABELON

-Le cultes des reliques, prémices de l'attachement patrimonial

-Vestiges de l'antiquité qui ont survécu à l'avènement de l'ère chrétienne. Moyen -âge qui ne peut être considéré  comme une période conservatoire ; mais rapport de l'homme médiéval avec les monuments antiques qui peut être significatif.

Vestiges nombreux de l'antiquité qui montre le prosélytisme chrétien n'a pas entraîné la destruction des monuments antiques.

Rapport utilitaire, pragmatique : reémploi, construction de basilique sur des temples antiques, réutilisation de bâtiments anciens. Ex arène d'Arles ; ancien théatrique qui servit d'enceintes à la période des invasions. Réutilisation qui concerne des fragments d'architecture ;sculptures pour édifier de nouvelles constructions.

Apparition au Moyen-âge d'une nouvelle notion inconnue de l'antiquité, les reliques. Elles impliquent pour l'homme médiévale une conscience de conservation et de transmission. Les reliques vont conférer à certains lieux, par l'édification de sanctuaires un attachement particulier de la population à un patrimoine .

Antiquité qui reste aussi pour l'homme médiéval une référence et matérialise les traces d'une filiation entre son époque et l'antiquité romaine. La tradition littéraire du Moyen-âge considère toujours Rome comme une modèle suprême du pouvoir.( rapprochement que l'on peut opérer entre le genre littéraire de l'épopée et la chanson de geste, ou l'iconographie médiévale qui reprend à son compte certains thèmes de la mythologie antique).  La renaissance carolingienne ( éveil au savoir qui prend appui sur les survivances de l'antiquité).

Il s'agit de conserver les signes d'une puissance disparue plus que de conserver les repères du passé. Il s'agit d'une conservation spirituelle  et non matérielle. L' homme du Moyen-âge n'a aucune notion de temps et de repère historiques.

-Le rôle de l'humanisme à la Renaissance : « effet pétrarque » et « effet Brunelleschi »

Cette perception du passé qui n'apparaît pas avant la XIVème siècle est qualifiée par Francoise CHOAY d'effet Pétrarque

Sous l'impulsion de Pétrarque (1304-1374),La communauté europénne italienne redécouvre les textes anciensde Ciceron et de Tite-Live et prend conscience de la contemporaneité des textes anciens avec les monuments antiques. La redécouverte du passé se fait par les traces littéraires et matérielles. Redécouverte du Passé qui se fait avant tout par l'écrit. La littérature et l'épigraphie demeure des sources prédominantes pour ces érudits, les vestiges et les objets ne sont sont que des illustrations historiques et littéraires.

Fin XIV, c' est sous l'impulsion d'architectes et de scuplteurs italiens et florentins qui commencent à étudier les édifices antiques dans un esprit architectonique et artistique, que le monument prend un intérêt propre ; c'est l'effet Brunelleschi (1377-1446).

Conjonction de ces deux mouvements d'investigations qui n'a pas encore lieu, l'un humaniste fondé sur les textes , l'autre artistique ne s'effectue pas. Attention pour le patrimoine qui ne concernent que les fragments isolés, les scupltures, les inscriptions, les mobiliers, échappent à la destruction et sont récupérer pour constituer et enrichir des collections alors les monuments sont soumis à une nécessité urbaine.

Distinction qui s'opère au 15 ème siècle entre le patrimoine mobilier et immobilier.A partir du XV, le mobilier historique , archéologique, et artistique bénéficie d'une attention scientifique conservatoire, avec la constitution de collection dans la société nobiliaire, bourgeoise et ecclésiastique.

Collections et cabinets de curiosités

La constitution de collections est vraissemblablement la première manifestation d'un souci de conservation et d'étude du patrimoine.

Collections qui comprennent évidemment des vestiges du passé : sculptures antiques, inscriptions latines , monnaies, : elles s'enrichissent d'objets rapportées de voyages entrepris en Italie en Grèce, en Egypte et en Asie Mineure.

L'archéologie nationale balbutiante, recherche de racines qui forgent une identités nationale, objets d'histoire naturelle qui complètent ces wunderabinet, cavernes d'Ali baba qui connaissent un tel succès qu'ils sont évoquées par des tableaux du XVIème siècle et évoquent ces antres foisonnant d'objets hétéroclites.

Collections qui ne se limitent pas aux seuls objets du passé et aux curiosités. A partir du XVème siècle, les collections s'enrichissent d’œuvres d'art réalisées par des artistes contemporains. La commande jusque là religieuse ou royale s'élargit à des commandes profanes et privées.

Ex: dans les cours italiennes de grandes familles qui protège les artistes et leur passent commandes d'oeuvres d'art : Médicis à florence qui sont des mécènes de BOTICELLI ou MICHEL – ANGE , les Este à Ferrare (Raphaël ) les Gonzague à Mantoue.

Reconnaissance qui s'accompagne d'un changement de statut de l'artiste. A ces collections s'associent également des biens d'héritage .Dans ces procédure d'héritage on distingue les biens venaux de biens inaliénables ; en particulier les portraits de famille qui sous soustrait à la dilapidation et ne peuvent être vendu. Cette mesure de protection dans l'intention d'une transmission marque un jalon important dans le genèse du patrimoine.

Art et patrimoine sous l'ancien régime. : recherche et conservation sous l'ancien régime.

Si l'on peut considérer schématiquement le XV ème siècle comme une période d'amoncellement , dans les cabinets de curiosités, les deux siècle suivants sont ceux de la classification et de la rationalisation.

Connaissance des objets qui repose sur leur étude scientifique

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