Histoire des institutions avant 1789
Cours : Histoire des institutions avant 1789. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Juliette Gibert • 26 Février 2016 • Cours • 31 880 Mots (128 Pages) • 1 132 Vues
Histoire des institutions avant 1789
Définitions :
- Chute de l'empire romain à 1789
- Émergence État moderne ? Réflexion sur pouvoir (juristes, penseurs politiques, théologiens)
- Institution vient de Instituere (établir quelque chose qui demeure) et de Institutio qui a un double sens au Moyen-Âge : instituer, créer, établir, mais aussi enseigner, instruire, poser des principes (d'une doctrine)
- Natures diverses, pas toutes juridiques, comme sociales et importantes car elles éclairent le droit (société d'ordre par exemple, menant à la révolution).
Manuel Histoire des institutions avant 1789 par Saint-Bonnet et Yves Sassier
Partie I. Les royautés franques (Vème-IXème)
Invasions barbares dès la seconde moitié du IIIème siècle, puis eau IVème siècle, et grande accélération au Vème. Vagues successives d'immigration venant de l'Est pour traverser l' Europe (pillage de Rome en 410 par le roi Alaric Ier des Wisigoths). Rome va alors essayer d'intégrer une partie des envahisseurs dans l'armée de façon progressive. C'est au milieu du Vème siècle que les francs s'installent au Nord de la Gaule, peuples « germaniques » avec les Goths, Burgondes, Vandales...
Chute de l'empire romain d'Occident en 476, fin Vème, avec le général Odoacre qui s'empare du pouvoir, renvoie les insignes impériaux en Orient.
Les populations s'installent en Gaule. En 481, début de la dynastie Mérovingienne. En Gaule, différents peuples ; le royaume Wisigoth très important et très puissant (de la Loire au Sud de l'Espagne), royaume puissant et indépendant des Burgondes, royaume Franc voisin de l'enclave romaine qui subside à Soissons, avec leur chef Syagrius (Mérovingiens liens avec Rome).
Les Francs avant Clovis ont des origines mal connues. Dès le IIIème siècle, ils sont en Europe du Nord en tribus, n'ont pas de royaume, appelés alors Francs, car libres de toute domination, indépendants. Cependant, vaincus par romains à la moitié du Vème siècle, et donc, enrôlés dans l'armée. Les Francs vont se servir de l'empire romain en tant que lètes (soldats paysans, se battent en échange de terres). Les Francs sont romanisés avec l'armée, et changent de statut au Vème siècle, devant des « peuples fédérés », liés à l'empire par des traités. Mais les Francs saliens se libèrent, se dissipent avec un chef, Mérovée.
Son fils, Childéric, est le chef d'une tribu en Belgique, près de Tournais. C'est un chef d'une tribu barbare mais aussi général car romain : « une double appartenance romaine par ses fonctions dans l'armée impériale, barbare et franque par sa qualité de chef ». Il transmet le royaume à son fils, Clovis, en 481, à sa mort.
Chapitre I : La royauté mérovingienne (481-751)
- Le pouvoir du roi mérovingien
Le pouvoir est conçu par une triple influence, qui est germanique, romaine et religieuse...
A) La tradition germanique
C'est une influence majeure dans la conception du pouvoir, car elle dure toute la dynastie mérovingienne.
Elle se voit à travers la façon de prendre le pouvoir, à travers les conquêtes (dès le règne de Clovis). Clovis a reçu à la mort de son père Childéric la « Belgique seconde » (de Reims à Amiens et Boulogne, sauf Soissons, dominée par Syagrius, dernier représentant romain en gaule, appelé « roi des romains »). Clovis est prétendu roi supérieur à Syagrius, déclenchant un conflit. Clovis gagne en 486, il y a un transfert de pouvoir en sa faveur. En 497, Clovis gagne la bataille de Tobiac contre les Alamans. En 517 a lieu la bataille de Vouillé, nouvelle victoire de Clovis qui écrase Alaric II, roi des Wisigoths. Ceci met fin à la période des invasions. Le pouvoir de Clovis se renforce : l'empereur romain d'Orient Anatase l'a soutenu à Vouillé et lui envoie les insignes romains royaux, il devient « roi des romains » et nomme Clovis « Consul honoraire », devenant donc le continuateur de Rome et fondé de pouvoir impérial en Gaule. Les successeurs de Clovis vont continuer les conquêtes, comme en 534, avec la conquête du royaume Burgonde, Neustrie, Austrasie, Bourgogne, Aquitaine et Provence dominés par le royaume Franc en expansion. Mais question de l'unité ou du partage du royaume (héritier ou héritiers).
Mise en place ensuite du principe dynastique, avec l'hérédité qui est spécifique aux Francs.
En Gaule, le monopole du pouvoir réside dans une famille, celle de Clovis (idée de charisme), avec un pouvoir quasi-magique, valeur... Pour la population, seule cette famille pouvait protéger les Francs, et si elle s'éteignait, alors plus protégés, maudits... Idée de continuer la lignée, valeur accordée à l'héritier...
La notion d'hérédité est déterminante, le ou les fils succèdent au père. Dès le règne de Clovis, mise en place d'une monarchie héréditaire. L'un des fondements du pouvoir est donc les règles de succession, d'hérédité... Unité du royaume sous clovis = Regnum Francorum.
Or, à la mort de Clovis, le royaume est divisé entre ses fils (comme partage d'un patrimoine privé). Et ce partage compromet l'unité. Ce partage est du à la loi des Francs saliens, le partage des terres entre les fils d'un même père décédé à parts égales (exclusion des filles).
Mais périodes de réunifications, notamment sous Clothaire Ier, fils survivant de Clovis, qui hérite de tous ses frères.
Alternance donc entre unité et partage (germanique).
B) L'influence romaine
Cette influence concerne surtout les manifestations extérieures du pouvoir, comme les signes royaux, l'habillement...
La manifestation la plus flagrante est l'attribution aux rois Francs de titres romains : « consul honoraire » à Clovis... Mais aussi les entrées solennelles comme la cérémonie du triomphe quand Clovis imite l'empereur romain à Tours en 508, appelé alors « consul » ou « Auguste »...
Maintient également des relations entre dynastie mérovingienne et empire romain d'Orient, mais aussi byzantin avec les ambassades (domination géographique).
Les rois mérovingiens ont imité les rois orientaux, comme avec les monnaies battues et leur effigie dessus, les représentations iconographiques, statues...
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