Définir la Santé Publique
Cours : Définir la Santé Publique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Louise pomarede • 3 Janvier 2018 • Cours • 3 966 Mots (16 Pages) • 636 Vues
SANTÉ PUBLIQUE
Partiel CM : 5 questions + synthèse texte
Chapitre 1 : La notion de santé publique
Introduction
Définir la santé est aussi difficile que de définir la santé publique. Contrairement à elle, la notion de santé est apparue dans l’Antiquité, et définie par Platon qui disait « la santé, la médecine, devait être placée comme une discipline primordiale avant les autres, c’est la première des sciences » : probablement car n’importe quelle infection pouvait être mortelle à cette époque.
Déjà à cette époque, Platon a dit que la médecine devait être comme l’industrie, la médecine devait produire de la santé. Cette vision sera partagée au fil des siècles.
Déjà les médecins pouvaient conseiller de faire des efforts physiques, de faire des bains (hygiène), de la prévention.
Aujourd’hui, la santé est définie comme :
- « le fonctionnement régulier et harmonieux de l’organisme »
- « l’exercice permanent et facile de toutes les fonctions de l’organisme »
- « la santé c’est la vie dans le silence des organes »
- « on peut se sentir bien portant mais l’on ne peut jamais savoir que l’on est bien portant »
En 1946, l’OMS la définit comme « un état de complet bien-être physique, mental et social, qui ne consiste pas seulement en l’absence de maladie ou d’infirmité ».
La santé n’est pas un concept scientifique, mais vulgaire. Trop d’interprétation possible pour donner une définition standard.
Il y a donc une notion de perception : on peut se sentir en bonne santé, et mourir d’un cancer.
On ne peut jamais être sûr d’être en bonne santé. Si l’on fait des examens poussés aujourd’hui, on trouve les anomalies.
Une étude portant sur un groupe d’étudiants, pour faire un échantillon sur les gens considérés comme « normaux » dans la moyenne (santé physique, mentale), a été fait pour les caractériser. L’une des conclusions était que quelqu’un de normal était content de son sort, adapté à son milieu (familial, professionnel, social). Sauf que si on parle de normalité, un corolaire dit qu’une personne normale ne va pas innover, ni changer. Les gens normaux ont une pauvreté d’imagination, d’idées créatrices.
A-t-on besoin de normalité pour avancer ? Notamment dans la santé ?
Santé publique : c’est ce qui est censé faire référence à l’Etat. Mais de nombreux acteurs de la santé sont pourtant privés (cliniques, libéraux, éducateurs). On a élargi cette notion de référence à l’Etat, pour désigner plutôt un groupe (ville, région, catégorie de population).
Pour la majeure partie, la santé publique ne va pas être créée par les médecins, mais plutôt par les éducateurs (qui ont un contact avec des populations défavorisées).
Source internet : ANSSA (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire d’Alimentation)
La santé publique au cœur de la biopolitique
L’émergence du 3ème pouvoir
Jusqu’à la fin du Moyen Age, le pouvoir politique avait 2 prérogatives : prélever de l’argent et avoir le droit de punir.
Fin des années 1600, un 3ème pouvoir commence à émerger : contrôler plus ou moins la vie, par les régulations, une offre de soins, éventuellement les droits sociaux → pour améliorer la vie des individus.
Pourquoi ? En raison des épidémies, et principalement la peste.
Avant, on liait tout à la religion (bonne récolte, catastrophe etc.), mais avec cette épidémie, les choses ont changé.
Un nouvel art de gouverner
La lèpre et la Grande peste, 1347-1357 : 1/3 de morts en Europe. En France : 6 millions de morts.
On va observer un lent changement avec la volonté d’agir sur les épidémies.
Avant on chassait, on éliminait les individus touchés, mais pour les épidémies de peste suivantes on va essayer de dénombrer, de définir la maladie et son origine. Ce changement de mentalité a surtout eu lieu en Italie dans les cités Etats (en France nous n’avons pas de trace). Entre le moment des grandes épidémies et le moment où l’on essaye d’agir pour contrer ces épidémies, il va s’écouler entre 20-30 ans. En 1377, en Italie donc, on voit apparaître la « quarantaine » (= 40 jours d’isolement). Nomination d’un magistrat en charge de la santé.
En France, il faudra attendre 1665 (soit 300 ans plus tard) pour mettre en place les premières quarantaines.
Naissance de la santé publique
1700-1800, grosse poussée démographique, la santé publique est arrivée liée aux épidémies, la pauvreté liée aux épidémies (à cause de la concentration des facteurs de risques dans des zones distinctes qui donnaient des épidémies à d’autres zones plus riches). Les très pauvres se mettent entre eux, ils concentrent plus de risques (liés à l’hygiène, la sexualité etc.), et diffusent les épidémies (car ils travaillent dans les villes).
La santé publique est née du fait qu’il y avait des relations entre les populations très pauvres et les riches.
On va essayer de faire des statistiques des indicateurs : natalité, mortalité, nombres de malades, de maladies, vieillissement etc.
On va se focaliser sur les populations pauvres dan s des zones particulières, faisant écho à la révolution industrielle.
La convergence de la migration des campagnes vers les villes, et de la situation des ouvriers dans les villes, vont faire prendre conscience aux décideurs, gens de pouvoir, que peut être la mauvaise santé de leurs ouvriers pouvaient avoir un impact négatif sur leur propre vie.
La première forme de santé publique, fin du XVIII siècle : « police de la santé ». Elle va lutter contre les maladies, éventuellement faire de la prévention. On compte les malades, décrit la maladie, on commence à résumer la santé des personnes en fournissant des indicateurs, interventions médicales, voire modification de la politique. La police de la santé pouvait désigner les habitations insalubres.
La santé des individus est liée au système médical, mais aussi à son environnement, ainsi la majorité des maladies pourraient être évitées. Produire de la santé en dehors du système médical : pour que la prévention, l’éducation, l’enseignement, l’intervention sur les milieux, la protection sociale, la législation, la veille sanitaire, la recherche, soient priorisés aussi.
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