L'environnement Bancaire
Dissertations Gratuits : L'environnement Bancaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 18 Avril 2013 • 2 068 Mots (9 Pages) • 1 507 Vues
L
’environnement bancaire connaît de nombreuses mutations, liées notamment au rôle central joué par les marchés financiers. À titre d’illustration,
la perception des grandes entreprises par la sphère financière est ainsi de
plus en plus considérée comme caractérisée par des données de marché : il
s’agit à la fois de l’historique des cours de bourse et de celui des spreads de
crédit.
Dans ce contexte, la nécessaire cohabitation, il conviendrait plutôt de parler
de complémentarité, entre banques et marchés s’est accompagnée d’un développement au sein de nombreuses banques de nouveaux instruments de mesure
quantitative des risques en général et plus récemment des risques de crédit en
particulier.
Face à cette évolution, trois grandes options nous semblent envisageables
pour les banques :
– choisir d’exercer le métier de banque à l’écart des marchés, selon des
méthodes qualitatives traditionnelles, mais en étant de plus en plus limité à
une clientèle locale ;
– tenter de dégager, à partir des nouvelles approches quantitatives, un nouveau
modèle de planification centralisée de l’activité bancaire ;
– mettre en œuvre des instruments quantitatifs et qualitatifs de comparaison et
d’arbitrage entre facilités au sein d’un portefeuille bancaire de crédits, mais
également entre ce portefeuille bancaire et les marchés financiers.
La première approche consacrerait une stratégie de repli des banques face au
périmètre croissant occupé par les marchés financiers. La seconde consisterait
IntroductionLE RISQUE DE CRÉDIT
XII
dans les faits, à revenir, à l’échelon microéconomique de la banque, sur l’antagonisme macroéconomique désormais largement traité entre économie planifiée et économie de marchés. La dernière option, en revanche, engagerait à
ouvrir des horizons élargis par rapport à une simple problématique de risques,
en y ajoutant une réflexion en terme de liquidité ainsi qu’une dimension d’opportunité fondée sur la qualité des anticipations, c’est-à-dire reposant sur l’accès à l’information.
On l’aura compris, ce livre incline le lecteur vers la troisième voie, en portant
un regard critique mais positif sur les développements proposés actuellement.
Pratiquement, ce livre cherche à apporter à ses lecteurs un diagnostic clair en
matière de nouvelles approches de « management » des risques de crédit. Il vise
en particulier à :
– les aider à réfléchir sur la pertinence, le degré d’aboutissement et la fiabilité
des nouvelles techniques d’évaluation et de gestion des risques de crédit ;
– les tenir informés, dans les grandes lignes, des changements réglementaires
en cours ;
– leur proposer une grille d’analyse traitant des conséquences de ces nouvelles approches en matière de stratégie bancaire.
Pour ce faire, nous mobilisons les savoirs liés à la microéconomie, aux théories financière et bancaire, aux mathématiques, mais aussi à l’organisation
bancaire et nous les confrontons aux nouveaux outils.
Il va de soi que ces analyses sont complétées de manière implicite par une
expérience effective de gestion des risques dans des banques internationales.
Cependant pour assurer un respect total de la confidentialité de ces expériences,
nous avons fait le choix délibéré d’asseoir nos propos uniquement sur des données, des informations et des publications qui relèvent du domaine public.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, nous tenons à remercier tous ceux qui nous
ont aidés à construire cet ouvrage, par leurs observations en cours d’écriture ou
par leurs remarques à la relecture ; en particulier, nous tenons à remercier
Benoît METAYER. Nous remercions également tout particulièrement Christian
de BOISSIEU pour ses propos introductifs pleins d’encouragement. Nous
remercions enfin nos épouses, Marie et Brigitte, pour leur bienveillance affectueuse.
Naturellement, selon la formule consacrée, les propos qui suivent n’engagent
que leurs auteurs.
Pour un dialogue avec les auteurs, adressez-leur un e-mail à l’adresse suivante :
mariearnaud@mariearnaud.freeserve.co.ukepuis plus de trois ans, l’économie mondiale traverse une crise d’une exceptionnelle gravité, sans véritable équivalent depuis les années trente.
Financière à l’origine, systémique par nature, la crise s’est propagée avec violence à partir de l’été 2007 : gel des marchés, paralysie des banques, blocage du cré-
dit, chute des indices actions (cf. figure 1.1), recul du commerce international (cf.
figure 1.2) puis déclenchement d’une récession mondiale (cf. figure 1.3). Et si les
enseignements du passé et le talent des dirigeants ont permis un rebond rapide, tous
n’avancent qu’avec précaution sur la voie de la sortie au premier trimestre 2010. Or
tout récit, par l’« instantanéité » et la « globalité » qui s’en dégagent, renvoie nécessairement à la réalité d’une étroite et complexe intégration
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