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Objet d’étude : Le roman et la nouvelle au XIXe siècle : réalisme et naturalisme

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Par   •  12 Janvier 2017  •  Dissertation  •  3 126 Mots (13 Pages)  •  1 313 Vues

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Objet d’étude : Le roman et la nouvelle au XIXe siècle : réalisme et

naturalisme

Lecture analytique à compléter

[Introduction à rédiger]

[Présentation du texte]

Le texte que nous allons étudier est un extrait du chapitre 8 du roman Une vie de Maupassant, paru en 1883. Il décrit et raconte

un moment essentiel de la vie de l’héroïne, Jeanne : l’accouchement de son premier enfant. [résumé du passage] Celle-ci, en

présence du médecin, de la garde-malade et de Julien, son époux, accouche dans d’atroces douleurs. Révoltée par tant de

souffrances, elle ne trouvera la paix qu’à l’apparition de son fils. [intérêt du passage et problématique] En donnant à son

roman le sous-titre L’humble vérité, Maupassant soulignait son désir de raconter les événements de cette vie de façon réaliste

et, par là, son refus de toute idéalisation. Cet extrait est à ce titre très révélateur de ce projet. Nous verrons donc en quoi cette

scène est réaliste. [annonce du plan] Ainsi, analyserons-nous comment les souffrances de Jeanne la métamorphosent et la

conduisent à éprouver à l’égard de ses proches des sentiments de jalousie et de rancoeur. Puis nous étudierons comment la

naissance de l’enfant transforme de tels sentiments, la faisant devenir une « mère fanatique ».

[Axe 1 : phrase d’introduction à rédiger]

La scène décrite est très réaliste, la souffrance physique et morale de Jeanne étant montrée dans toute son intensité.

[Paragraphe a à rédiger]

Le mouvement du texte suit la progression de l’accouchement et de la souffrance qui lui est liée. Il est constitué d’une série de

courts paragraphes qui représentent les étapes de cet accouchement, la douleur alternant avec des moments d’apaisement et

de lucidité. La douleur est ici évoquée par de nombreux termes et atteint son paroxysme, jusqu’à la délivrance où elle disparaît :

« et sa souffrance s’apaisa ». Ce sont d’abord des « douleurs » au pluriel qui semblent surprendre Jeanne et la terrasser : « les

douleurs reprirent tout à coup avec violence, et devinrent bientôt épouvantables ». Les adjectifs qui les caractérisent montrent à

quel point elles sont insupportables, au-dessus de ce que l’on peut imaginer. Elles sont même terrifiantes, provoquant

« épouvante » ou « effroi » : « épouvantables » et « Mais une convulsion effroyable la saisit ». Le narrateur va jusqu’à utiliser le

mot « tortures ». Il s’agit donc de souffrances longues et profondes, totalement insupportables. Elles la dévorent de l’intérieur

comme le souligne l’emploi du verbe « déchirer » et du mot « entrailles » : lui « déchirait si cruellement les entrailles ». Le fait

que ce verbe soit à l’imparfait exprime l’idée d’une déchirure qui dure longtemps. À l’adverbe « cruellement », ici précédé de

l’adverbe d’intensité « si », répond plus loin l’adjectif « cruel » : « un spasme si cruel ». Une nouvelle fois, le narrateur en

souligne l’acuité avec l’adverbe d’intensité « si ». De même, la crise est qualifiée de « tellement violente ». Les douleurs de

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l’accouchement sont des douleurs particulières dues aux contractions. En observateur réaliste, le narrateur les désigne en effet

sous le nom de « spasmes » ou de « convulsions » et il utilise aussi le mot « crise » lorsqu’elles sont à leur paroxysme. Jeanne,

assaillie et épuisée par ces souffrances, est réduite à n’être que douleur, comme le montre la forme restrictive « ne plus » :

« Elle n’avait plus de force, de vie, de connaissance que pour souffrir ». Le rythme même de la phrase donne l’impression d’un

essoufflement, d’une perte progressive de toutes les forces vitales. La souffrance de Jeanne s’exprime d’abord par des plaintes,

puis par des cris, qu’elle ne peut retenir, comme le montre l’emploi de l’adjectif « involontaires » et le fait que les « cris » soient

sujet du verbe : « Et la malade, de temps en temps, poussait une faible plainte » et « Et Jeanne, dont les cris involontaires

jaillissaient entre ses dents serrées ». Tout cela est tellement insupportable qu’elle en vient à avoir l’impression de mourir, de ne

pas pouvoir survivre à une telle douleur ; ce qui peut paraître paradoxal, puisqu’elle est en train de donner la vie : « Elle se dit :

"Je vais mourir. Je meurs" ». La gradation, exprimée par le futur progressif puis le présent, souligne son désespoir.

[Transition entre les deux paragraphes] Cette souffrance est telle qu’elle métamorphose en premier lieu son caractère,

habituellement doux et patient.

[Paragraphe b]

Jeanne est désignée par des expressions qui la réduisent à une « malade » ou à un corps morcelé : « Et la malade, de temps

en temps, poussait une faible plainte ». La garde et le médecin la « manient » comme une chose. Les seules parties de son

corps évoquées sont ses « entrailles », son « ventre ». Elle n’est plus qu’un « corps épuisé ». Ce corps martyrisé lui échappe,

comme nous l’avons vu précédemment, avec ces cris qui jaillissent malgré elle. Et c’est comme si elle était soudain

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