Corpus sur le roman et la nouvelle au XIX siècle
Commentaire de texte : Corpus sur le roman et la nouvelle au XIX siècle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Tobebryant • 4 Janvier 2017 • Commentaire de texte • 1 356 Mots (6 Pages) • 2 156 Vues
Corpus : le roman et la nouvelle
Le corpus que nous allons étudier contient trois textes qui nous présentent le roman et la nouvelle au XIXe siècle. L'ensemble des textes est constitué d'extraits de Un cœur simple écrit par Gustave Flaubert en 1887, de Au bonheur des dames de Émile Zola, publié en 1883 et de Bel-Ami rédigé par Guy de Maupassant en 1885. Nous analyserons la présentation de façon réaliste des personnages en nous penchant sur l’oppression des par le travail, puis nous travaillerons sur les êtres brisés par le travail.
Au travers de ces trois textes, le champ lexical du travail harassant apparaît nombre de fois : « travaille jusqu'au soir sans interruption » (texte A) ; « Les paquets de vêtements lui cassaient les bras » (texte B) ; « Dures besognes » (Texte C). Dans l'extrait A, la vie de Félicité est vouée au travail,elle y apporte une telle rigueur, elle est experte dans son domaine : « la propreté, le poli des casseroles faisait le désespoir des autres servantes » ; « elle faisait la cuisine et le ménage, cousait, lavait, repassait, savait brider un cheval... ». Soumise à sa maîtresse et à sa situation sociale, Félicité voit sa vie, son existence entièrement régie par le travail « se levait dès l'aube », « toujours silencieuse », « fidèle à sa maîtresse ». Dans le texte B, Denise, de part sa position hiérarchique et sa situation sociale se doit de travailler sans relâche : « piétinant du matin au soir », « toujours debout », son travail est pénible : « courbaturée » ; « les terribles fatigues » . Cet femme est oppressée par le travail et plus particulièrement par sa place dans la société. Dans l'extrait C, la mère Duroy ne travaille plus, mais on voit bien que son existence a été vouée au travail : « les dures besognes ». Cette haine est la conséquence d'une existence difficile, faite exclusivement de travail. Guy de Maupassant souligne vraiment les sentiments de la belle mère de Madeleine, notamment au travers d'expression comme « cette femme de ville lui inspirait répulsion de maudite, de réprouvée ».
Malgré le travail pénible qui règle la vie de ces femmes, il ne leur rapporte qu'une misère, toutes sont très pauvres. Par exemple, dans le texte B, Denise ne peut se payer des chaussures plus confortables pour travailler car elle ne perçoit pas un salaire lui permettant cet achat. Le manque d'argent est clairement évoqué dans les trois textes ; « Le manque d'argent » (texte B) ; « le long déjeuner de paysans » (Texte C) ; « Pour cents francs par ans » (Texte A). Ces bas salaires que l'on verse a ces femmes issues des la pauvreté sont la preuve que il n'existe pas de code du travail à l'époque, pas de salaire minimum… C'est là encore un sujet que les auteurs réalistes et naturalistes évoquent de nombreuses fois dans leurs ouvrages. Dans le texte A, par mesure d'économie, on fait cuire à Félicité un pain de douze livres », qui lui dure vingt jours. Elle est tellement « économe » qu'elle va juste qu'à ramasser les miettes de pain qui tombent sur la table lorsqu'elle mange.
La vie des travailleuses de l'époque est réglée par le labeur, qui nécessite des habits confortables et adaptés a la tache. Félicité porte en toute saison « un mouchoir d'indienne », « un bonnet » et « un tablier à bavette ». Ses vêtements, dénués de toute coquetterie sont cependant adaptés à son travail, alors que Denise, à cause du manque d'argent, ne peut se payer des chaussures plus confortables et plus ergonomiques. Elle voit ses pieds délicats « broyés dans des brodequins de torture », et cela à longueur de journée.
Le travail qui règle la vie de Félicité, Denise et de la mère Duroy laisse des traces. Félicité voit son corps abîmé par les taches physiques qu'elle exécute et par la nourriture peu abondante qui ne lui apporte pas tout ce que son métabolisme demande : « A vingt-cinq ans, on lui en donnait quarante ; dès la cinquantaine, on ne lui donna plus aucun age » ; « son visage était maigre ». Lorsqu'elle travaille, elle a « la taille droite et les gestes mesurés ». Denise est terrassée par la douleur lors de ses premiers jours de travail. Elle connaît les « terribles fatigues du rayon », est « courbaturée », a « les épaules meurtries », les « talons qui battaient de fièvre », sa « plante était couverte d'ampoule », elle a la « peau arrachée ». Elle souffre tellement qu'elle « criait la nuit en se retournant ». La mère Duroy ne travaille plus, cependant, son corps est marqué de traces : c'est une « vieille travailleuse, une vieille rustique aux doigts usés , aux membres déformés par les dures besognes ».
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