La littérature est-elle exclusivement dédiée à l'évasion morale et le divertissement ?

        Les jeunes d’aujourd’hui se désintéressent souvent de la lecture, au profit d’autres activités notamment grâce à la technologie moderne. Ils ont trouvé d'autres façon de se divertir. En effet, la société actuelle foisonne de loisirs nous apportant des distractions qui peuvent remplacer celles de la lecture. Cependant, la littérature est-elle exclusivement dédiée à l’évasion morale et le divertissement ? Le terme divertissement est d'origine latine "diverto", il est apparu en Europe à la fin du XVe siècle. Il désignait alors l'action financière consistant à détourner à son propre profit, ou distraire, une part de l'héritage. Par la suite, le terme a fini par traduire l’action de détourner quelqu’un de l’essentiel. La littérature existe depuis des siècles, tout d’abord ce sont de simples lettres qui forment des mots puis une phrase simple ou complexe. Elle est destinée à nous faire lire. C’est un art qui démontre différents genres comme le roman, le principal de nos lectures quotidiennes mais il y a aussi le théâtre, la poésie, le pamphlet ou encore l’argumentation, permettant ainsi un large choix lorsque nous parlons d’œuvres littéraires. De ce fait, cette activité a-t-elle pour unique but le divertissement ? Possède-t-elle de secondes utilités ? Et si oui, lesquelles ? Notre analyse sur ce sujet montrera dans un premier temps qu’effectivement, la lecture d’œuvres littéraires ne sert qu’à divertir. Dans un second temps, nous remarquerons que cet usage peut servir d'autres desseins.

        En premier lieu, il importe d'observer que la lecture d'œuvres littéraires apporte du divertissement.

        D'abord, nous nous intéressons précisément au divertissement que cette activité produit. En effet, lire une œuvre littéraire apporte du plaisir, de la distraction. Lorsqu'elle est accompagnée d'action, de suspens et d'humour, nous sommes captivés et passionnés car nous recevons de fortes sensations émotionnelles. Nous retrouvons particulièrement ces éléments dans la pièce de théâtre Les Fourberies de Scapin de Molière.  Des mariages non-désirés, des relations secrètes, des situations comiques, forment un mélange amusant pour le lecteur. Cette pièce montre parfaitement que la littérature est divertissante. Scapin le personnage principal en est la première cause, farceur à tout va, il nous amuse à tout moment. Nous pouvons être certain que Molière a réalisé cette œuvre dans le but de divertir ses interlocuteurs. Or si nous sommes amusés et prenons du plaisir en la lisant, cela prouve que la lecture d'œuvres littéraires divertit.

        En outre, la lecture d'œuvres littéraires divertit aussi par l'évasion, le voyage. Effectivement, lors d'une lecture, notre conscience est plongée dans le récit, permettant parfois de voyager à travers le temps et les lieux de celui-ci. Cette excursion se créé souvent dans les romans fantastiques ou de science-fiction puisque l'histoire se déroule fréquemment dans un lieu imaginaire. Notre pensée vit alors dans ce nouvel univers, nous nous évadons. Par exemple, dans la trilogie de roman de fiction post-apocalyptique Gary Cook écrite par Romain Quirot et Antoine Jaunin, nous nous trouvons dans un univers assez différent du nôtre. La Terre est presque recouverte entièrement d'eau, les plus riches s'enfuient dans l'espace, et des créatures fantastiques vivent dans le quotidien du jeune Gary Cook, personnage principal des livres. Notre esprit se plonge dans cet autre monde et y vit avec Gary. S'évader comme cela nous divertit puisque nous ressentons et vivons une aventure. Ainsi, nous pouvons admettre que la lecture d'œuvres littéraires nous divertit par l'évasion.

        Enfin, nous remarquons que cette occupation permet d'arrêter de penser. En lisant, notre esprit étant plongé dans l'œuvre, nous ne voyons plus ce qui nous entoure, nous ne pensons plus à nos soucis. Il est effectivement possible d'oublier totalement une tâche que nous avions à faire car nous sommes trop absorbés par la lecture. Ainsi, cette activité nous distrait, et par conséquent nous divertit. Cet abandon de la réalité pour ne plus penser se retrouve couramment dans tout type de roman. Par exemple, dans le célèbre roman Germinal écrit par Emile Zola, nous suivons des yeux la vie du jeune néophyte Etienne Lantier. Etant captivé par les événements, nous arrêtons de penser sans même le remarquer. Le travail difficile à la mine, les révoltes, la famine ; nous suivons et observons tout cela, donnant lieu à un état dépourvu de songe et de réflexion. Cet attrait nous distrait donc de notre vie extérieure et nous divertit.

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