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La Métamorphose - Franz Kafka

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Par   •  20 Avril 2016  •  Commentaire de texte  •  2 792 Mots (12 Pages)  •  2 146 Vues

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La Métamorphose

par Franz Kafka

Franz Kafka

Franz Kafka est un écrivain tchèque d’expression allemande né à Prague (empire austro-hongrois) en 1883 dans une famille aisée de commerçants juifs en partie germanisés. Sa situation, dans une ville au carrefour de plusieurs cultures, est celle d’un isolement dès l’origine, car son père, qui emploie des Tchèques, est considéré comme un exploiteur ; la bourgeoisie juive vit repliée sur elle-même ; mais encore, en tant que germanophone, il n’est même pas proche des Allemands de Bohême, de ces Sudètes déracinés de leur culture d’origine.

Il étudie dans des établissements allemands jusqu'à obtenir un doctorat en droit en 1906. Il aura cependant suivi en parallèle des cours de germanistique et d’histoire de l’art. La rencontre qu’il fait en 1902 du futur écrivain et journaliste Max Brod est notable car celui-ci aura une importance capitale dans l’édition des œuvres de Kafka après sa mort, refusant, comme celui-ci le lui avait demandé, de détruire les manuscrits de son œuvre non publiée.

Longtemps Kranz Kafka n’écrit que des fragments, du fait d’une inspiration en pointillés qui lui interdit de ne rien achever, et ses fonctions dans des compagnies d’assurance (dès 1907), qui vont avec de lourdes responsabilités, lui interdit de s’adonner comme il le souhaite à sa passion ; il écrit donc la nuit, ce qui contribuera d'ailleurs à dégrader sa santé, qui infléchira grandement la nature de son œuvre.

Kafka publie sa première nouvelle, Description d’une lutte, dans la revue Hyperion, parmi d’autres essais en prose, dès 1909. En 1913, Considérations paraît, un recueil de petits textes en prose extraits de son journal intime. Avec ces courts textes, l’auteur n’a guère publié que La Métamorphose et Le Verdict avant sa mort. Si Kafka ne connaît pas le succès de son vivant, il est très tôt entouré d’un cercle d’amis, parfois fanatiques, qui admirent son style comme sa noblesse de caractère.

En 1916-1917, la tuberculose qui se déclare écarte la possibilité d’une vie de famille, Kafka se saisit du prétexte pour rompre une deuxième fois ses fiançailles avec Felice Bauer. Il vivra désormais desanatorium en sanatorium et prend sa préretraite en 1922 avant de mourir au sanatorium de Kierling, près de Vienne, en 1924.

 

Influences et thèmes majeurs

 

La situation de l’empire d’Autriche et de sa famille place Kafka à la confluence des cultures juive, slave (ou tchèque) et allemande, fusion représentée par exemple par l’objet Odradek dans Le Souci du père de famille – cultures qui ne se mélangent guère à Prague mais se trouveront donc décloisonnées et réunies dans la nouvelle forme de fantastique qu’invente Kafka. La sagesse et la religion hébraïques le marquent fortement, au point de vouloir aller s’établir en Palestine, projet auquel il renonce en se découvrant tuberculeux, mais qui renaîtra encore aux côtés de Dora Diamant, la seule femme qui lui aura fait goûter le bonheur conjugal, en 1923, peu avant sa mort.

La veine tchèque alimente aussi sa formation d’intellectuel à travers notamment d’autres auteurs de l’école de Prague tels Rainer Maria Rilke, Franz Werfel ou Gustav Meyrink. Cette influence se caractérise par un penchant pour la métaphysique ; au réalisme du regard sur le monde s’adjoint unedistance à travers l’ironie et une dimension onirique. Réalisme des peintures et imaginaire s’interpénètrent donc constamment, mais se retrouvent autour d’une attention poussée portée au détail de la vie quotidienne, une lucidité extrême sur la condition humaine.

À propos de cette dimension onirique et de l’originalité du regard de Kafka, l’écrivain et philosophe français Bernard Groethuysen écrit : « Celui qui n’a pas fait le geste de se déplacer et de vivre, a retenu certaines choses que les autres ont dû oublier, pour ne pas se voir arrêter dans un monde dont les autres sont sortis et qu’ils ne rencontrent que parfois en s’assoupissant et en oubliant où ils sont. Ils se hâtent alors de se dire à eux-mêmes : “J’ai rêvé, il faut que je me remette à ma besogne.” Mais ceux qui demeurent dans l’attente de la vie, hésitant à naître, n’ont pas de besogne. Kafka fut de ceux-là ; esprit lucide, il sut nous donner des nouvelles du monde abandonné dans lequel il avait séjourné. »

Son œuvre imprégnée de doute et de désespoir fait écho à une vie faite de maladie et déceptions. Mais ce désespoir chez Kafka n’est pas complet, puisque l’auteur, à plusieurs occasions dans son œuvre, montre qu’il croit en un principe supérieur gouvernant le monde, et à une part d’immortalité de l’homme. Maurice Blanchot parle de cette oscillation en ces termes : « Les récits de Kafka sont, dans la littérature, parmi les plus noirs, les plus rivés à un désastre absolu. Et ce sont aussi ceux qui torturent le plus tragiquement l’espoir, non parce que l’espoir est condamné, mais parce qu’il ne parvient pas à être condamné. Si complète que soit la catastrophe, une marge infime subsiste dont on ne sait si elle réserve l’espérance ou si elle l’écarte pour toujours. »

À la lecture des œuvres de Kafka, l’on peut chercher différentes figures de l’écrivain, notamment à travers la figure du fonctionnaire plongé dans la paperasse. Tout indique, dans l’œuvre de l’auteur comme dans sa correspondance, qu’il plaçait la littérature au-dessus de tout, même si ses dernières œuvres surtout s’emploient à accentuer son doute sur la vocation artistique, puisque l’art apparaît vain et mensonger (Le ChâteauUn champion de jeûne).

Le monde dans l’œuvre de Kafka apparaît souvent labyrinthiqueincompréhensibleinjustehostile, impropre à permettre l’épanouissement de l’individu, d’une atmosphère étouffante qui teinte l’adjectif « kafkaïen » qu'on a fait dériver de son nom.

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