Il est dans la tolérance un degré qui confine à l'injure.
Dissertation : Il est dans la tolérance un degré qui confine à l'injure.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lucie Marchandise • 17 Mai 2016 • Dissertation • 918 Mots (4 Pages) • 1 017 Vues
Il est dans la tolérance un degré qui confine à l'injure. Partagez-vous cette opinion ?
Dans la situation problématique que nous vivons aujourd’hui face aux conflits, et notamment à la montée en puissance de l’Etat islamique, force est de constater que notre tolérance est intensément remise en question et que ceci met en branle les piliers de notre société dite démocratique. L’homme s’est souvent battu pour ses droits et sa liberté, chaque homme est libre mais se doit de ne pas enfreindre la liberté de l’autre. En acceptant les droits d’autrui, l’être humain se dit tolérant. Cela amène directement à s’interroger sur les limites de cette tolérance; est-elle sincère, absolue? Celle-ci est supposée s’accommoder à la liberté de l’autre, mais l’Homme, reconnaît-il à l’autre un droit égal à adhérer à d’autres moyens de pensées? Pourquoi accorder une tolérance dès le départ? Est-ce un rapport de supériorité? Jean Rostand, biologiste et philosophe française, affirme qu’ « ll est dans la tolérance un degré qui confine à l’injure. ».
Avant toute chose, revenons sur la définition propre de la tolérance. Dès le 18ème siècle, certains philosophes dont John Locke, discutent sur une éventuelle définition de ce terme et s’accordent sur le fait qu’elle est l’acceptation de ce qui est contraire à la morale. Au fil du temps, ce terme a évolué et aujourd’hui, selon Le Larousse, la première explication donnée est celle-ci: « Attitude de quelqu'un qui admet chez les autres des manières de penser et de vivre différentes des siennes propres. ». Dès lors, le « contraire à la morale » s’est corrigé pour laisser place à d’ « autres manières de penser », dévoilant une nette évolution des mœurs. Cependant, la tolérance envers un peuple, une différence, comme une autre religion, peut mener à refouler notre propre identité personnelle, désirant affirmer une tolérance extrême. Prenons pour exemple la conversion à l’Islam de nombreux jeunes européens. Cette adhésion à une nouvelle communauté ne porte-elle pas injure au peuple musulman? A partir de cet exemple, l’interrogation sur les limites de la tolérance parait évidente.
Dans un premier temps, la tolérance peut apparaître comme un masque de l’intolérance. Il peut s’agir d’une simple gestion opportuniste d’une situation provisoire, comme un pacte de non-agression, sans instaurer de réelle notion de respect pur et simple des principes et valeurs de l’autre. C’est prendre le choix d’une décision pratique pour ne pas se causer de tort, ni d’en causer à d’autres pour une certaine question de confort. Prenons pour exemple la religion; elle est un mouvement de cohésion sociale, supposée impulser le respect et la paix. Dès lors, la tolérance entre religions se voit obligatoire et celle-ci représente ce à quoi l’homme condescend.
Dans un deuxième temps, lorsqu’un homme se dit tolérer l’autre, il ne lui reconnait pas un droit égal à adhérer à d’autres manières de penser. Celui-ci agit comme s’il lui faisait une faveur, une grâce et non comme une estime réelle de l’avis de son concitoyen. Il y a dès lors un certain rapport de force entre la personne qui accorde sa tolérance et celle qui en bénéficie. Le sentiment qu’éprouve le destinataire peut s’apparenter à de l’infériorité. Observons le cas de l’homosexualité ; une personne hétérosexuelle peut se voir tolérer l’autre dans une manière de vivre différemment une relation amoureuse en lui accordant une forme de générosité, sans droit égal. Cette tolérance représente une charité flagrante plutôt que de laisser place à une pure et réelle justice.
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