Faut-il préférer la raison au coeur ?
Dissertation : Faut-il préférer la raison au coeur ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Platon2.0 • 30 Avril 2021 • Dissertation • 915 Mots (4 Pages) • 1 853 Vues
Chapitre 2 : Les expressions de la sensibilité
Les sentiments s’opposent-ils à la raison ? Faut-il préférer la raison au cœur ?
Travailler ou bien se laisser aller aux plaisirs d’une pause-café, allongé au fond de son canapé. Qu’il est dur d’être raisonnable quand la paresse vous accable. Il faut donc vous raisonner. Face à ce dilemme, allez-vous suivre votre cœur plutôt que votre raison ? Vous vous demandez peut-être quel est le bon choix ? Et si ce bon choix n’existait pas ? La raison est ce qui nous maintient en vie, tandis que la sensibilité, les sentiments, sont le but et les moyens de la vivre. Au lieu de voir en ces deux termes une opposition, pourquoi ne pas y voir une complémentarité ?
Il est difficile de savoir quel chemin suivre. La religion par exemple, nous exhorte à suivre notre raison et nous fait prendre conscience des conséquences de nos actes si on ne suit pas cette voie. Eve, dans l’ancien testament, était face à un choix, manger ou pas le fruit défendu. Sa raison lui disait de ne pas y gouter, cependant la tentation était trop forte et elle s’est vu céder à son envie irrépressible de découvrir l’inconnu. En conséquence, elle fut bannie du jardin d’Eden.
Il faut cependant distinguer la connaissance sensible, de la connaissance intelligible. Platon, dans Phédon, nous dit que l’essence est en soi et toujours identique. Elle ne peut- être saisie que par l’esprit. La réalité, elle, est changeante et saisie par les sens. C’est donc par notre expérience sensorielle, que nous appréhendons la réalité.
Descartes, dans Méditations métaphysiques, quant à lui, illustre son propos en nous donnant comme exemple, un morceau de cire. On convient que ce morceau a apparemment des qualités distinctes. Il est dur et froid au toucher, et quand on le frappe, un son s’en échappe. On croit en connaître l’essence. Cependant, après l’avoir chauffé, cette cire n’est plus qu’un amas de matière fondue, chaude et sans aucune forme, qui ne produit plus de son quand on le frappe. Ces qualités sont donc variables. Si l’on ne s’appuyait que sur nos cinq sens pour appréhender les choses, nous en déduirions que le morceau de cire n’est pas le même objet que la cire fondue que nous avons à présent sous les yeux. Notre connaissance de son essence n’est que partielle. C’est par l’entendement, la réflexion que nous parvenons à saisir la nature des choses.
Notre vie est en grande partie régie par nos sentiments. D’après Spinoza, les passions traduisent un asservissement de l’esprit. Nous pensons désirer librement quelque chose, alors que nous sommes en fait incapables de réprimer ce désir. Une pierre qui roule le long d’une pente, pourrait penser qu’elle effectue ce mouvement d’après sa seule volonté. Or c’est la pente qui en est responsable. Nous sommes esclaves de nos désirs, et aveuglés par ceux-ci. Désirs et passions ne sont donc pas le fruit de notre imagination et de notre volonté, mais bien la conséquence d’un conditionnement et d’influences extérieures.
D’après Epicure, les passions ne participent pas au vrai bonheur. Pour résumer simplement sa pensée, on pourrait créer le syllogisme suivant ; si le désir créer un manque et que le manque rend malheureux, alors le désir n’apporte pas le bonheur. Il affirme que seuls les désirs qui contribuent à la santé du corps et de l’esprits sont nécessaires à la vie heureuse, tous les autres étant superflus et par conséquents, néfastes. Epicure écrit : « Nous ne sommes en quête du plaisir que lorsque nous souffrons de son absence. Mais quand nous ne souffrons pas, nous ne ressentons pas le manque de plaisir. » La solution pour atteindre le bonheur serait donc de se détacher de toute chose matérielle en ne satisfaisant que ses besoins élémentaires.
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