Dissertation - Les liaisons dangeureuses ( ABD )
Dissertation : Dissertation - Les liaisons dangeureuses ( ABD ). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Alix Desmarais • 19 Mars 2016 • Dissertation • 2 953 Mots (12 Pages) • 2 983 Vues
BOUTHEROUE-DESMARAIS Alix 1erS4
Dissertation :
Les Liaisons dangereuses
Les liaisons dangereuses sont un roman épistolaire écrit par Chardelos de Laclos en 1782. L'auteur présente le roman comme un recueil de lettre écrit par une société, il se présente comme le rédacteur. Le livre est considéré comme immorale par son sujet, la corruption de personnes vertueuses, et connaîtra ,grâce au scandale une large diffusion. Dans la préface du rédacteur, celui-ci défend l’utilité de son ouvrage. Il le désigne comme « utile aux mœurs ».
Cette affirmation est elle justifiée ?
On verra les différents éléments qui permettent de répondre cette question. Car cet ouvrage peut être utile par divers moyens aux, soi-disant, bonnes mœurs et aux mauvaises.
Le rédacteur dans sa préface écrit « Il me semble au moins que c'est rendre un service aux mœurs, que de dévoiler les moyens qu'emploient ceux qui en ont de mauvaises pour corrompre ceux qui en ont de bonnes ». On voit ainsi exposé dans l'ouvrage les mœurs libertines, ainsi que leurs conséquences.
Dans ce roman épistolaire, il y une correspondance entre deux libertins. On peut voir ainsi l'exposition de leurs moyens et technique de séduction. Pour les libertins, la séduction est considérée comme un combat, de nombreux passages dans les lettre entre libertin montre ce rapprochement entre la séduction et la guerre « cette guerre que nous avons remarqué souvent si semblable à l'autre » ( lettre 125 ), « voilà ce que j'attaque » ( lettre 4 ) lorsque Valmont parle de sa future conquête la présidente de Tourvel, « une attaque vive et bien faite » ( lettre 10 ) qui est le moyen séduction préféré de Madame de Merteuil; et la défaite consiste à s'avouer amoureux « qui, quand ils disent « je vous aime », ne savent pas qu'ils disent « je me rends » » ( lettre 33 ). Dans cette guerre, les armes sont le mensonges, comme le prouvent les fausses déclarations d'amour de Valmont à la Présidente de Tourvel( lettre , lettre et lettre ), ainsi que la manipulation, présente de nombreuses fois dans l'affaire de Prévan ( lettre ) ou lorsque Valmont utilise Danceny pour pouvoir avoir des « rendez vous » avec Cécile « j’étais bien aise, je l'avoue, d'avoir ainsi changé de rôle, et que le jeune fît pour moi ce qu'il comptait que je ferais pour lui » ; la falsification des sentiments est une des primordiaux moyens des libertins comme nous l'expose Merteuil dans se lettre autobiographique « « ( lettre 81 ). Tout dans la séduction, pour les libertins, est contrefait. Ce qui amène le rapprochement courant de processus de séduction avec le théâtre « des scènes seulement point d'action « ( lettre 99), « Qu'a t’ont à faire sur un théâtre plus grand ? » ( lettre 99 ).
Non seulement les moyens des corruptions des libertins sont énoncés, mais leurs conséquences aussi. Ainsi dans le roman est détaillé la chute des vertueuse dans le vice et leur châtiment pour s'être laissées corrompre. Au long de l'ouvrage on suit la lutte de la présidente de Tourvel contre son amour pour Valmont, qui déjà un péché en lui même la fait souffrir, elle confit ce secret à Madame de Rosemonde et on peut donc voir entre elles l'expression de sa souffrance « mon désespoir » ( lettre 135 ), « tout les moments de ma triste existence sont marqués par mes larmes » ( lettre 108 ). A la fin de l’œuvre elle finira, d'après les dire de Madame de Vollange à Madame de Rosemonde, par « succomber à ses malheurs « ( lettre 165 ). On voit aussi au fur et à mesure de l’œuvre la dépravation de la petite Cécile de Vollange. Elle finit par tomber enceinte, et fait une fausse couche « des maux de reins, de violentes coliques, des symptômes moins équivoques encore, m'ont eu bientôt éclairé sur sont état » ( lettre 140 ). A la fin du roman quand Madame de Merteuil sera compromise, Cécile comprendra toute l'ampleur de ses péchés et jugera qu'elle « ne pouvait être heureuse qu'au couvent » ( lettre 170 ). L'entourage des victimes de Merteuil et Valmont souffre aussi par la connaissance des péchés des autres, « après ce que vous m'avait fait connaître, Monsieur, il ne reste qu'à pleurer et à se taire » ( lettre 171 ) et par leur châtiment « Quelle fatalité s'est donc rependue autour de moi depuis quelques temps, et m'a frappé dans mes objets les plus chers ! » ( lettre 175).La souffrance engendrée par la corruption des mœurs, ainsi que la mise en évidence de la souffrance de l'entourage proche, permet de mettre en garde contre ce maux, et incite à le prévenir.
Ces conséquences permettent à Madame de Vollanges dans sa dernière lettre d'en tirer une leçon : « Qui pourrait ne pas frémir en songeant aux malheurs que peut causer une seule liaison dangereuse ! Et quelles peines ne s'éviterait-on point en y réfléchissant davantage ! Quelle femme ne fuirait pas au premier propos d'un séducteur ? Quelle mère pourrait, sans trembler, voir une autres personnes qu'elle parler à sa fille ? » ( lettre 175 ). Ainsi ce conclut l'ouvrage, sur un morale qui pourrait peut-être, si elle était suivie, empêcher la corruption des bonnes mœurs.
Ainsi Chardelos de Laclos présente dans les liaisons dangereuses les moyens des personnes ayant de mauvaises mœurs pour corrompre ceux qui en ont de bonnes dans le but de les contrer. Il expose aussi les conséquences que cette corruption à sur ses victimes, le sort qui leur est réservé permet de mettre en évidence l'horreur de la corruption et ainsi permet d’augmenter la volonté de s'en protéger. La morale issue de la fin du roman pourrait être un remède contre cette corruption en l'éliminant à la racine.
Mais plusieurs éléments dans l'ouvrage remettent en cause l'utilité des liaisons dangereuses aux bonnes mœurs.
Une des autres conséquences du libertinage pourrait être la punition des libertins. A la fin du roman, les deux libertins reçoivent leur punition « divine » : Valmont meurt « Monsieur votre neveu a eu le malheurs de succomber dans un combat singulier »( lettre 163 ), et Merteuil, défiguré par la petite vérole « elle était vraiment hideuse », « la maladie l'aurait retournée, et qu'à présent son âme était sur sa figure » ( lettre 175 ), perd son procès et part en exile « elle a pris la route pour la Hollande » ( lettre 175 ). Mais la fin de ces personnages est relativement bonne, surtout en considérant leur vie passée. En effet Monsieur de Valmont meurt « dans un combat singulier » et par certains éléments meurt avec honneur « il s'est montré véritablement grand » ( lettre 163 ). Et Madame de Merteuil, bien que défigurée et exilée, part riche « elle a emporté avec elle ses diamants, objets très considérables, et qui devaient rentrer dans la succession de son mari, son argenterie, ses bijoux... » ( lettre 175 ), c'est tout ce qu'on sait de la fin de Merteuil. On peut donc conjecturer que celle ci s'en est tirée à bon compte. La fin des libertins est donc relativement préférable à celle des personnes corrompus qui vivent des souffrances atroces. Comme dit plus haut Cécile finit dans un couvent, et donc passera le reste de sa vie cloîtré à un peu plus de quinze ans « à quinze ans passé » ( lettre 105 ). Et la présidente en plus de souffrir durant son combat contre Monsieur de Valmont, mourra après une longue agonie remplie de délire. Sa maladie débute le « 29 Novembre », et est caractérisée par « une fièvre ardente, un transport violent et presque continuel, une soif qu'on ne peut apaiser » ( lettre 147 ) , elle continuera ponctuée par le délire « le délire était revenu » ( lettre 149 ), « son délire est continuel » ( lettre 154 ), et enfin elle finira sa vie, relativement tranquillement, en allant rejoindre Valmont le « 9 Décembre » ( lettre 165 ). La fin des libertins qui pourrait au premier abord paraître correspondre avec la morale, et être la punition de libertins, est en réalité peu sévère. Et lorsqu’elle est mise en parallèle avec la fin des personnages corrompus, on s'aperçoit qu'elle est relativement heureuse et ainsi peu justifiée. Ce n'est pas servir les bonnes mœurs que de montrer que les personnages à l'origine de la corruption sont moins punis qu'eux ceux qui ont eu d'abord de bonnes mœurs qui ont été corrompues par la suite.
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