Comment le concept de culture intervient-il dans la prise en charge infirmière ?
Compte rendu : Comment le concept de culture intervient-il dans la prise en charge infirmière ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Sabrina Dany • 16 Mars 2021 • Compte rendu • 1 494 Mots (6 Pages) • 377 Vues
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Une rencontre, qu’est ce qu’une rencontre ? Une confrontation entre deux cultures ? C’est avant tout, deux individus uniques, ayant leur propre personnalité où chacun est libre de s’adapter pour rentrer dans le monde de l’autre. Tout ceci demande un investissement personnel qui passe par le dialogue, par le fait de dépasser nos préjugés, nos représentations. La rencontre se fait en outre dans un cadre donné qui influence les rapports et les échanges. Il s’agit dans la rencontre de saisir de façon subtile tout ce qui constitue l’autre, dans sa dimension collective comme individuelle. Qu’en est-il dans le domaine du soin ? Et plus précisément, comment le concept de culture intervient-il dans la prise en charge infirmière ?
Le terme culture, qui provient du latin cultus, désigne l’action d’enrichir voire de cultiver l’esprit par des exercices intellectuels. Sa définition a évolué au fil du temps : depuis l’époque de l’Illuminisme, la culture est associée à la civilisation et au progrès. En général, la culture est un genre de tissu social comprenant plusieurs moyens et expressions d’une certaine société.
En sociologie, la culture est définie de façon plus étroite comme « ce qui est commun à un groupe d'individus » et comme « ce qui le soude », c'est-à-dire ce qui est appris, transmis, produit et créé. « Dans son sens le plus large, la culture peut aujourd’hui être considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels, matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts, les lettres et les sciences, les modes de vie, les lois, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. »[1]
En anthropologie partons d’une définition de base donnée par un des pères fondateurs de cette discipline celle d’Edward Burnett Tylor, lequel a proposé dans les années 1870 : « c’est un ensemble de patterns (de pensée, de comportements, de sentiments, de croyances, de modes de production et de reproduction, etc.) socialement appris et globalement partagés, à un moment donné, par un groupe de personnes formant un peuple ou une société. Ici il est important de retenir son caractère socialement appris et transmis, plutôt répétitif, de même que le fait qu’elle soit commune à un groupe de personnes partageant des origines et/ou un habitat. »
Claude Lévi Strauss s’essaiera lui aussi à l’exercice, ainsi on peut lire une définition de la culture dans un texte qu'il a écrit en introduction à un ouvrage de l'anthropologue Marcel Mauss : « Toute culture peut être considérée comme un ensemble de systèmes symboliques au premier rang desquels se placent le langage, les règles matrimoniales, les rapports économiques, l'art, la science, la religion. Tous ces systèmes visent à exprimer certains aspects de la réalité physique et de la réalité sociale, et plus encore, les relations que ces deux types de réalité entretiennent entre eux et que les systèmes symboliques eux-mêmes entretiennent les uns avec les autres ». C’est aussi lui qui va introduire le terme d’ethnie : « nous appelons culture tout ensemble ethnographique ». Ici le terme culture renvoi à un outil analytique. La culture ne renvoie pas à une réalité stable et définie, elle va masquer les rapports sociaux et les différentes catégories sociales.
Priscille Sauvegrain quant à elle dénoncera le terme d’ethnie. Même au contraire la culture aurait tendance à créer la ségrégation et cacher des inégalités sociales. Plutôt que de renvoyer les autres à leur culture ou à leur supposée identité, parlons plutôt de nos appartenances sélectives et nos multiples moi. [2]
Le défi est alors de résister à la tentation de classer les patients. Il faut prendre en compte les appartenances exprimées afin de réaliser des soins individuellement congruents. C’est ce qui va faire l’objet d’une seconde partie ou quand la culture rencontre le soin.
La diversité culturelle suscite des interrogations relatives à l'accompagnement dans la maladie et les soins. La formation initiale des infirmières sensibilise à la prise en charge globale du patient. Une fois professionnels, les soignants sont demandeurs de formation pour accéder à la connaissance des spécificités culturelles et religieuses des populations étrangères. Il va de soi qu’à son entrée dans un univers de soins, le patient ne se dépouille pas des repères qui participent à son identité. Bien au contraire, confronté à un monde inconnu, devant habiter de nouveaux lieux, vivre une nouvelle temporalité, exister dans de nouvelles relations, être touché et regardé par des étrangers, c’est souvent le moment propice pour se replier sur soi, afin d’éviter un dépaysement trop brutal et l’angoisse qui l’accompagne. Ainsi, se préoccuper de cette culture et en repérer les formes ne sont pas une mince affaire pour le soignant. En effet cela nécessite un déplacement dans le monde de l’autre à travers ce qu’il veut bien dire et faire comprendre. De fait une considération de la culture dans les soins requiert nécessairement des compétences, du temps et de l’intérêt.
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