ARP en EHPAD

Analyse Réflexive de Pratique

Au cours d’une toilette réalisée sur le siège de douche dans la salle de bain d’une patiente, celle-ci devient agressive sans raison apparente, elle tente de me mettre une gifle et utilise des propos insultants. J’effectue la toilette de Mme V atteinte de la maladie d’Alzheimer tout en discutant de tout et rien avec elle. Quand vient le moment de lui laver le dos, je lui pose une serviette sur les jambes ainsi qu’une seconde sur le torse pour ne pas qu’elle ait froid car je sais que cette patiente s’avère frileuse. Je me penche donc vers elle de façon à atteindre son dos et c’est à ce moment que Mme V coupe la discussion en tentant de me gifler tout en m’insultant. Je me retrouve donc dans une situation de frustration et de malaise, je me demande qu’ai-je pu faire de mal ? Qu’ai-je dis qui aurai pu l’atteindre ? Je me demande également de quelle façon je dois réagir face à ses actes inappropriés sachant la présence de sa démence. De plus, suite à cet incident, Mme V ne veut en aucun cas poursuivre sa toilette ; ce qui pose donc un second problème pour moi à gérer.

Quelques minutes après, suite à ma réflexion, je me remets à parler avec la patiente sans lui reparler de ses actes de violence physique ou verbale. Je remets juste son refus de continuer la toilette dans la discussion. Etant donné que Mme V est la patiente que je prends en charge durant ce stage, je la connais un minimum et en particulier ses habitudes. Je me mets donc à parler de ses parents comme elle le fait souvent. Je lui dis que ses parents vont venir la chercher et qu’il faut donc qu’elle soit propre et apprêtée. En effet, cette patiente atteinte d’Alzheimer est âgée de 88 ans mais en a seulement 25 ans pour elle, dans sa tête. Grâce à ces paroles, Mme V accepte que je termine sa toilette dans une ambiance bien plus sereine et même dans les rires.

Malgré l’altercation durant la toilette, la fin de celle-ci est plutôt réussie. Je quitte donc la chambre avec la patiente afin de l’emmener en salle. Cependant, je suis toujours un peu frustrée de ce qu’il s’est passé et je tente toujours autant de comprendre pourquoi Mme V a eu cette réaction près de la fin de sa toilette. Je retourne donc dans sa chambre afin de comprendre, je m’installe à la place qu’elle occupait lors de la toilette et j’essaye de comprendre. Je me rends alors compte qu’en étant assise sur la chaise de douche, la patiente pouvait voir son reflet dans le miroir de la salle de bain. C’est à ce moment que je me rappelle que Mme V est une femme de 88 ans mais de seulement 25 ans dans sa tête. Je me dis alors que son agressivité si soudaine peut probablement venir du fait d’avoir vu cette femme de 88 ans dans le miroir et non de s’être vue elle, femme de 25 ans. C’est la seule hypothèse que je pose car aucune autre ne me vient à l’idée et encore moins en prenant en compte la démence de type Alzheimer dont Mme V est atteinte.

Suite à cette situation, malgré une réflexion assez approfondie face à celle-ci, je remarque qu’un manque d’aisance est présent dans ma façon d’être. Effectivement, sur le moment, je n’ai pas su quoi faire ni quoi dire ; j’ai donc pris quelques minutes pour réfléchir à la réaction que je devais avoir. Je pense et j’espère pouvoir le faire rapidement voire même instinctivement d’ici mes 3 ans d’études.

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