Prise en soins d'une personne démente
Rapport de stage : Prise en soins d'une personne démente. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ogero • 16 Février 2021 • Rapport de stage • 1 668 Mots (7 Pages) • 1 241 Vues
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Diplôme d’État infirmier
Promotion 2020-2023
Semestre N°1
Analyse de situation
Communication avec une patiente atteinte de troubles cognitifs sévère
Introduction
Je vais ici traiter l’évolution du comportement que j’ai moi-même eu depuis le début de mon stage face à une situation à laquelle je n’avais été confronté, en expliquant ma réaction ainsi que celle de la patiente concernée, à savoir établir une communication face à une personne atteinte de troubles cognitifs. Cela sera pour une personne ayant l’habitude travailler dans le milieu médical , quelque chose de plutôt classique, mais les questions que je me suis moi-même posées durant mes contacts avec elle m’ont fait me poser de nombreuses questions. Il ne s’agira donc pas d’une situation à un moment donné mais bien d’un processus.
Contexte et situation
Depuis le 2 novembre 2020, je suis en stage à l’Hôpital de Quintin dans le service de médecine de service de soins et réadaptation. Le service accueille des patients du secteur de Quintin, suite à une hospitalisation en court séjour. Les soins qui y sont prodigués visent à la réautonomisation et à la réadaptation favorable au retour au domicile ou en lieu de vie comme les EHPAD par exemple. Le service comprend une trentaine de lits dont certains réservés aux soins palliatifs. L’équipe est composée d’un médecin, d’infirmiers, d’aides soignants, d’agents de services hospitaliers, mais également de professionnels de rééducation comme une ergothérapeute, une kinésithérapeute, mais également d’une psychologue et une assistante sociale. Les patients qui s’y trouvent sont majoritairement âgés, bien qu’il y ai aussi des patients moins âgés. Une prise en charge globale y est assurée tout au long de leurs séjours dans le centre hospitalier.
Mme T est une des patiente que je dois prendre en soins durant mon stage et avec laquelle je passe donc beaucoup de temps. Elle a 85 ans et est arrivée dans le service le 16 octobre 2020, suite à une opération per-trochantérienne droite, mais également une plaie tibiale gauche, elle résidait dans un des services d’EHPAD de la structure. Cette patiente est également atteinte de troubles cognitifs sévères, qui se traduisent par une perte de repères spatio-temporels. Elle souffre d’une extrême solitude depuis son arrivée et passe ses journées, sans la moindre occupation visible.
Dès les premiers jours, j’ai été marqué par sa méfiance envers le personnel soignant de l’hôpital qui se manifestait essentiellement par un refus de soins, notamment un refus de prise en charge médicamenteuse soit en le disant directement au moment de l’administration, soit réalisée dans le dos des soignants puisqu’il lui arrive de recracher ses médicaments que l’on retrouve dans ses draps. Elle demande constamment aux infirmières à quoi lui sert chaque médicament. Il arrive aux infirmières d’écraser les comprimés et de les mélanger à de la compote pour être sûr qu’elle les prennent bien, mais celle-ci accuse les soignants de lui cacher cette administration, comme-ci elle pensait qu’on lui veut du mal.
Ce n’est pas la seule chose qui m’a interpelé chez elle. Je dois avouer que dès mes premiers échanges avec cette dame, je me suis sentie perturbée, en effet il lui arrive régulièrement de tenir des propos incohérents sur sa vie, posant des questions sur où est-ce qu’elle est et pourquoi, quasi quotidiennement. N’ayant jamais eu affaire à ce genre de comportements, je ne savais pas au début, comment réagir. À savoir si je devais rentrer dans ces délires ou si je devais la raisonner. Je me suis ensuite rappelée, que la relation de confiance entre le patient et le soignant était essentielle à une bonne prise en charge. J’ai donc agis avec elle en me reposant sur ce que l’on m’a inculqué à l’IFSI, mais également en fonction de mon éthique et des mes valeurs pour instaurer entre nous une relation de confiance, lors des soins que je lui prodiguais.
Bien que dans les premiers jours je ne savais pas comment agir face à ses démences, j’ai décidé d’agir comme j’aurais aimé que l’on agisse avec moi, en me mettant à sa place. J’ai mis en place des gestes dont je connaissais l’importance afin de la calmer quand elle pleurait, de la rassurer lors de ses angoisses et de la remettre dans la situation dans laquelle elle se trouvait actuellement quand elle me disait être ailleurs grâce à la manière dont je pensais être la bonne.
Lors de ses passages dépressifs, remarquables à son visage fermé, j’ai tenté de communiquer avec elle, en lui posant des questions sur ce qui n’allait pas et en la laissant se livrer à moi. Je pense que différents gestes m’ont aidé à obtenir sa confiance, j’ai pris ses mains dans les miennes et je me suis accroupie pour me mettre à sa hauteur en lui
expliquant pourquoi elle était dans nos services, sans lui mentir et en lui parlant de sa vie antérieur qui semble être un bon souvenir pour elle. Je la regardais fixement, lui promettant qu’elle n’était pas seule ici, et lui souriait malgré le port de mon masque.
Cela peut paraître idiot, mais lorsque j’ai vu le visage de cette patiente se décrisper, je me suis sentie victorieuse quelques secondes. Je me suis rendue compte qu’au delà des soins, j’étais capable de soulager une personne avec de simples mots, des simples regards, une simple présence. Chose que je ne me serais pas sentie capable de faire lors des premiers jours de mon stage.
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