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L'ubérisation de la société

Dissertation : L'ubérisation de la société. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  20 Septembre 2022  •  Dissertation  •  1 613 Mots (7 Pages)  •  370 Vues

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Lien social et solidarité[pic 1]

« L’ubérisation de la société »

Introduction :

Uber. Aujourd’hui, tout le monde connait cette application. On vous la suggère dans l’App Store, on entend son nom aux informations, on y fait même référence dans certains films ou séries. En tant qu’étudiant, vous avez d’ailleurs probablement déjà utilisé l’autre application du groupe, à savoir UberEats, bien pratique lorsqu’on a un exposé de Grands Enjeux à préparer et pas le temps de cuisiner.

Depuis son apparition en 2009, la plateforme Uber n’a cessé de susciter des polémiques et des débats sur sa vraie nature économique, ou sur son impact sur la société. Le modèle économique des startups comme Uber est très différent du modèle traditionnel. Il n’est plus question de longs circuits de distributions ; ces startups mettent directement en relation producteurs, ou fournisseurs de services, et consommateurs. L’expansion de ce modèle est aujourd’hui qualifiée de phénomène d’« ubérisation » de la société. Vie Publique France définit l’ubérisation comme un processus économique qui, grâce aux nouvelles technologies numériques, contourne les secteurs classiques de l’économie en créant un nouvel intermédiaire. Cet intermédiaire, qui permet de mettre en relation directe les utilisateurs et les prestataires, se matérialise sous la forme d’une plateforme numérique.

En quelques années, ce phénomène s’est amplifié et s’étend à une multitude de secteurs : la restauration (Deliveroo), l’hôtellerie (Airbnb) ou encore la location de voiture (Drivy). Les entreprises comme Uber sont parvenues à se constituer de larges parts de marchés, mais le statut de leurs prestataires pose toutefois question.

En clair, on peut ainsi se demander :

Dans quelles mesures ce nouveau phénomène qu’est l’ubérisation remet-il en cause le modèle économique traditionnel et transforme-il la société ?

Après avoir constaté la déconstruction du modèle économique classique du fait de l’ubérisation, nous verrons que l’ubérisation est un phénomène source de polémique et de débats.

I) Une déconstruction du modèle économique classique

A- L’ubérisation, un nouveau souffle pour l’économie collaborative

        L’économie collaborative, appelée parfois abusivement « ubérisation de l’économie », regroupe des modèles économiques émergents qui mettent en œuvre des particuliers ou des professionnels indépendants, en dehors des filières classiques. Son principe de base est assez simple : il s’agit de mettre directement en relation deux particuliers sans l’intermédiaire d’une entreprise en favorisant le don ; le partage, la location, l’échange le tout par le biais de plateformes numériques. L’arrivée de cette nouvelle forme d’économie, qui s’est développée grâce aux innovations technologiques, a considérablement réduit le rôle d’un maillon de la chaine de l’économie de service.

L’arrivée de nouveaux acteurs a apporté un nouveau souffle à l’économie collaborative. En se plaçant comme pourvoyeur de service et en court-circuitant les intermédiaires de l’offre et de la demande, ils ont développé un modèle d’économie de partage. Ces nouveaux acteurs de l’économie concurrencent les acteurs traditionnels en apportant une compétitivité à tous les stades de la prestation du service. Pour les défenseurs de ce nouveau modèle, l’ubérisation a permis aux différents secteurs auxquels elle s’est attaquée de gagner en qualité de prestation et d’innovation pour améliorer les offres, ce qui est bénéfique pour le consommateur qui aura accès à des services de meilleure qualité à des prix bas.

D’aucuns clament que l’ubérisation de la société est une réponse à plusieurs attentes de cette dernière. Dans la société actuelle, les gens ne cherchent plus forcément à posséder, mais ils veulent juste pouvoir satisfaire leurs attentes dans les plus brefs délais et sans excéder la durée d’utilisation nécessaire. Avec ce nouveau modèle économique, l’impatience du consommateur est comblée.

B- Un nouveau type de travailleurs et d’emploi

Le statut de travailleur indépendant s’est très largement répandu avec l’ubérisation. Grâce à ce modèle, il est possible à tout un chacun de se lancer comme prestataire de service et de se défaire du salariat. Ce modèle peut être à la fois bien vu par les personnes cherchant des revenus complémentaires et mal vu par les salariés des entreprises traditionnelles. L’ubérisation offre une certaine flexibilité pour le travailleur. Ce dernier a la possibilité de moduler son emploi du temps et son lieu de travail. Le statut des travailleurs de ce modèle économique peut néanmoins être assez précaire. N’ayant plus les contraintes du salariat, les travailleurs affiliés au modèle Uber perdent aussi les avantages que procure le salariat.

De plus, avec l’ubérisation un nouveau profil de travailleur est né : les « slashers », c’est-à-dire des travailleurs qui n’ont pas d’employeur fixe, mais sont des contractuels avec plusieurs activités. Le risque avec ces slashers est qu’ils n’ont pas de statut reconnu et donc pas de garanties salariales ni de cotisation retraite. Autrement dit, contrairement au « travail traditionnel » qui procure un statut, une certaine garantie sociale, et une reconnaissance via le Code du travail, les prestataires des plateformes numériques ne bénéficient pas de ces avantages. Le risque est cela dit totalement porté par le travailleur.

Transition : Cependant, la concurrence déloyale par les prix de ces entreprises, ainsi que le risque élevé de précarité que comporte ce modèle économique et que nous venons d’évoquer est source de polémique.

II) L’ubérisation, un phénomène source de polémique.

A- Une concurrence déloyale par les prix

Un des reproches que font les détracteurs de ce phénomène est qu’ils considèrent l’ubérisation comme une sorte de concurrence déloyale ou faussée. N’étant pas soumis aux mêmes charges et régimes que les entreprises traditionnelles, ces nouvelles start-ups du numérique bénéfice d’une marge de manœuvre plus grande leur permettant d’afficher des prix très compétitifs. Ainsi ces derniers fustigent le manque de législation pour encadrer ce nouveau modèle économique

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