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Assistant de service social, problématique sociale

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Par   •  6 Juin 2016  •  Dissertation  •  3 685 Mots (15 Pages)  •  3 061 Vues

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        Je suis étudiante en formation d’assistant de service social, et j’ai effectué mon stage de seconde année au sein d’une association d’Aide aux Victimes dans le département des Pyrénées-Atlantiques. Il s’agit d’une association de loi 1901, habilitée par le Ministère de la Justice et qui a pour mission principale l’aide aux victimes d’infractions pénales.

L’ASS est détachée au commissariat et assure des missions de protection, prévention et d’insertion en collaboration avec les différents professionnels de l’association (directrice, juristes, psychologues, criminologue, secrétaires, bénévoles) dont la mission principale est un accompagnement global des personnes ou de leurs proches, victimes d’infraction pénale.

        J’ai décidé d’adresser un écrit, relatant mes constats issus du terrain, aux professionnels de la Police Nationale.

        Mesdames, Messieurs,

        A partir d’une démarche diagnostique, de différents entretiens, de constats et d’observations, issus de mon stage, j’ai été interpellée par des situations de violences conjugales auprès des femmes. Ce phénomène touche tout milieu social, toute catégorie socio-professionnelle,  toute nationalité … mais les conséquences, les silences, les impacts, dus à ces violences sont étrangement similaires.

        A travers ces différentes observations, j’ai pu émettre quelques observations et certaines hypothèses. Au sein de l’association pour l’aide aux victimes, en 2014, au commissariat, nous avons accompagné environ 200 femmes victimes de violences conjugales (toutes n’ont pas souhaité porter plainte). Ce chiffre n’est pas parlant car nombreuses sont celles qui ne se présentent pas à l’association après avoir porté plainte, puis celles qui portent plainte en gendarmerie (statistiques différentes des nôtres) et enfin celles qui ne parlent pas. Néanmoins, j’ai pu constater que leur état d’esprit était le même …..

        Je vous adresse un écrit, à vous, professionnels de la Direction Départementale de la Sécurité Publique, afin d’exercer, en coopération (officiers de Police et travailleurs sociaux), un « accompagnement global » pour ces femmes victimes de violences conjugales.

Je me permets de vous proposer un bref résumé élaboré à partir d’informations recueillies sur le terrain et approfondi par diverses lectures et recherches.

  1. Que sont les violences conjugales

        En France, chaque année, 216 000 femmes sont victimes de violences physiques, sexuelles et/ou psychologiques et ce phénomène est en perpétuelle augmentation. En 2012, 148 femmes sont décédées, soit 22 % des homicides et violences volontaires ayant entrainé́ la mort sans intention de la donner, constatés au plan national en 2012. Seules 16% ont porté plainte.

1.1 Définition de violences conjugales

        La Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes (1993) définit en effet la violence à l’égard des femmes comme « tous actes de violence dirigés contre le sexe féminin et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée ».

        C’est un processus évolutif au cours duquel un partenaire adopte à l’encontre de l’autre des comportements agressifs, violents et destructeurs, exerçant sur l’autre un rapport de domination. Elles peuvent se produire durant la relation mais également après s’il y a rupture.

On dénombre plusieurs types de violences :

  • physiques : coups, mutilations, tortures, homicide, meurtre (etc)
  • sexuelles : viols, agressions sexuelles, proxénétisme (etc)
  • verbales : intimidation, injures, menaces, sarcasmes, chantages (etc)
  • psychologiques : humiliations, dévalorisations, pressions, jalousie excessive, séquestration, (etc)
  • économiques : vol, privation d’autonomie (confiscation de revenus, de véhicules), contrôle des dépenses (etc)

        1.2 Le processus de violence

Plus exactement, il s’agit d’un cycle qui s’inscrit dans une spirale.

  • L’escalade de la violence : au début tout va bien, mais au fur et à mesure s’installe des tensions dans la relation. Même l’infime prétexte peut déclencher de la violence de la part du conjoint. Afin d’éviter cela, la victime tente par tous les moyens d’abaisser cette tension. Elle se plie donc aux exigences de l’auteur car elle a peur de lui et de ce qui pourrait lui arriver.
  • L’explosion de la violence : quelle que soit la forme de violence utilisée, l’auteur donne l’impression de perdre le contrôle de lui-même. Il affirme ne pouvoir agir autrement, que c’est plus fort que lui. La victime se sent alors démunie, psychologiquement détruite, dépourvue de tout agissement.
  • Le transfert : après que la crise de violence a eu lieu, l’auteur tente de minimiser les faits, se trouve des raisons, et surtout responsabilise la victime. Il souhaite la persuader que tout est de sa faute, et la victime pense alors que c’est à elle de changer de comportement. Elle endosse alors toute la responsabilité de ces violences, néanmoins, l’auteur, lui, reprend une vie normale.
  • Les excuses : après la crise, l’auteur peut craindre une séparation, il s’excuse, minimise les faits, justifie son comportement et promet de ne pas recommencer.
  • La lune de miel : l’auteur est amoureux comme au premier jour, offre des présents, propose des sorties, s’occupe de la maison et des enfants, est prévoyant (etc). La victime elle, pardonne, espère qu’il ne recommencera pas, et redécouvre la personne dont elle est tombée amoureuse avant les violences. Elle veut y croire !

        Puis ce cycle recommence, avec plus d’intensité et de plus en plus fréquemment. L’emprise que l’auteur a sur sa victime, augmente. Elle pense être la responsable des actes commis sur elle par son conjoint. Elle le défend, et justifie ces violences.

        1.3 Que dit la loi ?

        Les violences conjugales ont longtemps été un phénomène tabou, relevant du domaine privé. Il faudra attendre les années 90 pour voir émerger au niveau législatif la prise en compte des violences conjugales. Je n’énumérerai ici que les lois de 2006 et de 2010 qui me semblent les plus importantes.

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