Accompagnement de la personne sur un temps clé
Étude de cas : Accompagnement de la personne sur un temps clé. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar frane8446 • 11 Janvier 2017 • Étude de cas • 3 759 Mots (16 Pages) • 5 800 Vues
BARACHANT Anne-Françoise
DEAES 2016 / 2017
DC2 Accompagner la personne au quotidien Et dans la proximité |
I / Présentation de la structure :
Je travaille dans un collège d’enseignement général créé en 1987, plus particulièrement au sein d’une Unité Localisée pour l’Inclusion Scolaire (ULIS) créée en 2011. Il s’agit d’une ULIS TFC c'est-à-dire : trouble des fonctions cognitives.
Il est le seul collège sur les deux de la ville à proposer une classe d’accessibilité pédagogique pour les élèves en situation de handicap. L’ULIS accueille en petits effectifs des adolescents entre 11 et 16 ans.
- Financement de l’établissement :
Les collèges sont financièrement autonomes.
Le département a la charge de la rémunération des personnels techniciens, ouvriers et de service et verse une subvention de fonctionnement pour les collèges.
L'état assure la rémunération du personnel autre que technicien, ouvrier et de service et de certaines dépenses pédagogiques.
Les collèges ont leur propre budget et sont contrôlé par le département, l'académie et le préfet. L'agent comptable et le chef d'établissement sont responsables de la répartition du budget.
Pour L’ULIS, dans le cadre de son projet culturel, elle bénéficie en plus d’un financement d’une fondation.
- Le projet d’établissement :
Axe 1 / Bien vivre ensemble au collège
- Faire du collège un lieu de vie et lui donner une identité
- Favoriser l’acquisition et la compréhension des règles de vie commune
- Rendre les élèves plus autonomes et plus responsables
Axe 2 / Une réussite rendue possible pour tous
- développer les actions favorisant la réussite de l’élève
- Apporter des réponses adaptées au constat d’hétérogénéité
Axe 3 / Une ouverture culturelle, linguistique, artistique et sportive
- Favoriser l’accès à la culture pour tous
- Permettre aux élèves de s’approprier des pratiques culturelles, artistiques, linguistiques
3. Fonctionnement de l’ULIS :
Chaque enfant inscrit en ULIS bénéficie d’une notification accordée par la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapés (CDAPH). Ces adolescents sont souvent suivis par le Service d’Education Spéciale et de Soin à Domicile (SESSAD) qui aide à l’intégration scolaire, à l’approche et au montage des projets de professionnalisation et aux soins à domicile.
Une fois entré dans le dispositif les élèves sont inscrits en classe ordinaire et participent à quelques cours correspondant au niveau de scolarité mentionné dans leur projet personnalisé de scolarisation, (PPS) lorsque l’enseignant coordonnateur du projet juge qu’ils pourront tirer profit de ces enseignements.
Les compétences attendues en tronc commun avec leur classe ordinaire sont :
- Maîtrise de la langue Française
- Pratique d’une langue étrangère
- Mathématique, science et technologie
- Histoire-géographie
- Techniques informatiques
- Autonomie et initiative
Lorsqu’ils ne peuvent pas suivre les cours de leur classe dite ordinaire, ils rejoignent le dispositif ULIS où ils vont travailler de manière individuelle, en groupe de besoin, en binôme afin d’atteindre les objectifs listés dans leur projet personnalisé de scolarisation à l’issue des évaluations de rentrée (évaluation nationale CE1 et évaluation personnelle) faites par le professeur.
Il existe, dans ce collège un système mis en place par la coordonnatrice ULIS qui se nomme Ensemble Vivre et Apprendre (EVA), qui consiste à ce que chaque élève de classe ordinaire puisse venir, de façon volontaire, aider leurs camarades à travailler. Ce programme fonctionne très bien puisqu’il n’y a quasiment pas un jour sans une aide.
II / Présentation du groupe et de Pablo
Je travaille en coopération avec la coordonnatrice du dispositif ULIS et l’auxiliaire de vie scolaire collectif (AVS co). Je suis arrivée en tout début d’année, la coordonnatrice m’a présenté les 15 élèves de la classe en expliquant que je serais présente toute l’année, que je préparais un diplôme qui me permettra de travailler avec des enfants en situation de handicap dans les écoles ou en instituts spécialisés. Nous avons expliqué comment j’interviendrai dans la classe de la même façon que l’AVSco qu’ils connaissent mais aussi sur des activités que je mettrai en place avec l’accord de la coordonnatrice.
Après une phase nécessaire d’observation de deux semaines j’ai commencé à m’intégrer dans la classe en tant qu’Accompagnante Educative et Sociale (AES), et ce pour différentes activités : accompagnement de groupes au centre de documentation et d’information (CDI), aides ponctuelles lors des exercices et leçons donnés en classe, accompagnement des élèves aux activités extérieures à la classe, accompagnement lors des heures d’inclusions etc…
Une fois mes marques prises la coordonnatrice m’a demandé de m’occuper particulièrement d’un élève en grande difficulté pour la lecture, l’écriture et la numération, cet élève que je nommerais Pablo pour des raisons de confidentialité.
Pablo m’a été présenté lors d’une récréation, la coordonnatrice lui a demandé si cela ne le dérangeait pas que je l’aide pour l’apprentissage de la lecture. Il a accueilli cette idée avec enthousiasme, Pablo adorant travailler en dualité avec un adulte.
Pablo a quatorze ans, il est fils unique, il souffre d’épilepsie généralisée cryptogénétique (du mot grec « kryptos » qui signifie « caché » qui est l’épilepsie qui ne comporte aucune cause évidente. Il n’y a aucun problème métabolique, aucune blessure claire et aucun problème de structure lié au cerveau, habituellement l’enfant a un retard de développement, ou son examen neurologique comporte des résultats anormaux, en l’occurrence pour Pablo il s’agit de problèmes de concentration, problèmes de mémorisation et de fatigabilité. Diagnostiqué très tôt, ses parents ont obtenus une reconnaissance de la Maison Départementale pour les Personnes Handicapés (MDPH) dès son entrée en Classe Préparatoire (CP) puisque les troubles cognitifs, se sont déclarés à ce moment-là. Il est entré en CLasse d’Intégration Scolaire (CLIS) dès son entrée en CP ; des classes au nombre d’élèves limités et une pédagogie d’apprentissage adaptée aux enfants en situation de handicap. Aujourd’hui cela ne s’est guère amélioré, il souffre toujours d’un retard considérable dans les apprentissages de base. Il est évident qu’il manque de confiance en lui, et qu’il n’est pas autonome. En effet il monopolise l’adulte pour tout, il est influençable, instable, anxieux, une maturité en construction, il a peur de l’échec. Malgré son envie de bien faire, ses connaissances restent instables.
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