Selon vous, la fin’amor propose-t-elle une vision positive de la femme ?

Selon vous, la fin’amor propose-t-elle une vision positive de la femme ?

I – Une vision positive de la femme à travers la fin’amor

La fin’amor tend à donner une place d’honneur à la femme.

La fin ‘Amor propose une vision positive de la dame mais ce n’est pas n’importe quel dame c’est celle qui aime et qui chérit, celle qui remplit les pensées de l’amoureux, celle qui illumine ses journées mais si cette dame n’est pas facile à conquérir ; il lui faut quelqu’un de courageux, brave, vaillant, beau, attentionné …

La dame aimée n’est pas n‘importe laquelle : elle est toujours  issue de la catégorie sociale la plus élevée.

On voit donc que la fin’amor, né d'un mouvement littéraire qui caractérise l’amour courtois, définit un code de comportement très précis à destination uniquement de la noblesse.

Ainsi, il est développé le thème d'un amour à la fois sensuel et spirituel. Il est procédé à la sublimation d'une figure féminine idéale.

II – Une vision positive qui n’est toutefois qu’illusoire

La Dame est certes sublimée mais l’aspect charnel l’emporterait sur la part spirituelle de l’amour.

La fin’amor apparaît comme un jeu de séduction dont la Dame abuserait, ne faisant que jouer de ce que la nature lui a donné, et faisant preuve d’insensibilité face à son prétendant qui exprime ses sentiments.

Autre fait notable, dans la fin’amor, la femme courtisée est toujours socialement supérieure à l’homme qui en est amoureux. Elle est noble s’il est roturier, elle est duchesse s’il est comte, elle est reine s’il est chevalier… Par exemple, dans l’histoire célèbre de Lancelot et de Guenièvre (roman de Chrétien de Troyes), Guenièvre est l’épouse du roi Arthur alors que Lancelot du Lac n’est que chevalier à la cour dudit roi.

Elle est toute puissante, maîtresse des décisions dans les relations.

La dame est suzeraine, le chevalier est son vassal.

La dame est hautaine, méprisante et semble inaccessible. Le chevalier se doit de la vénérer, de s'humilier pour elle (tel Lancelot du Lac, qui, pour délivrer Guenièvre, doit monter sur l'infamante charrette des condamnés) ; il doit tout accepter, même le déshonneur, dans une discrétion totale, pour que la Dame lui loue « peut-être » sa considération.

Cette conception de l'amour « courtois »  à travers la fin’amor laisse percevoir une idée de soumission  dans les rapports d'homme à femme, ce qui ne donne pas particulièrement une vision positive de la Dame, celle-ci « abusant » de sa position de supériorité.

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