Quelles sont les originalités des Bacchantes ?

Quelles sont les originalités des Bacchantes ?

Penthée accepte de tenir le thyrse dans sa main. Alors qu’il sait que cet instrument orgiaque et magique peut lui attirer des ennuis et l’envoûter. Il se rend compte trop tard de son erreur et essaye de jeter l’objet au loin, pour qu’Agavé, envoûtée elle aussi, le reconnaisse comme son fils et ne le tue point.

Penthée décide de faire la guerre aux Bacchantes. Malheureusement pour lui, et alors qu’il n’avait initialement pas confiance en Dionysos, il le laisse le guider jusqu’aux Ménades, ce qui prouve que le dieu peut lui faire accomplir n’importe quoi, malgré la méfiance de Penthée.

Dionysos lui fera alors porter un vêtement en lin, qui le fera passer pour une Ménade et un individu du sexe opposé, ainsi qu’une mitre et une nébride. Grossière erreur ! Car il se fond désormais dans la masse des Bacchantes et ne peut plus se défaire de l’attrait dangereux des ménades.

Il laisse Dionysos lui remettre ses vêtements en place par la phrase « Voici, arrange-moi, c’est à toi que je m’offre ». il change là totalement d’attitude et se soumet directement à la bonne volonté de Dionysos, alors qu’il s’était auto-persuadé de ne pas succomber au rite dionysiaque.

Dionysos est fier de lui car après avoir affublé Penthée de son déguisement mortifère, il déclare aux Ménades « Femmes, cet homme est pris dans un coup de filet ». La tenue de lin blanc dont il a revêtu Penthée, le mènera selon lui, jusqu’à Hadès et donc jusqu’à sa propre mort.

Tirésias avait quant à lui essayé de prévenir Penthée en ces termes, sur la folie qui allait le contaminer aussi :  « Aucun charme ne pourrait te guérir, car c’est d’un charme que proviennent tes maux », ce qui signifie que Penthée pourrait bien se débattre comme il veut, il ne pourrait se soustraire aux charme délictueux du Dieu Dionysos.

La religion dionysiaque est présentée dès le début comme une religion étrangère, de Lydie. C’est par l’entremise des Bacchantes qu’elle entre dans la cité de Thèbes. Elle cesse d’être magique et folle jusqu’à ce qu’elle reçoive le droit de cité

Au moment où Penthée est reconnu par les Ménades, Dionysos laisse le soin à un autre être de se faire passer pour lui, ce qui signifie qu’il tire profit de la personnification d’un autre pour jeter sa malédiction, histoire de se déresponsabiliser au possible de ses actes.

Les Ménades ne peuvent être que des femmes en âge d’être envoutées, ce qui exclut d’office les femmes plus âgées et responsables.

Dionysos n’est qu’un demi-dieu, dans son propre esprit, jusqu’à ce qu’il venge la mort de sa mère Sémélé. C’est sans doute pourquoi il se travestit en tant qu’être humain au début de la pièce.

Le fait d’être peint comme un étranger au début de la pièce, permet de dissimuler aux Bacchantes que c’est bien lui, et ainsi de leur faire mieux accepter de partir avec lui, car il est bien connu que les citoyennes grecques se méfient toujours un peu des dieux qu’elles rencontrent, même s’il leur est essentiel de rester conscientes du fait que les dieux leur sont toujours  supérieurs.

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