Préface de Bérénice
Fiche : Préface de Bérénice. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Marina Delage • 25 Avril 2018 • Fiche • 896 Mots (4 Pages) • 2 217 Vues
Préface de Bérénice, Racine
Bérénice est-elle une tragédie ?
- Contexte :
- 1670, 1ère de Bérénice par les comédiens de Bourgogne (pas par Molière)
- Rivalité avec Corneille qui fait jouer Tite et Bérénice la veille > concurrence
- Querelle de l’époque
- Abbé de Villars, lettre contre Racine
- Partisan des salons (Les Précieuses, épuration de la langue, et de Corneille)
- Réponse sèche de Racine dans la préface.
- Posture de Villars
L’action est trop limitée pour en faire 5 actes (3 heure de représentation) « toute cette pièce si l’on y prend garde n’est que la matière d’une scène […] Palestine. » Cette pièce manque de péripéties, d’incidents de parcours qui devraient s’enchainer logiquement jusqu’au dénouement > les rares pics de suspense ne conduisent pas au dénouement. L’acte I est inutile.
Cf. tableau des présences :
- Qui ne parle pas à qui
- Dans l’acte I : Antiochus partout alors que c’est un personnage secondaire et l’intrigue ne sert à rien à l’intrigue principale.
Les personnages sont assez faibles (alors que dans une tragédie, il y a des passions)
Titus doit avoir un rôle politique or dans la pièce ses peines de cœur sont mises en avant > l’amour domine la pièce héroïque qu’est la tragédie, c’est plutôt de la pastorale. (Racine prend le gout de l’époque pour plaire)
- Pièce galante (berger qui se comporte fidèle) voire élégie (petits poèmes poétiques d’amour et triste) ou comédie.
Partie I (1er paragraphe): plaide la tragédie
- Admet que l’intrigue est très minime
- Imitatio antiquorum : sujet d’un historien antique > sujet digne (reprise de la formule de Suétone)
- « la violence des passions qu’elles pouvaient exciter » > met en avant les sentiments
- 1ère définition de la tragédie pour Racine « Ce n’est point nécessité qu’il y ait du sang et des morts dans une tragédie ; il suffit que l’action en soit grande que les acteurs en soient héroïques, que les passions y soient excitées, et que tout s’y ressente de cette tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie. »
Pas d’évocation de spectacle horrible (cf. Œdipe Roi)
Renversement : roue de la Fortune (Malheur / bonheur) mais Bonheur au Malheur à privilégier. > Bérénice Acte I dans un délire de Bonheur > Acte V, les amoureux ne se reverront jamais.
Passion → pas de mélange obligatoire crainte/pitié mais Racine parle de tristesse > coup de force
Paradoxe : tirer du plaisir d’avoir éprouver un sentiment déchirant
Questions des règles classiques :
- Aspects conformes à Aristote : conforme, et les différences sont assumées.
- expérience des limites de la tragédie > pousser les limites pour voir quand ce n’est plus de ce genre.
Partie II : accusation d’avoir fait une pièce trop simple
- Soutien un paradoxe : dans les pièces anciennes, recommandation de l’action simple (≠Aristote)
- Avant, Racine respectait plus les règles, mais au sommet de sa popularité, il prend plus de liberté.
- 2ème paragraphe : Il déroule son argumentation sur les preuves de l’Imitatio Antiquorum : Horace (cf. Manon Lescaut), Sophocle, comédie (Plaute, Térence)
- 3ème paragraphe : retour sur la théorie
- Il rapproche l’épopée et le théâtre (question de la mimésis)
- Cœur = vraisemblance, alors que la multiplication les péripéties ne sont pas réelles
- Définition de la pièce de Bérénice « l’invention consiste à faire quelque chose de rien. »
Racine est l’un ses seul qui sait de quoi il parle > il a été éduqué à l’école de Port Royal, grec et latin de façon instensives car c’était une école janséniste : il est l’un des seuls à avoir lu Aristote dans la langue d’origine
Partie III : Indépendance et personnalité de Racine – Paragraphe 4
- Scène semblable à Socrate
- « La principale règle est de plaire et de toucher. Toutes les autres ne sont faites que pour parvenir à cette première » > même doctrine qu’Aristote.
- L’important est l’effet > la façon d’y parvenir dépend du dramaturge. (et pas par des règles classiques)
- Les règles sont mortifères.
Bilan de la réponse :
- Appuie sur les antiques quand a l’arrange
- Réponse aux petits esprits : il sait ce qu’il fait, ce qui n’écrivent pas de tragédie ne savent pas comment on suscite les sentiments du lecteur alors que c’est l’élément principal.
Compléments :
- Passion ⬄ sentiment
- Dans la tragédie classique, l’intrigue secondaire doit être utile : elle doit avoir une position par rapport à la première.
- Suétone (Un des deux premiers historiens avec Tacite) : recueil des potins des personnes importantes de l’époque.
- Wajdi Mouawad Incendies > critères de la tragédie, comment rendre l’histoire d’Œdipe vraisemblable à notre époque
- Douglas SICK, Mélodrame par excellence : Le Miracle de la Vie : les personnages suscitent la pitié (situation) et la crainte (ils ressemblent à ce que l’on peut être), réglage des péripéties qui détermine la tragédie ou non.
Passions > le spectateur doit ressentir de la crainte (pour lui-même) et de la pitié (pour le personnage)
Décalage avec la théorie aristotélicienne :
Corneille :
- Invente une passion qui n’existe pas chez Aristote (Le Cid, Cinna) > il veut susciter l’admiration, supassent continuelle des personnages
- Œdipe Roi de Sophole: Ironie tragique : Dans l’histoire, Œdipe poursuit l’enquête, il est punit pour avoir été un bon roi > Il n’est pas un personnage admirable
Avec les règles : on perd le frisson de la tragédie jusqu’au XXème siècle (cf. Tragédie de Voltaire au 18ème)
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