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Littérature du terroir

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Par   •  30 Octobre 2022  •  Dissertation  •  1 565 Mots (7 Pages)  •  424 Vues

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Dissertation critique — Lisette Montesinos Ochoa

Le courant littéraire du terroir, qui a couvert la période de 1846 jusqu’à 1945, visait à protéger et à promouvoir la vie rurale, basée sur l’agriculture, en réponse à l’industrialisation qui avançait rapidement pendant cette période. Les valeurs les plus importantes présentes dans les ouvres littéraires de ce courant ce sont la terre, la famille, la langue et la religion. De prime borde, l’écrivant Français Louis Hémon, établi en Canada en 1911, est l’auteur du roman Maria Chapdelaine, une des œuvres les plus populaires parmi les Français canadiens à cause de son excellente représentation de la vie agricole. D’autre part, Germaine Guèvremont, romancière québécoise, est l’écrivant du roman Le Survenant, qui est considéré comme un écrit de transition puisqu’il aborde la vie terrienne, mais sans l’idéaliser, contrairement aux autres écrits du courant. Ces deux ouvrages abordent la thématique de la valorisation de l’attachement de la terre avec des perspectives nuancées qui interposent le mode de vie sédentaire et le mode de vie nomade. En premier lieu, du côté de la valorisation de cet attachement, on peut remarquer que les deux auteurs s’adressent à la terre comme le seul espace où on peut vivre. Toutefois, en second lieu, la terre est introduite comme source d’une limitation qui ne permet pas l’évolution pour illustrer la côte de la dévalorisation.

D’abord, il ne fait pas doute qu’il y a une valorisation de l’attachement à la terre, car les deux écrivains présentent la terre comme l’unique espace vital. En premier lieu, dans l’extrait de Maria Chapdelaine, cette valorisation est mise en place par la mère Chapdelaine, qui décrit la vie dans la campagne comme un idéal. En effet, la porte-parole de la vie sédentaire n’hésite pas à défendre son mode de vie, en énumérant les avantages qui l’accompagnent, auprès des critiques de François Paradis : « […] faire votre règne tranquillement sur une belle terre, où il y a des magasins et des maisons. […] Un beau morceau de terrain planche, dans une vieille paroisse, du terrain sans une souche ni un creux, une bonne maison chaude toute tapissée en dedans, des animaux gras dans le clos ou à l’étable […] » (l. 14-16.) Ces descriptions mélioratives illustrent la prospérité de la vie à la campagne, où on ne peut retrouver que du confort, de la sécurité et des richesses. L’insistance sur la vie en communauté exploite l’importance du sentiment d’appartenance et de proximité très présent à l’époque. Également, le soulignage de la fertilité de la terre et des abondances qu’on y retrouve font remarquer la facilité du travail qui génère d’immenses récompenses qui amènent à une vie enviable. Par ailleurs, dans l’extrait du Survenant, ce sont les paysans qui défendent cet attachement en exprimant que dans la vie hors terre il n’y a pas de salut. À travers du narrateur omniscient, on est au courant des pensées des paysans par rapport aux jugements du Survenant de leur façon de vivre, tout de suite ils deviennent défensifs et ils expriment que la mort du Survenant sera indigne et pitoyable : « Tu seras content […] quand ils te ramasseront dans le fosset. » (l.48, 49.) Puisqu’il habite hors de la terre, où il n’y a que de dangers, ils affirment qu’il aura une mort sale, méprisable, dans la solitude et « sans avoir le prêtre, sans un bout de prière… » (l. 53), qui signifie qu’il sera privé de toute grâce divine. Puisqu’à cette époque-ci la religion avait une place très importante dans la vie des personnes, il était très important de vivre et de mourir à la grâce de Dieu, alors le fait de refuser le mode de vie terrien était considéré comme la perdition. En somme, on retrouve la valorisation de l’attachement de la terre à partir de l’idéalisation de ce style de vie dans le premier extrait tandis que dans le deuxième extrait cela est représenté comme le manque de dignité dans la vie ailleurs pour qualifier la terre comme le seul espace vital.

Néanmoins, les auteurs laissent place pour une dévalorisation de la terre, car cette dernière est exposée comme source de toute limitation. D’abord, dans l’extrait provenant de Maria Chapdelaine, le personnage représentant la vie nomade, François Paradis, affirme que la vie terrienne ne garantit pas le bonheur. Ce personnage ne démontre aucun attachement à la terre puisqu’il n’aime pas l’agriculture comme mode vie, il expose cette insensibilité en révélant qu’il a « tout vendu » (l.3) après la mort de son père, en faisant référence à la terre qu’on lui a héritée. Durant la période dans laquelle ce roman a été publié, cette action ne représente pas que le rejet de cette mode de vie, mais un rejet envers l’héritage familial et patriotique, qui défère avec deux des valeurs les plus importantes à l’époque : la famille et la terre. En supplément, il procède à développer les raisons par lesquelles il a cette façon de penser : « […] gratter toujours le même morceau de terre, d’année en année, et rester là, je n’aurais jamais pu faire ça tout mon règne : il m’aurait semblé d’être attaché comme un animal à un pieu. » (l. 5-7.) On retrouve d’abord une répétition des indicateurs du temps qui insistent sur la présence d’une routine qui fait partie de la vie des paysans et que ce personnage considère comme ennuyante. La comparaison à « un animal à un pieu » (l.7) reflète le sentiment d’emprisonnement et de servitude que François accorde au travail de la terre. L’utilisation du verbe « gratter » (l.5) souligne davantage l’association au comportement animal qui lui amène à penser que le travail de la terre est un travail indigne, en plus d’indiquer la dureté du travail qui reste superficiel et inefficace. D’autre part, le protagoniste de l’extrait du Survenant juge la vie dans la terre comme aliénante. Le survenant, en se dirigeant aux paysans, expose ses pensées par rapport à la façon dont ils vivent : « [..] Vous savez pas ce que c’est d’aimer à voir du pays, de se lever avec le jour, un beau matin, pour filer fin seul, le pas léger, le cœur allège, tout son avoir sur le dos. […] Vous aurez donc jamais rien vu, de votre vivant ! » (l. 10, 11, 12, 14.) Il qualifie les terriens des ignorants parce qu’ils mènent une vie d’emprisonnement dans leur terre qui les amène à un état de stagnation. Ces notions sont bien contraires au mode de vie du personnage qui est décrit par un champ lexical de liberté : « filer fin seul, le pas léger, le cœur allège, tout son avoir sur le dos » (l.11, 12.) On constate ainsi un sentiment de détachement qui permet une libération, qui à la fois stimule l’évolution par la découverte du monde. Par la suite, la dureté du travail est encore reprise pour attester la notion de servitude qui ne donne pas de prospérité en retour : « Vous aimez mieux piétonner toujours à la même place, pliés en deux sur vos terres de petite grandeur, plates et cordées comme de mouchoirs de poche. » (l. 12-14.) Justement, les adjectifs péjoratifs utilisés pour décrire la terre des paysans construisent un champ lexical de limitation qui prouve l’état de misère et pauvreté qu’amène la vie de campagne. La dévalorisation de la terre manifestée dans les deux extraits est bien représentative de l’idéologie appartenant au courant antiterroriste puisqu’il s’agit de critiquer la vie terrienne pour mettre en valeur l’industrialisation. Bref, on conçoit que les auteurs de Maria Chapdelaine et du Survenant critiquent l’attachement de la terre puisqu’ils conviennent que ce dernier peut être fortement limitant.

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