L’Homme est-il un être libre capable de faire des choix rationnels ou s’il est esclave de lui-même et de ses désirs ?
Thèse : L’Homme est-il un être libre capable de faire des choix rationnels ou s’il est esclave de lui-même et de ses désirs ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar duan • 25 Septembre 2021 • Thèse • 3 335 Mots (14 Pages) • 766 Vues
« Tous les Hommes naissent et demeurent libres et égaux », voici ce que promet la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen française établie en 1789, ainsi que la Constitution française de la Vème République de 1958. Ainsi, la « liberté » semble être une vertu naturelle et innée que l’être humain est en droit de posséder dès sa naissance. Toutefois, comme dans tout texte juridique, ce droit accordé à l’Homme n’est valable que si certains devoirs imposés sont respectés. La « liberté » est donc entourée de normes et de lois qui la définissent au sein d’une société démocratique. Néanmoins, on définit communément un être « libre » comme ayant le pouvoir de faire ce qu’il veut, d’agir ou non, et de n’être captif d’aucun devoir moral ou juridique. On peut donc lier la « liberté » à la seule « volonté » du sujet. Cette « volonté » pouvant être décrite comme le fait de « désirer » ou celui de « décider rationnellement » une chose. Toutefois, le « désir » peut sembler posséder un caractère coercitif qui rendrait toute liberté humaine impossible à atteindre. Il est donc nécessaire de se demander si l’Homme est un être libre capable de faire des choix rationnels ou s’il est esclave de lui-même et de ses désirs ?
Pour répondre à cette question, il est tout d’abord nécessaire de s’interroger sur l’Homme en tant qu’individu considéré comme libre et doté de raison. Puis, il convient d’étudier l’Homme comme un être prisonnier qui subit la contrainte et l’obligation que lui impose sa personne ainsi que l’environnement qui l’entoure.
D’une part, l’Homme est un être vivant doté de raison, ce qui semble lui conférer un état de liberté intellectuelle et pratique qui lui est propre. Ainsi, l’adjectif « libre » pourrait être utilisé pour qualifier l’être humain et ses actions effectuées rationnellement et consciemment, ce qui souligne le fait que la « liberté » serait synonyme de « raison » chez l’Homme.
Tout d’abord, l’Homme est souvent définit comme une personne « libre » et responsable de ses actes effectués librement. En effet, d’après le philosophe Jean-Paul Sartre dans L’existentialisme est un humanisme, l’Homme, contrairement aux objets, est un être indéterminé. D’après cet auteur, la particularité de l’être humain serait que son « existence précède [son] essence », c’est-à-dire que l’Homme serait un être libre de devenir ce qu’il veut et qu’il déciderait, par des actes effectués librement et en présence de conscience, vers quelle voie il voudrait se diriger sans que quelque autre élément n’entrave sa liberté personnelle. Ainsi, d’après Sartre « l’Homme n’est que ce qu’il se fait », en d’autres mots l’Homme est maître de son destin et le contrôle de manière libre, ce qui lui permet de devenir ce qu’il veut et de se définir d’après des actes réalisés librement et consciemment. Par conséquent, d’après Jean-Paul Sartre l’Homme serait un être libre, ce qui lui confère une certaine responsabilité puisqu’il est entièrement coupable de ce qu’il est et de ce qu’il fait. Ainsi, la liberté que possède l’Homme dans le choix de son avenir pourrait le conduire parfois vers une situation assez paradoxale. En effet, prenons comme exemple un enfant qui nait indéterminé et libre de faire des choix qui le mèneront à sa fonction déterminée choisie librement. Cet enfant va par exemple, au cours de son éducation, choisir librement et consciemment de ne pas continuer sa scolarité et de travailler au sein d’un trafic de stupéfiants. Par conséquent, sa liberté d’être humain lui a permis de choisir librement et consciemment cette voie, aussi néfaste soit elle. Au cours de sa vie, cet enfant devenu homme va enfreindre les normes sociales librement et en connaissance de cause, pour finalement être arrêté et se retrouver en prison, lieu où la liberté individuelle est niée. Ainsi, il se retrouve dans une situation assez paradoxale puisque la liberté innée qu’il possédait l’a conduit à faire des choix libres qui l’ont mené dans l’enceinte d’un lieu où la liberté n’existe plus. Dans ce cas, on pourrait se demander si l’Homme reste libre lorsqu’il accepte la responsabilité des actes qu’il a commis, au risque de devenir prisonnier de cette « liberté » ? L’Homme serait donc libre dès lors qu’il accepte d’être responsable et coupable de ses actes rationnellement, même si les conséquences peuvent le mener à une perte de liberté personnelle. La véritable liberté de l’Homme serait donc la capacité de décider rationnellement d’être responsable de ce qu’il est et de ce
qu’il fait, sans faire appel à une déresponsabilisation qui prendrait la forme de la mauvaise foi. Prendre conscience du caractère néfaste d’un acte commis librement et accepter la punition qui en découle rationnellement seraient donc une forme de liberté innée chez l’être humain « libre ». Dans ce sens « vouloir » être responsable rationnellement peut constituer une forme de liberté chez l’être humain.
Puis, la liberté tant recherchée par l’être humain semble être une vertu pouvant s’acquérir de manière culturelle par la raison. Ainsi, la liberté serait le fruit de la sagesse et de la pensée rationnelle qui évolue à l’intérieur du sujet. En effet, d’après le philosophe Emmanuel Kant la liberté est un bien qui s’obtiendrait grâce à un effort de raison et d’habileté à décider face à des choix cornéliens qui opposent raison et désir. Pour ce philosophe, être « libre » signifie « mettre la raison au fondement de ses actions ». Ainsi, la liberté serait intimement liée à la notion de « raison » et donc de capacité à choisir et décider ce qui est le mieux pour nous-mêmes (dans le sens raisonnable). Par exemple, lorsqu’un être humain désir vivre de paresse et ne veut (dans le sens désirer) pas sortir du confort qu’il possède au sein de son logis, la raison lui dicte de se lever et de sortir pour, d’une part faire de l’exercice, ce qui lui évitera bien des maux dans le futur, et d’autre part pour se sociabiliser et développer sa capacité à dialoguer avec ses voisins. Par conséquent, la véritable liberté serait de ne pas être esclave de la nature qui est en nous et qui s’exprime sous la forme de nos instincts ou de nos désirs, et donc d’écouter notre raison pour notre plus grand bien. Cette capacité à placer la raison au fondement de tous les actes de la vie quotidienne pour enfin devenir « libre » n’est toutefois guère chose aisée et innée chez l’Homme qui peut parfois s’avérer être prisonnier de la nature qui est en lui. Par conséquent, le travail, l’éducation et toutes
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