Analyse, Ronsard, « Comme on voit sur la branche », Amours de Marie, 1560
Commentaire de texte : Analyse, Ronsard, « Comme on voit sur la branche », Amours de Marie, 1560. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar gnd Emma • 25 Octobre 2018 • Commentaire de texte • 1 763 Mots (8 Pages) • 8 230 Vues
Ronsard, « Comme on voit sur la branche », Amours de Marie, 1560
« Comme on voit sur la branche » est un poème de Pierre de Ronsard extrait du recueil Amours de Marie. Le poème est écrit à la demande d’Henry III car le roi venait de perdre sa maîtresse, Marie de Clèves. Mais le poète fait également un parallèle avec sa vie, il a été épris d’une jeune femme nommée Marie Dupin. Ce texte est un sonnet en alexandrins (aux rimes embrassées dans les deux quatrains, puis plates et embrassées dans les deux tercets) qui exprime la fragilité de la vie en comparant une rose avec une jeune femme qui représente Marie. Comment le Carpe diem est-il traité par le poète ? Tout d’abord nous étudierons la jeunesse et la beauté de la rose puis nous définirons le Carpe diem.
La jeunesse et la beauté de la rose sont le thème principal de ce poème. La jeunesse est représentée par Marie. Elle exprime le début de la vie dès le premier vers « au mois de mai », le mois de mai est le mois du printemps, symbole de l’éclosion de la vie, il annonce le début de la vie. On retrouve l’utilisation de champ lexical de la jeunesse dans le vers 2 « belle jeunesse », « en sa première fleur », vers 4 « l’Aube » et vers 9 « jeune ». Le poète utilise trois vers (vers 9 à 11) pour parler de la vie de la jeune femme mais huit vers (vers 1 à 8) pour exprimer la vie de la rose, il souligne ainsi que la vie n’est pas éternelle. La jeunesse est une partie de la vie qu’il faut savourer car elle n’est pas éternelle.
La rose est considérée comme l’une des plus belles fleurs. Dans le poème, la rose est principalement mise en valeur dans les vers 1 à 8 allant de son éclosion à sa mort. On voit l’utilisation du champ lexical de la nature, dès le premiers vers « branche », « la rose », dans le vers 2 « fleur », vers 3 « ciel », vers 5 « feuille », vers 6 « les jardins et les arbres », vers 7 « pluie » et vers 10 « la terre et le ciel », cela présente le milieu de vie de la rose. La nature est personnifiée aux vers 3 « le ciel jaloux », vers 4 « l'aube de ses pleurs », et au vers 8 « Languissante elle meurt », cette personnification met en valeur la rose et montre qu'elle est caractérisée par sa jeunesse et sa beauté comme par exemple dans le vers 2 « En sa belle jeunesse, en sa première fleur » ou bien au vers 5 « La grâce dans sa feuille ». La rose est donc principalement mise en valeur par le poète par sa jeunesse et sa beauté. La rose et la jeunesse sont donc le thème principal de ce poème.
Pour définir le carpe diem nous allons nous pencher sur la métaphore filée entre la rose et le jeune femme (Marie), sur la mort de Marie et de la rose puis sur qu'est-ce que le Carpe diem.
L'auteur compare la rose et la jeune femme par une métaphore filée. La métaphore se voit déjà par les comparatifs au vers 1 avec comme « Comme on voit la branche au mois de mai la rose » qui désigne la rose puis au vers 9 avec ainsi « Ainsi en ta première et jeune nouveauté » désignant la jeune femme, la métaphore commence donc par une comparaison. Elles suscitent la jalousie de la nature par leur beauté, la rose au vers 3 « le ciel jaloux » et « la terre et le ciel honoraient ta beauté » pour Marie au vers 10. La rose et Marie ont en commun leur jeunesse, c’est souligné au vers 2 « En sa belle jeunesse » pour la rose, tandis que pour Marie au vers 9 « ta première et jeune nouveauté » et aussi nous retrouvons en commun leur beauté avec le vers 3 « vive couleur » et au vers 10 « ta beauté ». Enfin au vers 14 la jeune femme se métamorphose en rose « Afin que vif et mort, ton corps ne soit que roses ». Avec tous ces points communs et ces comparaisons entre la rose et la jeune femme on y voit bien la métaphore filée.
Alors que Ronsard souligne la jeunesse et la beauté, la mort surgit dans le poème. Le poème commence à évoquer la mort dans le dernier quatrain par la conjonction de coordination « Mais » au vers 7 marquant une rupture avec les vers précédents, la mort fait une irruption brutale donc cela peut montrer que la mort peut arriver en une simple seconde. C'est d'abord la mort de la rose qui est évoquée au vers 8 « Languissant elle meurt, feuille à feuille déclose » qui montre une mort lente. Au contraire, la mort de la jeune femme arrive rapidement et d'une manière intense au vers 11 « La Parque t'a tuée, et cendre tu reposes ». Le poète exprime sa tristesse, sa peine à la mort de Marie cela se voit car il utilise la première personne du singulier « mes larmes et mes pleurs », Marie pour lui était comme un membre de sa famille. La mort de Marie et de la rose est annoncée d'une manière brutale, ce qui provoque une émotion chez le poète et lui permet de surmonter sa douleur. Dans le poème nous remarquons que la brutalité de le mort de la jeune femme est imagée par le mythe de la Parque au vers 11 « La Parque t'a tuée ». Le mythe de la Parque, dans la mythologie romaine et grecque, représente trois sœurs déesses (Clotho, Lachésis, Atropos) qui président à la destinée des hommes, de la vie à la mort, représentée par un fil qu’elles tranchent quand elles le souhaitent. Elles sont le symbole de l'évolution de l'univers, du changement nécessaire qui commande aux rythmes de la vie et qui impose l'existence et la fatalité de la mort. La Parque montre que la vie est fragile cela se voit aussi dans le vers 13 « Ce vase plein de lait », le lait chez les grecs est un symbole de la vie, garant d'une existence longue et sans souffrance donc il peut redonner logiquement aux morts cette vie qui leur a échappé. Les mythes soulignent que la vie est fragile.
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