Analyse linéaire de Guillaume Apollinaire / Marie
Commentaire de texte : Analyse linéaire de Guillaume Apollinaire / Marie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Berthille Lafont Drevon • 1 Juin 2022 • Commentaire de texte • 1 692 Mots (7 Pages) • 1 410 Vues
ANALYSE LINEAIRE N°3 : « MARIE » ALCOOLS, GUILLAUME APOLLINAIRE
Guillaume Apollinaire est un auteur du début du XXe siècle. Il a marqué l'évolution de la poésie. Il fait le choix de la modernité, écrivant au tout début d'Alcools "Je suis las de ce monde ancien". Dans Alcools, initialement nomme Eau-de-vie, Apollinaire s’affranchit des règles de versification classique tout en s'inscrivant néanmoins, dans une certaine modernité poétique. Le poème Marie est paru pour la première fois en octobre 1912 dans les Soirées de Paris. Comme le titre l'indique, Marie s'inscrit dans la continuité de la tradition lyrique puisqu'il traite le thème dominant de l'amour tout à la fois classique dans sa forme mais très moderne dans ses évocations. Marie est le poème de l'amour perdu de l’écoulement du temps et de la musique.
Ainsi nous nous demanderons comment Apollinaire aborde t-il de manière originale le thème de la femme aimée la rupture d’une histoire d’amour ?
Pour cela nous étudierons dans un premier mouvement la perte du poète entre un passé heureux et un futur mystérieux du vers 1 au vers 10 puis Les sentiments de l’auteur face à une déception amoureuse du vers 11 à la fin du poème.
I/ Le poète perdu entre un heureux passé et un mystérieux futur (1 à 10)
Vers 1 : Dans ce premier vers nous avons déjà un thème apparent celui de la musique avec le verbe « dansiez ». Les deux termes « dansiez » et « petite fille » font référence au passé. Le terme de « petite fille » connote le bonheur. Dès le premier vers, on a l'affirmation d'un passé heureux et joyeux.
Vers 2 : Le deuxième vers est une question. On a une interrogation sur le futur avec « Y danserez-vous mère-grand ». Le terme « mère-grand » rappelle l'idée de bonheur et le monde du conte de fée ainsi que « petite fille ». Avec ces deux termes il y a aussi l'idée de l'écoulement du temps qui est éphémère.
Vers 3 : La maclotte est une danse ancienne. Ce vers apporte une réponse aux vers 1 et 2 car il nous précise de quelle danse il s'agit. Dans ce vers, on voit que Apollinaire, après avoir utilisé le passé et le futur, emploie maintenant le présent.
Vers 4 : Dans ce vers, le poète bascule de nouveau dans le futur. Vers mystérieux car on ne sait pour quelle raison les « cloches sonneront », mariage ? Thème de la musique est présent.
Vers 5 : Anacoluthe car on aperçoit une rupture dans la construction syntaxique. L'anacoluthe traduit bien l'incertitude du poète car il doute du retour de Marie. Première et dernière apparition du prénom « Marie », qui peut faire référence à Marie Laurencin qu'il a aimée en 1907 ou a Marie Dubés qu'il a rencontrée en 1899. Ici on a le thème de l'amour perdu avec le verbe revenir.
Vers 6 : Ce vers peut faire référence à l'endroit où se sont rencontrés la femme aimée et le poète et aussi référence à leurs disputes. En effet, on a « les maques » qui peuvent nous faire penser à une fête. Le mot « silencieux » lui peut évoquer les disputes entre le couple.
Vers 7 : Le mot « musique » confirme l'hypothèse du lieu où se sont rencontrés le couple. L'adjectif « lointaine » peut confirmer aussi l'hypothèse de la dispute. Thème de la musique est présent.
Vers 8 : Enjambement du vers 7 au vers 8 avec « qu'elle semble ». L'enjambement laisse deviner que la musique est lointaine et cela se confirme avec la fin du vers « venir des cieux ».
Vers 9 : Seul alexandrin du poème. Il y a une déclaration d'amour au premier hémistiche de l'alexandrin « Oui je veux vous aimer ». Le second hémistiche de est une rupture par rapport à la première « mais vous aimer à peine ». Ce second hémistiche peut avoir deux sens : aimer peu ou aimer avec souffrance. Apollinaire affirme sa souffrance avec l'utilisation du pronom « je ».
Vers 10 : Ce vers confirme le second sens du second hémistiche de l'alexandrin : aimer avec souffrance. En effet il y a « mon mal » qui confirme la souffrance du poète. Dans ce vers on a un oxymore « mon mal est délicieux » qui souligne encore plus la douleur du poète. Sur le mot « délicieux » il y a une diérèse qui insiste sur le plaisir que le poète trouve dans sa douleur. Dans ce second quintile, on remarque qu'Apollinaire vit dans l'incertitude et l'inquiétude.
II/ Les sentiments de l’auteur face à une déception amoureuse (v 11 à 25)
Vers 11 : Ce vers évoque, comme au début du poème, l'écoulement du temps. « Les brebis s'en vont » symbolise le passage et « la neige » peut évoquer la perte de la femme aimée, son absence et le regret du poète car cet élément naturel est éphémère comme le temps. Cette image des brebis rend compte de la fluidité de la vie.
Vers 12 : Dans ce vers, nous avons une métaphore car l'expression « Flocons de laine » suggère que la laine ressemble à de la neige, donc les brebis sont implicitement comparés à des flocons. Cette métaphore est un moyen pour Apollinaire de montrer sa peine.
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