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Marie / Guillaume Apollinaire

Commentaire de texte : Marie / Guillaume Apollinaire. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  24 Février 2022  •  Commentaire de texte  •  888 Mots (4 Pages)  •  792 Vues

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« Marie » 

« Marie » est un poème de Guillaume Apollinaire paru en fin d’année 1912, puis dans son recueil Alcools, en 1913. Il évoque sans doute sa rupture avec l’artiste peintre Marie Laurencin. Leur relation tourmentée donne ici lieu à un poème d’un lyrisme riche, tout à la fois classique dans sa forme et très moderne dans ses évocations.

« Marie » n’est-il qu’un poème de la déploration amoureuse ou ne réfléchit-il pas surtout au pouvoir de la poésie capable de contrer la fuite inexorable du temps grâce à un lyrisme nouveaux ?

Nous verrons dans un premier temps, du vers 1 au vers 10, la rupture amoureuse entre Apollinaire et Laurencin. Ensuite, nous observerons du vers 11 au vers 20, la tristesse ainsi que le désespoir. Enfin, du vers 21 au vers 25, la fuite du temps.

Vers 1 :

        Les 2 premiers quintils montrent que Marie est parti et que l’amour et le bonheur sont perdus. Le 1er quintil traduit plus précisément l’incertitude d’une rêverie passant du souvenir émerveillé et de l’espérance. Il y a une distance mise entre eux « Vous ». « Petite fille » montre qu’il prend un soutient paternel.

Vers2 :

Il y a une phrase interrogative où il y a un contraste avec la petite fille : l’univers des contes/ des chansons. Il y a une juxtaposition de « danser » à l’imparfait au vers 1 qui rappelle l’enfance et au futur au vers 2 qui rappelle la vieillesse. A l’affirmation du passé heureux, va se substituer cette interrogation au futur et est-ce que l’avenir va ressembler au passé. Ces deux vers représente le cycle de la vie.

Vers3 :

        Allusion à la maclotte qui est une danse traditionnelle et folklorique belge (3 pas en avant et 2 pas en arrière). Il est dans un contexte festif. La bien aimé danse et sautille. La danse chez Apollinaire a un esprit inconstant et fluctuant avec l’allitération en [t], en [q] et en [l].

Vers 4 :

Après le passé et le futur, Apollinaire emploie le désir d’unir le présent « sautille » avant de basculer à nouveau dans le futur. Il y a une perspective triomphante. Les cloches peuvent faire référence aux mariages mais aussi au bal masqué et à la gaieté.

Vers 5 :

        Il évoque une vision d’un retour de Marie. La proposition subordonnée est interrogative. Le poète doute, il est en pleine incertitude, cela annonce le thème de l’amour perdu. Le poète s’interroge sur le retour : elle est enfin nommée, est parti. C’est une tonalité élégiaque. C’est une temporelle avec « quand ». Cependant, il y a une anacoluthe qui traduirait une vision de retour pour Marie avec une subordonnée temporelle.

Vers 6/7 :

        Les masques rappellent le bal masqué, l’ambiance de la 1ère strophe mais aussi des tableaux de Watteau (fêtes champêtres masqués). Mais l’adjectif « silencieux » montre l’éloignement de la fête. Il y a le passage de la fête au silence. Avec le masque et la musique, Guillaume Apollinaire montre ses débuts avec Marie L. Il place cependant deux adjectifs « silencieux » et « lointaine ». Il y a une rupture avec ce passé heureux. Apollinaire assiste à la fuite de son amour car l’amour est sans retour. Les sons et images de cette fête se perdent. Il y a une allitération sifflante en [s] qui dissipe le souvenir de cet amour, sur 3 vers, comme un son lointain et diffus. La diérèse du vers 6 prépare l’allongement du vers 9, qui est l’alexandrin du poème. Les cieux montre un charactère de sacre à ce poème.

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